Statistiques sur les réfugiés

Les plus récentes données et statistiques sur les déplacements forcés à travers le monde.

Photo: © UNHCR/Sylvain Cherkaoui

80 millions de personnes dans le monde ont été forcées de fuir leur foyer, un chiffre sans précédent. On compte parmi elles presque 26.3 millions de réfugiés, dont près de la moitié a moins de 18 ans. Il existe aussi des millions de personnes apatrides qui ont été privées de nationalité et d’accès aux droits élémentaires comme l’éducation, les soins de santé, l’emploi et la liberté de circulation. Actuellement, 1 pour cent de la population mondiale est déracinée à cause des conflits ou de la persécution, ce qui rend notre travail au HCR plus important que jamais.

Les Tendances mondiales en un coup d’œil

Chaque année, le HCR publie son rapport sur les Tendances mondiales en matière de déplacements forcés (en anglais seulement). Nous recensons le nombre de personnes réfugiées, déplacées internes, les personnes qui sont rentrées dans leurs pays ou leurs régions d’origine, les demandeurs d’asile, les personnes apatrides, et d’autres populations à risque. Ce processus est extrêmement important afin de répondre aux besoins des personnes réfugiées et d’autres populations déplacées et déracinées à travers le monde, et permet aux organisations et aux États de planifier leurs réponses humanitaires.

Faits et chiffres clés

  • Le nombre de personnes déracinées et déplacées a atteint le seuil de 80 millions  en raison de la persécution, de conflits, de la violence, ou de violations des droits humains. Nous connaissons actuellement des records historiquement élevés de déplacements. Ces chiffres incluent 26.3 millions de personnes réfugiées, 45,7 millions de personnes déplacées internes et 45,7 millions de demandeurs d’asile.
  • Cinq pays représentent les deux tiers des personnes déplacées au-delà des frontières : la Syrie, le Venezuela, l’Afghanistan, le Soudan du Sud et le Myanmar.
  • Environ 30 à 40 millions des 80 millions de personnes déplacées et déracinées ont moins de 18 ans (environ 40 pour cent).
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  • Au cours de la dernière décennie, 20 millions de personnes ont bénéficié d’une protection internationale en tant que personnes réfugiées. Le nombre de personnes réfugiées a doublé, passant d’environ 10 millions en 2010 à 20,4 millions à la fin de 2019.
  • Les déplacements internes sont en hausse, atteignant des records jamais vus auparavant depuis les 10 dernières années. En 2005, le HCR travaillait avec des populations déplacées internes dans 15 pays. En 2010, ce nombre avait augmenté à 26, et nous travaillons aujourd’hui dans 33 pays. En 2005, le HCR travaillait avec 6,6 millions de personnes déplacées internes, un chiffre qui a atteint les 15 millions en 2010. Le nombre s’élevait à 43,5 millions à la fin de 2019 – ce qui représente une multiplication par sept en seulement 15 ans.
  • Les demandes d’asile sont en hausse. Entre 2010 et 2019, les États ou le HCR ont enregistré plus de 16,2 millions de demandes d’asile individuelles à travers le monde. En 2019, deux millions de nouvelles demandes d’asile ont été enregistrées, soit 14 pour cent de l’ensemble des demandes de la dernière décennie.
  • Des millions de personnes à travers le monde ont été privées de nationalité et d’accès aux droits les plus élémentaires. Le HCR rapportait un chiffre mondial de 4,2 millions de personnes apatrides, incluant celles sans nationalité déterminée dans 76 pays à la fin de 2019. 754 500 personnes apatrides ont acquis la nationalité au cours de la dernière décennie.
  • Trouver des solutions durables qui permettent aux personnes déplacées et déracinées de rebâtir leur vie et de vivre dans la dignité et la sécurité est au cœur de notre travail. Au cours de la dernière décennie, cinq millions de personnes réfugiées ont trouvé une solution grâce à la réinstallation ou au rapatriement volontaire, incluant 107 800 personnes réfugiées réinstallées en 2019. Mais les solutions pour les réfugiés sont en déclin. La réinstallation ne bénéficie qu’à une fraction de personnes réfugiées dans le monde. En 2019, seulement 0,5 pour cent des personnes réfugiées à travers le monde ont été réinstallées. Depuis les 10 dernières années, seulement plus d’un million de personnes réfugiées ont été réinstallées, comparativement à 3,9 millions de personnes réfugiées qui sont rentrées dans leur pays.
  • En 2019, le Canada a démontré une fois de plus son leadership à l’international en matière de réinstallation des réfugiés, en demeurant au premier rang parmi 26 autres pays. L’an dernier, 30 082 personnes réfugiées ont bénéficié de la réinstallation au Canada avec l’opportunité de reconstruire leur vie et celle de leur famille, notamment par le programme de parrainage privé qui représente 58 pour cent de la réinstallation au cours des dix dernières années.

