© UNHCR/Jaime Giménez

L’édition 2023 du Forum mondial sur les réfugiés se tient du 13 au 15 décembre à Palexpo, à Genève, en Suisse

Par le personnel du HCR à Genève

Organisé tous les quatre ans, le Forum est la plus importante réunion internationale sur le thème des réfugiés. Il vise à soutenir la mise en œuvre concrète des objectifs énoncés dans le Pacte mondial sur les réfugiés.

Nous partageons avec vous sur cette page les temps forts de la deuxième journée du Forum.


20h05 : Fin de la deuxième journée

C’est la fin de la deuxième journée du Forum mondial sur les réfugiés. Aujourd’hui, les participants ont annoncé une série d’engagements de haut niveau pour soutenir les réfugiés et les pays qui les accueillent sur un large spectre de thématiques. Ils ont également débattu de sujets cruciaux dans le cadre d’une série de tables rondes de haut niveau. Rejoignez-nous demain pour des mises à jour sur le dernier jour du GRF 20203.

19h21 : Les arguments économiques en faveur de l’emploi des réfugiés: Une situation gagnant-gagnant

Hala Haj Taleb, l’une des participantes au programme de mentorat pour les journalistes du HCR

Hane Alrustm, directeur des programmes de Resourcing Refugee Leadership Initiative, s’exprime lors d’une table ronde au Forum mondial sur les réfugiés. © HCR/Olivier Chamard

La participation des réfugiés est un thème clé du Forum mondial sur les réfugiés. Il y a quatre ans, 70 réfugiés participaient au Forum. Ce nombre est passé à plus de 300 cette année.

« Il ne peut y avoir de participation significative sans financement des organisations dirigées par des réfugiés », a déclaré Hane Alrustm, réfugié syrien et directeur des programmes de Resourcing Refugee Leadership Initiative, lors d’un événement parallèle qui s’est tenu cet après-midi.

Hane Alrustm a noté que l’un des plus grands défis auxquels sont confrontées les organisations dirigées par des réfugiés est d’être exclues des processus de prise de décision, en particulier en ce qui concerne les allocations de fonds.

Tolga Öncü, directeur des opérations de vente au détail au sein du groupe IKEA, a participé au panel et a insisté sur les arguments économiques en faveur de l’emploi des réfugiés.

Tolga Öncü estime que l’emploi de réfugiés présente de nombreux avantages, car les employés réfugiés ont un taux de rétention plus élevé (d’environ 90 %) que les employés non-réfugiés. Ils apportent également des perspectives différentes, ce qui favorise la créativité. Il ajoute que le fait de soutenir les réfugiés peut accroître les bénéfices, car les données montrent que les gens ont tendance à acheter davantage auprès des marques qui sont socialement responsables.

18.33 : Renforcer l’accès à l’enseignement supérieur

Santos Madhieu Mawien, UNHCR refugee journalism mentee reporting from Geneva

Bernice Kula-Kula étudie dans sa chambre à l’université de Cagliari en Italie où elle est étudiante en master. © HCR/Agnese Morganti

« L’enseignement supérieur est un rêve que la plupart des réfugiés ont du mal à réaliser parce que nous nous trouvons dans des lieux et des situations qui échappent à notre contrôle. »

Ce sont les mots puissants de Bernice Kula-kula, une étudiante réfugiée de la République démocratique du Congo qui étudie actuellement en master d’ingénierie informatique, de cybersécurité et d’intelligence artificielle à l’université de Cagliari en Italie.

« En tant que réfugiée, j’ai eu l’impression qu’on m’avait tout pris, qu’on m’avait enlevé mon identité, mais grâce à l’enseignement supérieur, j’ai eu la chance de me retrouver, de retrouver mon talent, ce qui m’a permis de regagner mon autonomie. »

Elle s’exprimait lors d’un événement consacré à l’objectif 15by30, qui vise à porter le taux d’inscription des réfugiés dans l’enseignement supérieur à 15 % d’ici 2030, contre 7 % actuellement. Cet objectif fait l’objet d’un engagement multipartite au GRF de cette année et d’engagements liés de la part de la Turquie, de l’Allemagne et de l’entreprise de technologie linguistique Duolingo.

« Les universités des pays d’accueil des réfugiés sont très attachées à l’inscription et à l’intégration d’un plus grand nombre de réfugiés. Cependant, le soutien que les universités reçoivent pour augmenter les inscriptions de réfugiés dans l’enseignement supérieur, ainsi que pour fournir des services de recherche et de sensibilisation sur la migration forcée, reste très limité. Les universités, en particulier celles du Sud, sont soumises à une pression extrême et ont besoin d’investissements plus importants », a déclaré le professeur Wondemagegn Tadesse, de l’université d’Addis-Abeba.

