Photo of shelter container in the evening.

Le maintien d’espaces sûrs et d’abris dans les zones frontalières fait partie des activités qui pourraient être affectées par le manque de financement du HCR dans les Amériques. ©UNHCR/Vincent Tremeau

Présent dans 26 pays des Amériques, le HCR a besoin de fonds supplémentaires pour assurer une intervention humanitaire suffisante, y compris de trouver des solutions

PANAMA CITY – Dans un contexte de mobilité humaine de plus en plus complexe et difficile, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, fournit protection et assistance à plus de 21,4 millions de personnes dans la région des Amériques. Face à ce nombre record dans la région, le HCR et ses partenaires sont confrontés à des défis majeurs dans leur capacité d’intervenir en raison du financement insuffisant de leurs opérations. 

En soulignant les besoins prioritaires de leurs opérations dans les Amériques, le HCR et ses partenaires reconnaissent également les solutions concrètes mises en œuvre par les gouvernements de la région pour les personnes réfugiées, en demande d’asile, les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et les apatrides, confirmant ainsi leur solidarité et leur engagement en faveur de la protection des personnes les plus vulnérables.  

Selon le rapport « Critical Needs in the Americas », seul un tiers des besoins financiers du HCR pour 2023 avaient été couverts à la fin du mois de juillet – grâce aux dons reçus de particuliers, du secteur privé et de la communauté internationale. Le rapport met en évidence les opérations les plus gravement sous-financées, avec des besoins persistants au Brésil, en Colombie, au Costa Rica et au Honduras, entre autres. 

De plus, le chiffre sans précédent de plus de 21,4 millions de personnes à la fin de 2022 signifie qu’une personne sur cinq ayant besoin de protection et d’assistance dans le monde se trouvait dans la région des Amériques. Cela représente une augmentation de 25% par rapport à l’année précédente dans la région. 

« Nous soutenons fermement la réponse généreuse apportée par les pays à ceux qui ont des besoins humanitaires, soulignant l’importance d’adopter une approche hémisphérique, tel qu’indiqué dans la Déclaration de Los Angeles sur la migration et la protection, ainsi que l’importance de coopérer au niveau régional pour renforcer la protection internationale des personnes réfugiées et des apatrides. Néanmoins, le manque de fonds met en péril des activités essentielles, y compris les abris et l’assistance humanitaire, ainsi que le soutien financier pour couvrir les besoins de base et fournir des soins de santé, ce qui entrave davantage la capacité des personnes à s’intégrer et à contribuer à leurs communautés d’accueil », a déclaré José Samaniego, le directeur du Bureau régional du HCR pour les Amériques. 

Les activités qui pourraient être affectées par le manque de financement comprennent le maintien des abris et des espaces sécurisés dans les zones frontalières, la distribution d’articles de première nécessité, le soutien à l’accès aux procédures de détermination du statut de réfugié, ainsi qu’aux processus de régularisation et de documentation, la distribution d’une assistance en espèces aux personnes vulnérables et la réalisation d’activités de protection des enfants, ainsi que la prévention de la violence basée sur le genre.  

Face à ces défis, tout au long de 2022, des solutions innovantes ont été mises en œuvre dans plusieurs pays de la région pour stabiliser les populations touchées par les déplacements forcés et soutenir leur inclusion. Dans le cadre de la campagne #IBelong du HCR, à la fin de 2022, environ 83 000 garçons et filles nés en Colombie de parents vénézuéliens ont acquis la nationalité colombienne. L’Argentine, le Brésil, le Costa Rica, l’Équateur, le Honduras, le Mexique, le Panama et l’Uruguay ont adopté des cadres de protection pour les personnes apatrides ainsi que des procédures de détermination de l’apatridie, ouvrant ainsi la voie à l’octroi d’une nationalité. 

Des millions de réfugiés et de migrants dans la région ont bénéficié de programmes de régularisation et de documentation dans des pays d’Amérique du Sud et des Caraïbes tout au long de l’année 2022. Au Canada, par exemple, quelque 18 000 personnes réfugiées ont obtenu la résidence permanente. De même, des résultats significatifs ont été obtenus en matière de naturalisation au Costa Rica, au Mexique et aux États-Unis, de même que dans les programmes de réinstallation au Canada et aux États-Unis – deux pays qui ont reçu conjointement plus de 76 000 personnes réinstallées. 

Plusieurs municipalités des Amériques ont également joué un rôle important dans la protection des réfugiés en adhérant à l’initiative « Villes solidaires » du HCR, qui comporte des engagements à protéger les personnes réfugiées et à leur fournir des solutions. 

Soulignant l’importance de l’approche hémisphérique, le HCR et ses partenaires soutiennent plusieurs initiatives régionales, notamment la Plate-forme régionale de coordination inter-agences pour les réfugiés et les migrants du Venezuela (R4V), le Cadre régional global de protection et de solutions (MIRPS) au Mexique et en Amérique centrale, et le Processus de Quito. Ces initiatives sont restées actives, réunissant des gouvernements, des organisations de la société civile, des agences de développement et le secteur privé pour promouvoir des solutions de protection et d’intégration dans les Amériques. 

Les partenariats entre le HCR et les institutions financières internationales – dont la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement et la Banque centraméricaine d’intégration économique – ont permis d’accroître le financement des pays d’accueil, notamment la Colombie, le Costa Rica et l’Équateur. Elles ont soutenu des programmes qui documentent et intègrent les personnes réfugiées, les personnes en demande d’asile et les personnes migrantes, ce qui profite également aux communautés d’accueil. 

« Le règlement de la question de la mobilité humaine dans la région nécessite une combinaison d’actions à impact rapide et de processus à moyen et long terme. Le HCR s’engage fermement à s’engager dans toutes ces initiatives et à travailler avec les États et d’autres partenaires intéressés pour renforcer la protection et les solutions dans toutes les phases du déplacement », a déclaré José Samaniego. « Lors du Forum mondial sur les réfugiés en décembre, les pays des Amériques pourront consolider leur responsabilité et leur engagement à fournir des solutions pour les personnes déplacées de force et les communautés d’accueil à travers le continent. » 

La version anglaise du rapport « Critical Needs in the Americas » est disponible ici. 

La version espagnole est disponible ici. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter 

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