Faits et chiffres par pays/région

République centrafricaine

La République centrafricaine est l’un des pays les plus pauvres au monde, perturbé par des troubles civils depuis plusieurs années. Depuis mai 2017, de nouveaux affrontements entre groupes armés ont causé une souffrance accrue, la destruction massive de biens et de nombreux morts. En date de juin 2020, il y avait plus de 792 584 personnes réfugiées de la République centrafricaine dans des pays voisins comme le Cameroun, le Tchad, la République démocratique du Congo et la République du Congo. Il s’agit du plus grand nombre de personnes réfugiées de la République centrafricaine depuis le début de la crise. En plus des réfugiés, 684 004 personnes ont été forcées de fuir à l’intérieur du pays.

Amérique centrale

Le nombre de personnes réfugiées et de demandeurs d’asile dans le Nord de l’Amérique centrale a augmenté considérablement depuis les cinq dernières années. L’aggravation de la criminalité et de la violence, alimentées par les cartels et les gangs, sont responsables d’une grande partie de la hausse, ainsi que de fragiles institutions et des inégalités grandissantes. Au Nicaragua, la persécution politique et les violations des droits humains ont causé des déplacements à grande échelle. En date de juin 2020, il y avait environ 470 000 personnes réfugiées et demandeurs d’asile en provenance du Nord de l’Amérique centrale dans le monde, dont plus de 97 000 personnes réfugiées et demandeurs d’asile au Mexique. Au Honduras et au Salvador, il y a plus de 318 000 personnes déplacées internes, et plus de 102 000 nicaraguayens ont cherché à obtenir une protection internationale à travers le monde.

Locals sit in a rickshaw in the La Era neighbourhood of the Honduran capital Tegucigalpa. ; An estimated 174,000 Hondurans have been displaced by territorial violence from gangs, known as “maras”, in the decade between 2005 and 2015, according to a report from the Honduran government. The country had the highest homicide rate in the world in 2014 and families continue to abandon their homes in search of safer environments in the United States, Mexico and neighbouring Central American countries like Belize. In communities in cities like San Pedro Sula in the north, residents tell stories of relatives whose houses have been burned down, young boys being recruited into gangs and young girls too afraid to attend school because of the unwanted attentions of “mareros” (gang members). The UN Refugee Agency chief in Honduras, Andrés Celis, says mechanisms for people seeking protection from the government must be improved so that the state can respond more effectively to displaced people’s needs for shelter and relocation.

Ali lying on his bed

Irak

Des millions d’irakiens ont été forcés de fuir leur foyer après des décennies de conflit et de violence. Les exécutions de masse, viols systématiques et autres actes horribles de violence sont généralisés, et les droits humains ainsi que la règle de droit sont constamment menacés. À la fin de 2019, il y avait un total de 1,4 million de personnes déplacées internes, 4,6 millions de personnes rapatriées depuis 2014, 286 900 personnes réfugiées et demandeurs d’asile, ainsi que 47 300 personnes apatrides.

Libye

En 2019, on estimait à 1,1 million le nombre de personnes nécessitant une assistance humanitaire en Libye, dont quelque 355 700 personnes déplacées internes et 447 400 personnes rapatriées. Des centaines de milliers de personnes à travers le pays souffrent. Elles vivent dans des conditions dangereuses, avec peu ou pas d’accès à des soins de santé, des médicaments essentiels, de la nourriture, de l’eau potable, un abri ou une éducation. La Libye accueille 43 113 personnes réfugiées et demandeurs d’asile qui ont été enregistrés par le HCR. Les personnes réfugiées se déplacent avec d’autres migrants, empruntant des routes périlleuses vers l’Europe. Près de 90 pour cent de celles et ceux qui traversent la mer Méditerranée vers l’Europe ont débuté leur périple en Libye.

La crise des Rohingyas

Les personnes réfugiées rohingyas ont fui la violence au Myanmar à un rythme effarant depuis 2017 – et les chiffres ne cessent d’augmenter. Au plus fort de la crise, des milliers de personnes traversaient la frontière vers le Bangladesh chaque jour. La plupart d’entre elles marchaient à travers la jungle et les montagnes, ou devaient braver les dangereux courants de la baie du Bengale. Elles sont arrivées épuisées, affamées et malades – en besoin urgent de protection internationale et d’assistance humanitaire. En date de juin 2019, plus de 742 000 personnes réfugiées avaient fui vers le Bangladesh depuis 2017.

Soudan du Sud

Depuis décembre 2013, un conflit brutal ravage le Soudan du Sud, qui a coûté la vie à des millions d’individus, entraînant la fuite de près de 4 millions de personnes. Tandis que plusieurs personnes restent déplacées à l’intérieur de leur pays, plus de deux millions ont fui vers des pays voisins, dans un effort désespéré de trouver un lieu sûr. Il y a plus de 2,3 millions de personnes réfugiées et de demandeurs d’asile du Soudan du Sud dans la région.

