Neil Gaiman travaille sur le film d’animation « What You Need to Be Warm » à son domicile sur l’île de Skye, en Ecosse, Octobre 2020

Neil Gaiman travaille sur le film d’animation « What You Need to Be Warm » à son domicile sur l’île de Skye, en Ecosse, Octobre 2020. © HCR/Jim Petersen

Neil Gaiman – auteur célèbre et Ambassadeur de bonne volonté du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés – a collaboré avec des centaines de followers et d’artistes pour lancer un film d’animation basé sur son poème intitulé « What You Need To Be Warm » ou en français « Ce qui nous fait chaud au cœur ».

Ce film d’animation vise à collecter des fonds nécessaires dans le cadre de l’Appel du HCR pour fournir des équipements contre les conditions hivernales et apporter un soutien vital aux réfugiés au Moyen-Orient, y compris les réfugiés syriens et irakiens, dont beaucoup luttent pour leur survie durant le neuvième hiver loin de chez eux. Cette année est la plus difficile qu’ils aient jamais endurée, car les réfugiés doivent faire face aux chutes de neige, à la pluie et aux températures glaciales, ainsi qu’à l’impact de la pandémie de Covid-19 qui a considérablement affecté les familles vulnérables, altéré leur santé, éliminé les moyens de subsistance et poussé encore davantage de réfugiés à devoir lutter contre les conditions hivernales.

Le poème de Neil Gaiman, écrit l’année dernière en exclusivité pour le HCR, reflète les voyages périlleux et les défis auxquels les réfugiés sont confrontés, et ce tout particulièrement pendant les mois d’hiver. Neil Gaiman a associé ses abonnés sur Twitter dans le processus en leur demandant d’envoyer des écrits et des souvenirs sur le thème de la chaleur, comme sources d’inspiration pour ce poème. Plus de 25 000 mots ont été partagés par des followers du monde entier, dont Monica Lewinsky et Ben Stiller, qui est également Ambassadeur de bonne volonté du HCR.

Cette année, Neil Gaiman a publié ce poème à l’attention de ses 2,4 millions de followers sur Twitter en leur demandant de soumettre des illustrations via Internet pour l’aider à faire vivre son poème par le biais d’un film d’animation. Les images de sept séquences spécifiques du poème ont été créées et envoyées par le grand public, pendant 10 jours, accompagnés du hashtag #drawforrefugees. Plus de 900 illustrations ont été soumises par des contributeurs de tous les horizons artistiques à travers le monde, que ce soit des écoliers et des followers de Neil Gaiman sur Twitter ou des illustrateurs et des spécialistes du film d’animation. Une sélection d’images collectées auprès du grand public a été intégrée dans le film, qui comprend également des images rotoscopiques et illustrées de réfugiés ainsi que des prises de vue de Neil chez lui et en train de lire le poème sur l’île de Skye, en Écosse.

Neil a déclaré : «  Cette année a été très difficile pour beaucoup à travers le monde. Mais elle a aussi engendré des gestes de solidarité collectifs empreints d’empathie et de créativité et qui permettent de venir en aide à des milliers de familles vulnérables.

« J’ai rencontré des réfugiés syriens en Jordanie qui ont été forcés de fuir leur foyer souvent en toute hâte, en n’emportant que quelques rares effets personnels. Les personnes déracinées ont dû redoubler d’initiative et mettre à disposition toutes leurs ressources pour construire les meilleurs abris possibles et subvenir aux besoins de leurs familles. Mais, du fait du conflit qui en est maintenant à sa dixième année, ils ont épuisé toutes leurs économies et, surtout à cause de la pandémie de Covid, il y a très peu de possibilités de gagner de l’argent et ils auront besoin de l’aide du HCR pour survivre cet hiver.

« Ce film d’animation a été l’occasion d’œuvrer collectivement, afin d’aider à sensibiliser le grand public et à collecter des fonds pour protéger ces familles. J’ai été médusé par le niveau de réponse et la grande qualité des illustrations envoyées par Internet. Les gens sont vraiment intéressés, ils veulent aider et ils peuvent le faire également en faisant un don ! »

Plus de six millions de personnes ont fui la Syrie, la plupart vivent dans les pays voisins comme l’Irak, la Jordanie, le Liban, l’Égypte et la Turquie. Plus de six millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la Syrie.  L’Appel du HCR pour les équipements contre les conditions hivernales aidera les familles à acheter des vêtements, des couvertures et des produits de première nécessité, alors qu’elles luttent par des températures glaciales pour se tenir au chaud dans des abris de fortune et surpeuplés.