18h16 : Les enfants réfugiés plaident en faveur d’un partenariat égalitaire

Naya (à gauche) et Sedra (à droite) lors de l’événement sur les droits des enfants réfugiés au Forum mondial des réfugiés. © HCR/Pierre Albouy

Les enfants représentent 40 % de la population déracinée dans le monde. Pourtant, les secteurs essentiels au respect de leurs droits restent gravement sous-financés et il n’y a eu que très peu d’échanges avec les enfants sur les solutions qu’ils souhaiteraient voir mises en œuvre.

Lors d’un événement organisé aujourd’hui, des déracinés a demandé que leur point de vue soit pris plus au sérieux et que leurs besoins et leurs contributions soient intégrés dans les réponses apportées aux réfugiés.

« Tous les adultes au pouvoir doivent gagner la confiance de tous les enfants qui ont été écartés et n’ont pas été protégés », a déclaré Sedra, réfugiée syrienne de 15 ans. « Pour élaborer des politiques qui tiennent vraiment compte des besoins des enfants réfugiés, il faut que vous alliez vous-mêmes dans les régions où vivent les réfugiés et que vous écoutiez les enfants qui ont des histoires à raconter et des besoins qu’ils veulent que vous souligniez. »

Plus de 84 engagements ont été pris, notamment par des pays comme la Grèce, la Norvège, la Suisse, la Thaïlande, la Colombie et la Turquie, pour promouvoir les droits des enfants déracinés à la sécurité, à la participation, à l’éducation et aux services essentiels. Sedra et d’autres enfants réfugiés ont ensuite demandé aux représentants des gouvernements et des ONG d’expliquer ce qu’ils feraient de plus pour protéger leurs droits.

Naya, une réfugiée de 16 ans, a conclu : « J’attends de tout le monde ici, et je demande à tout le monde ici de contribuer à nos besoins. »

17 h 57 : Divers acteurs s’engagent à agir sur l’égalité des sexes, les villes, l’éducation, etc.

La session plénière de cet après-midi s’est ouverte sur une nouvelle série d’engagements multipartites :

  • Égalité des sexes et protection contre la violence sexiste – Sous l’égide de l’Australie, du Chili, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, cette promesse engage 20 pays d’accueil de réfugiés à promouvoir l’égalité des sexes et à renforcer les mesures de prévention et de réponse à la violence sexiste. Parmi les 130 signataires de l’engagement, 15 millions de dollars ont déjà été promis pour financer des organisations dirigées par des femmes réfugiées.
  • Élargir l’accès des réfugiés à l’enseignement supérieur : 15by30 – Mené par des partenaires tels que le Connected Learning in Crisis Consortium, le Global Academic Interdisciplinary Network (GAIN) et Duolingo, cet engagement vise à porter le taux d’inscription des réfugiés dans l’enseignement supérieur à 15 % d’ici 2030, contre 7 % actuellement, grâce à un accès élargi aux bourses, aux filières d’enseignement et de formation professionnelle et à l’enseignement supérieur numérique.
  • Solidarité dans les villes – Plus de 100 villes et gouvernements locaux soutiendront les réfugiés et autres personnes déracinées vivant dans des zones urbaines par le biais d’initiatives humanitaires, d’inclusion socio-économique et climatiques, avec 80 millions de dollars déjà promis pour soutenir ces efforts.
  • Documents de voyage pour les réfugiés – Inspiré des passeports Nansen délivrés aux réfugiés et aux apatrides en 1922, le « passeport Nansen du XXIe siècle » permettra aux réfugiés d’avoir accès à des documents de voyage délivrés par les gouvernements et lisibles à la machine. Ce passeport permettra aux réfugiés d’avoir accès à des documents de voyage émis par les gouvernements et lisibles par machine.

17h33 : Travailler avec le secteur privé pour trouver des solutions en faveur des réfugiés

Elias Nunow Hirab, 27 ans, fait partie d’une coopérative de réfugiés qui exploite un mini-réseau solaire dans le camp de réfugiés de Melkadida. © HCR/Tiksa Negeri

« Faisons en sorte d’autonomiser les réfugiés et les communautés d’accueil pour les rendre résilients et autonomes », a déclaré le vice-premier ministre éthiopien Ato Demeke Mekonnen, lors d’une session qui s’est tenue plus tôt aujourd’hui et qui a démontré ce qui pouvait être réalisé lorsque les gouvernements, le secteur privé, le HCR et d’autres partenaires travaillent en synergie avec les réfugiés et les communautés d’accueil.