Syrie

Des millions de Syriens ont fui les bombardements et les balles qui ont détruit leurs maisons en traversant les frontières du pays, et des millions d’autres sont déplacées à l’intérieur de la Syrie. Alors que la guerre continue, l’espoir s’amenuise. Plus de 6,6 millions de personnes ont fui le pays et plus de 13,4 millions de personnes ont été déracinées depuis 2011. C’est plus que la moitié de la population syrienne. La grande majorité des personnes réfugiées syriennes dans des pays avoisinants comme la Turquie, le Liban et la Jordanie vivent en milieu urbain. Au Liban, la vie est chaque jour un combat pour survivre pour plus d’un million de personnes réfugiées syriennes, qui ont peu ou pas de ressources financières. Environ 70 pour cent d’entre elles vivent sous le seuil de la pauvreté. En Jordanie, plus de 660 000 hommes, femmes et enfants sont coincés en exil, et on estime à 93 pour cent le nombre de personnes réfugiées vivant sous le seuil de la pauvreté. Entre novembre 2015 et avril 2019, 63 938 réfugiés syriens sont arrivés au Canada, d’après Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

Venezuela

Les gens continuent de fuir le Venezuela afin d’échapper à la violence, l’insécurité et les menaces, de même qu’aux pénuries de nourriture, de médicaments et de services essentiels. À la fin de 2019, quelque 4,5 millions de Vénézuéliens avaient fui leur pays, la plupart en direction d’autres pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Il s’agit du plus important exode humain dans l’histoire récente de la région, et l’une des plus graves crises de déplacement forcé au monde. Plus de 900 000 Vénézuéliens ont demandé l’asile depuis les trois dernières années, dont 430 000 en 2019 seulement. Un nombre grandissant d’enfants, de femmes et d’hommes ont quitté le Venezuela en raison des développements récents dans le paysage politique et socioéconomique du pays, ainsi qu’en raison des atteintes relatives aux droits humains. Plusieurs arrivent dans ces pays en étant épuisés, effrayés, et en ayant cruellement besoin d’aide.

Yémen

On assiste à une catastrophe humanitaire sans précédent au Yémen – la pire crise humanitaire au monde – tandis que des millions de personnes sont forcées de fuir leur foyer pour échapper à un conflit dévastateur. Plusieurs d’entre elles font face à des conditions désespérées et luttent pour survivre, à la recherche de sécurité, d’un abri et de secours d’urgence. L’an dernier, de fortes pluies et des inondations s’ajoutaient à leur misère. Des milliers de familles qui ont déjà perdu leur maison suite aux combats ont, encore une fois, vu leurs abris temporaires, leurs lits et leurs fournitures de cuisine essentielles détruits. Il y a plus de 24,1 millions de personnes dans le besoin au Yémen, et 80 pour cent de la population dépend de l’aide humanitaire pour leur survie quotidienne.

Éducation

Notre cinquième rapport annuel consacré à l’éducation, « Tous unis pour l’éducation des réfugiés », a été publié en septembre 2020. Les données du rapport 2019 sont issues de statistiques émanant de douze pays qui accueillent plus de la moitié des enfants réfugiés dans le monde.
  • Le taux brut de scolarisation dans l’enseignement primaire est de 77 pour cent.
  • Le contraste entre le taux de scolarisation dans l’enseignement primaire par rapport à l’enseignement secondaire reste frappant. Moins de la moitié des enfants réfugiés qui sont inscrits au primaire poursuivent des études secondaires. Seulement 31 pour cent des jeunes réfugiés étaient inscrits au secondaire en 2019. Ces statistiques n’en constituent pas moins une avancée. La scolarisation dans l’enseignement secondaire a progressé du fait de dizaines de milliers d’enfants qui poursuivent aujourd’hui leur scolarité, soit une augmentation de deux pour cent pour la seule année 2019.
  • Même si les adolescents réfugiés parviennent à surmonter les obstacles afin d’accéder à des études secondaires, seulement 3 pour cent auront la chance d’avoir accès à l’enseignement supérieur.
  • La menace pesant sur la scolarité des filles réfugiées est particulièrement préoccupante. Les jeunes filles réfugiées étaient déjà moins scolarisées que les garçons et deux fois moins susceptibles de poursuivre leurs études au niveau secondaire.
  • D’après l’UNESCO, si toutes les filles terminaient l’école primaire, le taux de mariages précoces diminuerait de 14 pour cent. Si elles terminaient des études secondaires, ce taux chuterait de 64 pour cent. D’autres études de l’UNESCO démontrent qu’une année d’étude supplémentaire pour chaque jeune fille peut augmenter de 20 pour cent ses revenus futurs.

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