Après avoir passé la nuit avec des familles d’accueil dans la ville voisine de Bulé, les personnes déplacées retournent à leur logement temporaire à Plain Savo en République démocratique du Congo. © HCR / Hélène Caux

Le Canada est le chef de file en matière de réinstallation de réfugiés, alors que l’augmentation record des déplacements forcés dans le monde rend plus urgente la protection du droit fondamental de chercher asile

OTTAWA, 14 juin 2023 – Le Canada a consolidé sa position de leader mondial en matière de réinstallation de personnes réfugiées dans un contexte de hausse record du nombre de personnes déracinées par la guerre, l’insécurité, la persécution et les bouleversements climatiques, selon les données publiées par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. 

En 2022, le Canada a réinstallé 47 600 personnes réfugiées – plus que tout autre pays pour la quatrième année consécutive – les arrivées ayant augmenté de 133 % après les restrictions de 2021 liées à la COVID-19, selon le rapport annuel du HCR publié aujourd’hui.  

Outre la réinstallation, l’augmentation continue des déplacements à travers le monde démontre l’importance de valoriser le droit de demander l’asile. Des systèmes d’asile équitables et efficaces constituent une étape cruciale pour garantir que les personnes réfugiées soient protégées et que la confiance du public dans le système d’asile demeure intacte. 

« Le déplacement forcé est l’un des plus grands problèmes de notre époque, mais il existe des solutions si nous travaillons ensemble », a déclaré Rema Jamous Imseis, représentante du HCR au Canada.  

« Le Canada a un rôle important à jouer pour garantir que les personnes contraintes de fuir puissent trouver la sécurité, en protégeant le droit fondamental de chercher asile et en continuant à être un chef de file dans la réinstallation des personnes réfugiées ». 

Le rapport phare du HCR, Tendances mondiales des déplacements forcés 2022, a révélé qu’à la fin de 2022, le nombre de personnes déplacées par la guerre, la persécution, la violence et la violation des droits humains s’élevait au chiffre record de 108,4 millions, soit une augmentation de 19,1 millions par rapport à l’année précédente, ce qui constitue la plus forte augmentation jamais enregistrée.  

La trajectoire ascendante des déplacements forcés dans le monde n’a montré aucun signe de ralentissement en 2023, l’éruption du conflit au Soudan ayant déclenché de nouveaux flux, portant le total mondial à environ 110 millions en mai.  

« Ces chiffres nous montrent que certains sont beaucoup trop prompts à se précipiter dans un conflit et beaucoup trop lents à trouver des solutions. La conséquence est la dévastation, le déplacement et l’angoisse pour chacun des millions de personnes déracinées de force », a déclaré Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.  

Sur le total mondial, 35,3 millions sont des personnes réfugiées, soit des personnes qui ont franchi une frontière internationale pour trouver la sécurité, tandis qu’une plus grande partie – 58 %, soit 62,5 millions de personnes – sont déplacées dans leur pays d’origine en raison d’un conflit ou de la violence. La guerre en Ukraine a été le principal facteur de déplacement en 2022. Le nombre de personnes réfugiées en provenance de l’Ukraine est passé de 27 300 à la fin de 2021 à 5,7 millions à la fin de 2022, ce qui représente un flux de personnes déplacées le plus rapide jamais enregistré depuis la Seconde Guerre mondiale. 

Les estimations du nombre de personnes réfugiées en provenance de l’Afghanistan étaient nettement plus élevées à la fin de l’année 2022 en raison des estimations révisées des Afghans accueillis en Iran, beaucoup d’entre eux étant arrivés au cours des années précédentes.  

Les chiffres confirment également ceci:  qu’ils soient mesurés en fonction des moyens économiques ou des ratios de population, ce sont les pays à revenu faible ou intermédiaire, et non les États riches, qui accueillent le plus grand nombre de personnes déplacées.  Les 46 pays en développement représentent moins de 1,3 % du produit intérieur brut mondial, mais ils ont accueilli plus de 20 % de l’ensemble des personnes réfugiées. Le financement des nombreuses situations de déplacement et du soutien aux États hôtes a été inférieur pour répondre aux besoins l’année dernière, et il restera faible en 2023 alors que les besoins augmentent.  

« Les populations du monde entier continuent de faire preuve d’une hospitalité extraordinaire à l’égard des personnes réfugiées en offrant protection et aide à celles et ceux qui en ont besoin », a ajouté M. Grandi, « mais un soutien international beaucoup plus important et un partage plus équitable des responsabilités sont nécessaires, en particulier avec les pays qui accueillent la plupart des personnes déplacées dans le monde ».  

« Il faut surtout faire beaucoup plus pour mettre fin aux conflits et éliminer les obstacles afin que les personnes réfugiées aient la possibilité de rentrer chez elles volontairement, en toute sécurité et dans la dignité ».  

Alors que le nombre total de personnes déplacées continue d’augmenter, le rapport sur les tendances mondiales montre également qu’un certain nombre de personnes contraintes de fuir ne sont pas condamnées à l’exil, mais qu’elles peuvent rentrer chez elles, de leur plein gré et en toute sécurité. En 2022, plus de 339 000 personnes réfugiées sont retournées dans 38 pays et, bien qu’en baisse par rapport à l’année précédente, des retours volontaires importants ont eu lieu au Sud-Soudan, en Syrie, au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Parallèlement, 5,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays sont rentrées en 2022, notamment en Éthiopie, au Myanmar, en Syrie, au Mozambique et en République démocratique du Congo.  

À la fin de 2022, on estimait à 4,4 millions le nombre de personnes apatrides ou de nationalité indéterminée dans le monde, soit 2 % de plus qu’à la fin de 2021.  

Le rapport sur les tendances mondiales est lancé six mois avant le deuxième Forum mondial sur les réfugiés, un grand rassemblement à Genève réunissant une série d’acteurs pour trouver de nouvelles solutions et renforcer la solidarité avec les personnes forcées de fuir et avec les pays hôtes.  

FIN 

Le rapport Tendances mondiales des déplacements forcés 2022 est disponible ici.

Pour plus d’informations sur ce sujet, veuillez contacter 

A Ottawa/Montréal : 

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