Alors que de nouvelles statistiques font état de l’augmentation la plus importante jamais enregistrée d’une année sur l’autre en matière de déplacement forcé dans le monde, cette série de photos du HCR prises en 2022 met en lumière les principales thématiques et les situations d’urgence qui se cachent derrière ces chiffres.
L’année dernière, un nombre sans précédent de personnes ont été déracinées par la guerre, les persécutions et les violations des droits humains. Selon le rapport annuel Tendances mondiales de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, à la fin de 2022, le nombre de personnes déplacées de force était estimé à 108,4 millions, soit 19 millions de plus qu’à la fin de 2021. Il s’agit de la plus forte augmentation d’une année sur l’autre depuis que le HCR a commencé à compiler ces statistiques sur le déplacement forcé.
L’année dernière, un nombre sans précédent de personnes ont été déracinées par la guerre, les persécutions et les violations des droits humains. Selon le rapport annuel Tendances mondiales de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, à la fin de 2022, le nombre de personnes déplacées de force était estimé à 108,4 millions, soit 19 millions de plus qu’à la fin de 2021. Il s’agit de la plus forte augmentation d’une année sur l’autre depuis que le HCR a commencé à compiler ces statistiques sur le déplacement forcé.
La guerre en Ukraine est en grande partie responsable de cette augmentation. L’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie en février 2022 a provoqué le mouvement de réfugiés le plus rapide jamais enregistré depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais les conflits et l’insécurité dans d’autres régions du monde, notamment en Afghanistan, en République démocratique du Congo, en Syrie et au Myanmar, ont tous contribué à cette augmentation record. Par ailleurs, la fréquence croissante des catastrophes climatiques dues au changement climatique, notamment les sécheresses et les inondations, a entraîné des déplacements de population d’une ampleur sans précédent.
- Voir aussi : Le HCR appelle à une mobilisation collective face au déplacement forcé qui a atteint un niveau record en 2022
Moins de la moitié des personnes contraintes de fuir leur foyer ont franchi une frontière internationale. Sur le chiffre total, 58 pour cent ont été déplacés à l’intérieur de leur propre pays. Parmi les personnes qui ont franchi les frontières de leur pays, 70% sont restées dans des pays à revenu faible ou intermédiaire voisins de leurs pays d’origine.
Cette tendance ascendante du déplacement forcé dans le monde ne montre aucun signe de ralentissement en 2023 avec la reprise du conflit au Soudan en avril et la poursuite de la violence, des bouleversements politiques et des crises climatiques qui continuent dans de nombreuses autres parties du monde à forcer les gens à fuir leur foyer.
Voici une série de clichés pris par le HCR en 2022 mettant en lumière 10 des principales thématiques et crises qui se cachent derrière les statistiques du rapport Tendances mondiales.
Crise en Ukraine
Une jeune mère ukrainienne traverse le poste frontière de Tiszabecs pour entrer en Hongrie avec son bébé de 3 mois et son enfant de 3 ans dans les bras, le 27 février 2022, après avoir fui l’Ukraine et laissé son mari sur place. Le principal facteur de l’augmentation des déplacements forcés est la guerre en Ukraine qui, l’année dernière, a contraint 5,7 millions de personnes à fuir le pays et en a déplacé des millions d’autres à l’intérieur du pays.
Déplacements liés au changement climatique
Bahadur, un réfugié afghan âgé de 60 ans, se tient au milieu des décombres de son ancienne maison sur les rives de la rivière Kaboul dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du Pakistan, à la fin du mois d’août 2022. Des mois de pluies diluviennes ont provoqué le débordement d’une digue voisine, emportant la maison de Bahadur en l’espace de quelques minutes. Environ 8,2 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays à la suite des inondations de l’année dernière au Pakistan. Il s’agit du plus grand nombre de personnes forcées de fuir dans un contexte de catastrophe naturelle ou de changement climatique en 2022. Le service météorologique pakistanais a indiqué que la gravité des pluies de mousson de l’année dernière et les inondations qui ont suivi ont été favorisées par le changement climatique.
Déplacement interne
Odette, 4 ans (à droite), avec ses parents dans le site pour personnes déplacées de Plaine Savo, dans la province de l’Ituri en République démocratique du Congo. Odette a été blessée à la tête par un coup de machette lorsque des hommes armés ont attaqué le camp le 1er février 2022, tuant 62 personnes et en blessant des dizaines d’autres. Au niveau mondial, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison d’un conflit a augmenté de 18% en 2022 pour atteindre 62,4 millions, sous l’effet des conflits en Ukraine, en République démocratique du Congo, en Éthiopie et au Myanmar.
Retours librement consentis
D’anciens réfugiés ivoiriens rentrent en Côte d’Ivoire en juin 2022 après avoir vécu pendant plus de dix ans au Libéria voisin. Quelque 340 000 Ivoiriens ont cherché la sécurité dans d’autres parties de l’Afrique de l’Ouest à la suite de deux guerres civiles survenues entre 2002-2007 et 2011-2012, mais le regain de stabilité politique dans le pays a conduit la plupart d’entre eux à rentrer volontairement chez eux au cours de la dernière décennie. Globalement, les retours de réfugiés ont diminué de 21 pour cent l’année dernière pour tomber à 339 000, bien qu’en plus de la Côte d’Ivoire, il y ait eu d’importants retours de réfugiés au Soudan du Sud, en Syrie et au Cameroun.
