Genesis Gonzalez, 29 ans, serre sa fille de quatre ans dans ses bras après avoir effectué le périlleux voyage à travers le passage du Darien entre la Colombie et le Panama. © HCR/Nicolo Filippo Rosso

Communiqué de presse conjoint du HCR et de l’OIM


GENÈVE – Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) appellent à une approche concertée pour mieux faire face aux mouvements mixtes de réfugiés et de migrants à travers les Amériques. Le HCR et l’OIM saluent les initiatives favorables à la réinstallation et aux autres voies d’accès régulières dans la région. Toutefois, les deux agences s’inquiètent des nouvelles restrictions imposées en matière d’accès à l’asile suite à la levée, attendue de longue date, de l’ordonnance de santé publique connue sous le nom de « Titre 42 » aux États-Unis.

Bien que le nombre de personnes se présentant à la frontière des États-Unis ait augmenté ces dernières années, la majorité des personnes déracinées sur le continent américain sont toujours accueillies par les pays d’Amérique latine.  Les défis posés par les mouvements de réfugiés et de migrants ne peuvent être résolus de façon isolée par un seul pays. De réels progrès ne pourront être réalisés que par le biais d’efforts conjoints pour s’attaquer aux causes du déplacement forcé et de la migration irrégulière, en soutenant les communautés qui accueillent la majorité des personnes déracinées, en permettant l’accès à des procédures d’asile équitables et efficaces et à d’autres dispositifs légaux de séjour, et en favorisant la création de voies d’accès sûres et régulières comme alternatives aux voyages périlleux.

Une réponse plus efficace nécessite l’engagement collaboratif des États et des autres acteurs pour étendre l’accès à la protection et à l’asile, ainsi qu’aux procédures de migration régulières, tout en mettant l’accent sur la recherche de solutions durables au sort des populations concernées.

L’élargissement des possibilités de réinstallation des réfugiés et des autres voies d’accès régulières sous l’impulsion des États-Unis constituent des mesures positives qui peuvent constituer de véritables opportunités pour les personnes désespérées qui risquent leur vie en quête de sécurité. Un accès facilité et élargi aux programmes de réinstallation, de regroupement familial ou de mobilité professionnelle peut sauver des vies en protégeant les personnes contre le trafic, la traite et d’autres formes de violences. Bien gérés, ces programmes peuvent également contribuer à renforcer les économies nationales confrontées à des pénuries de main-d’œuvre. Le HCR et l’OIM sont prêts à redoubler d’efforts et à travailler avec tous les pays et les mécanismes régionaux existants pour concrétiser cette approche. Mais cet élargissement des mécanismes de réinstallation et des autres voies d’accès régulières ne saurait remplacer la responsabilité qu’ont les États d’assurer l’accès des personnes au territoire et aux procédures d’asile.

Les obstacles qui empêchent les personnes d’exercer leur droit de demander l’asile sont inacceptables et contraires aux obligations internationales des États. La nouvelle réglementation du gouvernement américain qui restreint l’accès des demandeurs d’asile qui arrivent irrégulièrement sur le territoire après avoir transité par un autre pays est incompatible avec les principes du droit international des réfugiés.

L’OIM et le HCR soulignent également que tout accord de retour entre États – y compris le renvoi de demandeurs d’asile vers un pays tiers – doit respecter de fait le principe de non-refoulement, c’est-à-dire l’interdiction de renvoyer de force des personnes vers des endroits où leur vie et leur sécurité sont menacées. Les renvois ne devraient être autorisés qu’à l’issue d’une procédure en bonne et due forme, avec les garanties nécessaires, et conformément aux obligations qui incombent aux États en vertu du droit international.

Les défis auxquels le continent américain est confronté exigent des mesures de coopération ambitieuses, innovantes et fondées sur des principes partagés par toutes les parties prenantes. Ces principes sont notamment le respect du droit international et la recherche d’une véritable solidarité afin de favoriser la protection des réfugiés et des migrants et de trouver des solutions durables à leur sort, conformément au Pacte mondial sur les réfugiés, au Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, ainsi qu’à la Déclaration de Los Angeles sur les migrations et la protection.

Pour de plus amples informations, veuillez svp contacter :

HCR 

OIM  

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