Les camps de Melkadida en Éthiopie accueillent plus de 210 000 réfugiés, principalement somaliens. Au cours de la dernière décennie, ces réfugiés et la communauté locale ont bénéficié du plus important investissement du secteur privé dans un camp de réfugiés. La fondation IKEA y a en effet investi plus de 120 millions de dollars dans des initiatives de développement économique, notamment dans la production d’électricité grâce à l’énergie solaire.

Le succès de ce partenariat a contribué à l’élaboration du nouveau Melkadida Refugee Compact, un plan quadriennal visant à stimuler le développement économique, l’accès aux services de base et à renforcer la résilience face au changement climatique dans les camps, grâce à des partenariats avec le secteur privé et d’autres acteurs.

« Le pacte de Melkadida est l’incarnation de notre vision commune de sortir durablement la communauté de Melkadida de la pauvreté », a déclaré Per Heggenes, directeur général de la Fondation IKEA.

15h13 : Visite de l’espace d’exposition du GRF

© HCR/Baz Ratner

Monicah Malith, étudiante en droit et présidente de l’association des étudiants de l’Université de Nairobi, découvre l’une des expositions dans la zone située à l’extérieur de la salle d’assemblée principale de Palexpo. Cette installation à quatre faces présente le travail du HCR et de ses nombreux partenaires dans le monde entier à travers des données, des images, des projets et des engagements.

15 h 05 : L’incroyable cape de la solidarité multicolore !

Un visiteur admire la cape de solidarité portée par l’ambassadrice de bonne volonté du HCR Miyavi dans le cadre de la campagne Hope Away From Home. © UNHCR/Baz Ratner

La cape de solidarité, telle que portée par l’ambassadrice de bonne volonté Miyavi lors de la remise de la distinction Nansen du HCR pour les réfugiés hier soir. La cape, sur laquelle est brodé le mot « Home » en plusieurs langues, est l’un des éléments de notre campagne Hope Away From Home, pour laquelle le HCR a invité le public à signer une pétition afin d’exprimer leur solidarité avec toutes les personnes contraintes de fuir et d’appeler les dirigeants politiques à veiller à ce que les personnes cherchant asile pour fuir la guerre, la violence ou la persécution puissent le faire sans discrimination.

La cape a été conçue par Espero Atelier, une organisation à but non lucratif basée en France qui se consacre à la création d’emplois pour les réfugiés. Les concepteurs et créateurs sont des réfugiés originaires du Bangladesh, d’Afghanistan, de Somalie et d’Ukraine.

14h51 : Recherche de synergies dans la protection des réfugiés et des migrants

De gauche à droite: Amy Pope, Directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations, Jane McAdam, Directrice du Andrew & Renata Kaldor Centre for International Refugee Law à l’UNSW, et Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, assistent à un événement de haut niveau lors du Forum mondial sur les réfugiés 2023. © HCR/Pierre Albouy

« Ce que nous essayons de faire ici, c’est d’obtenir de meilleurs résultats pour un plus grand nombre de personnes déplacées », a déclaré Amy Pope, directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), lors d’une discussion avec Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, sur les approches communes visant à relever les défis auxquels sont confrontés les réfugiés et les migrants.

Tous deux ont convenu que si les États et les autres acteurs peuvent travailler ensemble pour trouver des solutions et des voies alternatives pour les migrants en quête d’une vie meilleure, les réfugiés bénéficieront également de la réduction de la pression exercée sur les systèmes d’asile débordés.

En ce qui concerne les synergies entre le Pacte mondial sur les réfugiés et le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, Filippo Grandi a insisté sur la nécessité de se concentrer sur les itinéraires empruntés par les réfugiés et les migrants, comme la région de Darien, qui relie l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, où les deux groupes sont souvent confrontés aux mêmes risques et aux mêmes défis.

« Étant donné que les mouvements complexes dont nous parlons impliquent de nombreux pays, nous encourageons les gouvernements à examiner ces itinéraires de manière globale », a déclaré Filippo Grandi. « Si, face à ces mouvements complexes, vous ne traitez le problème que lorsqu’il se produit à vos frontières, il est souvent trop tard. »

Avant le début du Forum, Amy Pope et Filippo Grandi ont rédigé une tribune commune [en anglais] sur la nécessité d’aborder toutes les étapes du parcours des réfugiés et des migrants plutôt que de se concentrer sur les points d’arrivée.