Inondations en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale
Une famille fuit les inondations dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun en emportant tout ce qui a pu être sauvé de leur maison. En octobre 2022, les inondations en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale ont provoqué le déplacement de plus de 3,4 millions de personnes. Le Nigeria a connu ses pires inondations en une décennie, tandis que le Tchad a déclaré l’état d’urgence après que de fortes pluies ont fait sortir deux rivières de leur lit. Dans le Sahel central – au Burkina Faso, au Mali et au Niger – les inondations ont tué des centaines de personnes et en ont déplacé des milliers, y compris des personnes qui avaient déjà été déplacées. Les températures au Sahel augmentent 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale, s’ajoutant à d’autres problèmes dans la région tels que la fréquence croissante des attaques par des groupes armés.
Réinstallation
Lourena Gboeah (au centre) et sa famille ont fui la guerre civile au Libéria en 1990 et sont devenus des réfugiés en Côte d’Ivoire. Deux ans plus tard, elle et sa famille ont été réinstallées aux États-Unis. Aujourd’hui, Lourena est assistante sociale et militante pour les droits des réfugiés. Elle est présidente du conseil d’administration du Refugee Congress et membre du conseil d’administration du Refugee Council USA. En 2022, 114 300 réfugiés ont été réinstallés dans des pays tiers, soit deux fois plus qu’en 2021, ce qui correspond aux chiffres antérieurs à l’arrivée du Covid. Le Canada a accueilli le plus grand nombre de réfugiés réinstallés (47 600), suivi des États-Unis (29 000) et de l’Australie (17 300).
Apatridie
Evangelina Bukuru (à gauche), une réfugiée burundaise, est assise avec sa mère et sa petite fille devant leur logement dans le camp de réfugiés de Nyarugusu, dans la province de Kigoma en Tanzanie. Evangelina a bénéficié du soutien du HCR pour obtenir des certificats de naissance tanzaniens pour ses enfants afin de les protéger de l’apatridie. Le nombre d’apatrides confirmés dans le monde a augmenté de 2 pour cent en 2022 pour atteindre 4,4 millions, principalement en raison de l’amélioration du recensement. Ce chiffre est sous-estimé, car la moitié des pays du monde ne produisent pas de statistiques sur l’apatridie. L’année dernière, 13 pays ont modernisé leurs lois, politiques et procédures afin de réduire ou de prévenir les cas d’apatridie.
Crise en Syrie
Sarah, 8 ans, et sa mère Safiyah ont fui le conflit en Syrie avec le reste de leur famille et ont trouvé refuge au Liban voisin. Née sans avant-bras, Sarah est aidée d’une prothèse. La crise économique qui frappe le pays exerce une pression considérable sur les citoyens libanais et les réfugiés syriens, mais Safiyah affirme que la joie de vivre de sa fille est une source d’espoir malgré la situation difficile dans laquelle elles se trouvent. Plus de douze ans après le début de la crise, la Syrie compte toujours le plus grand nombre de réfugiés dans le monde, soit plus de 6,5 millions. Plus des deux tiers des réfugiés et autres personnes ayant besoin d’une protection internationale dans le monde sont originaires de quatre pays seulement : la Syrie, l’Ukraine, l’Afghanistan et le Myanmar.
Situation au Venezuela
María Fernanda Artigas serre dans ses bras son compagnon Endry Cordero Ávila, tandis que sa fille de 17 mois, Jerley, prend un rafraîchissement à l’extérieur de la gare routière de Cali, en Colombie. La famille était sur le point de rentrer dans son pays d’origine, le Venezuela, après plusieurs années passées à se déplacer d’un pays d’Amérique du Sud à l’autre, à la recherche d’une certaine stabilité. Le nombre de Vénézuéliens catégorisés comme réfugiés ou autres personnes ayant besoin de protection est passé à 5,5 millions à la fin de l’année 2022, la Colombie et le Pérou ayant révisé leurs estimations concernant la population vénézuélienne présente sur leur territoire. La Colombie accueille 2,5 millions de réfugiés et d’autres personnes ayant besoin d’une protection internationale, dont la plupart sont des Vénézuéliens. Il s’agit du plus grand nombre de réfugiés sur le continent américain.
Sécheresse dans la Corne de l’Afrique
Halima Hussein, une mère de trois enfants âgée de 28 ans, a fui la sécheresse en Somalie pour se rendre au camp de réfugiés de Dadaab au Kenya en octobre 2022. Favorisée par le changement climatique, la sécheresse qui frappe la Corne de l’Afrique est la pire depuis 40 ans, et fait suite à cinq saisons des pluies consécutives qui se sont révélées insuffisantes. En Somalie, 607 300 personnes ont été nouvellement déplacées en raison de la sécheresse et de l’insécurité persistante, avec une situation qui s’est détériorée au fur et à mesure que l’année avançait. Ces réfugiés ont quitté la Somalie pour se rendre dans des régions du Kenya et de l’Éthiopie touchées par la sécheresse, où les communautés d’accueil locales sont également confrontées à des pénuries d’eau et de nourriture.
Publie par le HCR, le 14 Juin 2023.