Samira, qui vit au camp de réfugiés d’Azraq en Jordanie, a participé à la conception d’un motif de rose qui ornait la bordure d’un foulard géant dressé sur le thème de Solidarité et sur lequel figurait les mots « What You Need To Be Warm ». Elle a déclaré :

« Nous tous, et je parle au nom de tous les Syriens, avons vécu ce que [Neil] décrit dans le poème. Il y a eu des moments où nous ne pouvions pas trouver de nourriture pour nos enfants quand… il n’y avait rien pour les couvrir et les garder au chaud.  Nous sommes tous passés par là. »

Irene Omondi est la directrice du camp de réfugiés de Zaatari, où vivent environ 77 000 femmes, hommes et enfants. Elle a déclaré :

« Des dizaines de milliers de familles ne peuvent toujours pas rentrer chez elles, ou n’ont plus de maison où retourner. L’aide du HCR est donc plus nécessaire que jamais cet hiver. Mais notre réponse à la pandémie a épuisé nos ressources et nous avons un besoin urgent de dons. La pandémie ne menace pas seulement d’altérer leur santé, mais aussi tous les aspects de leur vie. Avant la crise de Covid-19, certains réfugiés syriens avaient un travail occasionnel dans l’économie informelle, et ils gagnaient suffisamment pour nourrir leur famille pendant une journée. Mais ces possibilités ont aujourd’hui pratiquement disparu. Les personnes déracinées peinent à survivre aujourd’hui ; comment vont-elles passer l’hiver ? »

Pour de plus amples informations sur les modalités de soutien, veuillez svp consulter www.unhcr.org/keepwarm

FIN

 

Notes aux journalistes :

 

Pour organiser une interview avec Neil Gaiman ou un travailleur humanitaire du HCR au Liban/Jordanie, veuillez svp contacter :

 

Pour visisionner la bande-annonce du nouveau film d’animation « What You Need To Be Warm » :​

Veuillez svp vous inscrire sur media.unhcr.org et suivre le lien afin de

  • Visionner et télécharger une sélection d’illustrations proposées par le grand public et présentées dans le film « What You Need To Be Warm »
  • Télécharger toutes les versions du film « What You Need To Be Warm » (anglais, français, espagnol, arabe en format large, vertical ou carré)

 

A propos du HCR :

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est une organisation mondiale qui oeuvre à sauver des vies, à protéger les droits et à construire un avenir meilleur pour les personnes contraintes de fuir leur foyer en raison des conflits et de la persécution. Nous menons une action internationale pour protéger les réfugiés, les déplacés internes et les apatrides.

Nous apportons une aide vitale, contribuons à la sauvegarde des droits humains fondamentaux et élaborons des solutions qui garantissent un chez-soi aux personnes déracinées, où elles peuvent construire un avenir meilleur. Nous œuvrons également à ce que les apatrides obtiennent une nationalité.

Nous travaillons dans plus de 130 pays et utilisons notre expertise pour protéger et prendre en charge des millions de personnes. www.unhcr.org.fr

 

What You Need to be Warm par Neil Gaiman

Ce qui nous fait chaud au cœur

Une pomme de terre cuite au four par une nuit d’hiver, pour se chauffer les mains ou se brûler les lèvres.
Une couverture tricotée par les doigts habiles de sa mère. Ou de sa grand-mère.
Un sourire, un geste, un sentiment de confiance, en revenant du froid
ou au moment d’y retourner, le bout des oreilles rosi par le gel.

Le tintement des radiateurs en fonte qui se réveillent dans une vieille maison.
Emerger de ses rêves dans un lit, enfoui sous des draps et des couvertures,
le passage du froid au chaud est tout ce qui compte, et on se dit
encore une minute de plus blotti ici avant d’affronter le froid. Juste une minute.

Le souvenir des lieux où nous dormions quand nous étions enfants nous fait chaud au cœur.
Nous voyageons de l’extérieur vers notre intérieur. Vers les flammes oranges dans la cheminée
ou le bois qui se consume dans le poêle. La buée sur l’intérieur des fenêtres,
que l’on gratte avec l’ongle, que l’on fait fondre en y mettant la main.

Du givre sur le sol resté à l’ombre, et qui nous attend.
Porter une écharpe, un manteau, un pull. Enfiler des chaussettes. S’équiper de grosses mitaines.
Une enfant quand elle dort entre nous. Une ribambelle de chiens,
une couvée de chatons. Entrez, venez. Vous êtes en sécurité maintenant.

Une bouilloire qui chauffe sur le poêle. Votre famille ou vos amis sont là. Ils sourient.
Cacao ou chocolat, thé ou café, soupe ou grog, c’est selon vos envies.
Un transfert de chaleur, ils vous la tendent, vous prenez la tasse
et commencez à vous réchauffer. Alors que dehors, pour certains d’entre nous, le voyage a commencé
quand nous avons fui en hâte la maison de nos grands-parents,
loin des lieux que nous avons connus dans notre enfance, passant d’un Etat à l’autre, puis encore un autre,
trébuchant dans un désert de pierres, ou bravant la mer démontée,
tandis que les amis, les repas partagés, la maison, un lit et même une couverture deviennent de simples souvenirs.

Parfois, il suffit d’un inconnu, dans un lieu obscur,
qui vous tend une écharpe mal tricotée, qui vous gratifie d’un mot gentil, qui vous dit
que vous avez le droit d’être là, pour vous réchauffer le cœur face à l’adversité.
Vous avez le droit d’être ici.

Publie par le HCR, le 07 décembre 2020

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