Elderly Syrian refugees brave the cold in Irbid

© HCR/Mohammad Hawari

Abu et Um Bassam sont mariés depuis près de 50 ans. Assis dans la cour de leur maison, ils se remémorent les bons souvenirs de leur vie d’avant. Dans leur pays d’origine, la Syrie, ils ont élevé huit enfants. Vivant sur une modeste parcelle dans le sud-ouest du pays, ils cultivaient la terre et élevaient du bétail.

L’intensification du conflit a mis fin à leur existence paisible et forcé Um et Abu Bassam à fuir la Syrie en 2013. Leur vie actuelle n’a plus rien à voir avec leur vie d’avant, et l’hiver apporte avec lui son lot de défis supplémentaires. Comme ils n’ont pas les moyens d’acheter du carburant pour se chauffer pendant la période hivernale, ils collectent tout ce qu’ils peuvent trouver : des feuilles, des branches, des journaux. Un tas de branches a d’ailleurs été empilé dans un coin de la cour pour alimenter le prochain feu. « Nous avons besoin de carburant, de vêtements, de médicaments et d’absolument tout », explique Abu Bassam. Um Bassam acquiesce. « Nous avons besoin de plus de choses en hiver. Que pouvons-nous faire? Nous faisons ce que nous pouvons. »

Comme la plupart des 650 000 Syriens réfugiés en Jordanie, la famille Bassam vit en dessous du seuil de pauvreté et dépend de l’assistance humanitaire pour survivre. L’aide financière qu’ils reçoivent chaque mois du HCR couvre à peine leur loyer.

Ils attendent anxieusement de voir si l’allocation hivernale leur sera accordée, et le plus tôt sera le mieux. En attendant, ils passent leur temps dehors à l’air frais. Dans peu de temps, la pluie et les températures en dessous de zéro les forceront à rester à l’intérieur, dans cette structure en béton d’un étage où ils ont dû élire domicile.

Quelle que soit la période de l’année, cette propriété délabrée n’a rien d’agréable. De la moisissure recouvre les murs, suivant la trace d’anciens dégâts des eaux et de nouvelles fuites qui s’écoulent des fenêtres fissurées et des trous dans le plafond.

Um Bassam s’inquiète en particulier des répercussions de l’hiver sur leur fils Ahmed qui est handicapé. Ils ont déjà dû déplacer une fois son lit pour éviter qu’il ne soit mouillé par les gouttes qui tombent du plafond. « Je m’inquiète toujours pour lui et je ne veux pas qu’il ait froid. Parfois, les couvertures deviennent glaciales. »

Des zones entières de la Syrie ont été dévastées par le conflit, et de nombreuses familles se retrouvent sans nulle part où aller. Mais Abu Bassam garde espoir.

« Je rêve de pouvoir retourner dans notre pays. » Il espère qu’un jour ils pourront reconstruire leur vie en Syrie.


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