14h38 : De nouveaux engagements pour le deuxième jour

Buti Tlhagale, l’archevêque de Johannesburg, annonce l’engagement des chefs religieux et des organisations confessionnelles à s’unir dans la solidarité avec les réfugiés. © HCR/Olivier Chamard

La séance plénière du deuxième jour s’est ouverte sur une autre session « GCR in Action » – des annonces d’engagements multipartites d’une durée d’une minute. Parmi ces annonces, il y a notamment :

  • Global Legal Community : Le Réseau mondial pour le droit d’intérêt public, connu sous le nom de PILnet, s’engage à fournir 224 000 heures d’assistance juridique gratuite pour les personnes déplacées, les organisations dirigées par des réfugiés et d’autres entités travaillant avec elles, et à fournir des conseils juridiques à 260 000 personnes.
  • Supporting Refugee Family Reunification (Soutenir la réunification des familles de réfugiés) : sous l’égide du Brésil, du Portugal, de Cultuur in Harmonie, de DLA Piper, de l’OCDE et de RefugePoint, les contributeurs s’engagent à favoriser la réunification d’au moins un million de réfugiés d’ici à 2030.
  • Inclusion of Forcibly Displaced and Stateless Persons in National Statistical Systems and Surveys (Inclusion des personnes déracinées et des apatrides dans les systèmes statistiques nationaux et les enquêtes) : trouver des informations précises et actualisées sur les communautés déplacées et apatrides peut s’avérer extrêmement difficile. Désormais, 22 pays d’accueil vont les intégrer à leurs systèmes de données nationaux. Sous l’égide de Djibouti, de l’EGRISS et du Centre de données conjoint de la Banque mondiale et du HCR sur les déplacements forcés.
  • Des chefs religieux et les organisations confessionnelles s’unissent dans la solidarité avec les réfugiés : une promesse de soutien collectif à tous les réfugiés en prenant des mesures pour contrer les discours de haine et promouvoir la cohésion sociale, la participation des réfugiés, l’éducation, la formation interconfessionnelle et l’aide humanitaire avec 30,5 millions de dollars de contributions de la part des nombreux dirigeants et contributeurs.

Découvrez ce que fait l’Allemagne pour venir en aide aux réfugiés

Aya Abdullah Mohammed est une réfugiée iraquienne qui vit en Suisse et travaille comme stagiaire en communication au HCR. Elle a prononcé le discours d’ouverture du premier Forum mondial sur les réfugiés en 2019. Elle réalise de courtes interviews avec un certain nombre de délégués au Forum, dont celle-ci avec Niels Annen, du ministère allemand de la coopération économique.

13h45 : Améliorer la vie des personnes déplacées de force en Amérique centrale et au Mexique

Julieta Valles Noyes, secrétaire adjointe des États-Unis pour la population, les réfugiés et les migrations, s’exprime lors de l’événement de haut niveau consacré à la Plateforme de soutien du MIRPS, ce mercredi. © HCR/Pierre Albouy

Il y a six ans, les pays d’Amérique centrale et le Mexique ont lancé un cadre régional destiné à faire face aux déplacements forcés résultant de la violence, de la persécution et des effets du changement climatique. Connu sous son acronyme espagnol, MIRPSLink is external, il promeut la mise en place de mesures de protection et de solutions en faveur des personnes déracinées, et est soutenu par les donateurs internationaux et les acteurs du développement au sein de la Plateforme de soutien au MIRPS.

Lors d’un événement connexe au Forum hier après-midi, les gouvernements participant au MIRPS et les membres de la Plateforme de soutien se sont engagés à prendre une série de nouvelles mesures pour améliorer la vie des personnes déracinées et de ceux qui les accueillent en 2024 et au-delà. Les panélistes ont souligné comment, dans une région où les déplacements sont continus, le MIRPS et sa Plateforme de soutien peuvent renforcer les systèmes de protection tout en créant des conditions qui donnent aux individus la possibilité de rester dans les pays d’accueil et de s’y intégrer.

« L’augmentation des déplacements dans la région est alarmante, et les causes des mouvements de population deviennent de plus en plus complexes. La vision de cette présidence pro tempore [la direction tournante du MIRPS] était de parvenir, en collaboration avec les principales parties prenantes, à une approche planifiée, ce qui nous a permis d’établir une feuille de route et de mettre en place des objectifs au profit des pays membres du MIRPS », a déclaré Juana López Córdoba, vice-ministre du gouvernement du Panama.

« Les témoignages des gouvernements partenaires de la région et d’un large éventail de parties prenantes des Amériques et d’ailleurs réaffirment ma conviction que le MIRPS et sa plateforme de soutien sont des outils essentiels pour mobiliser et coordonner un soutien et des actions concrètes en vue de résoudre les immenses problèmes de déplacement et de migration irrégulière auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui », a déclaré Julieta Valles Noyes, secrétaire adjointe des États-Unis pour la population, les réfugiés et les migrations.

13h40 : Principaux engagements annoncés au cours de la première journée

Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), annonce l’engagement d’inclusion des systèmes de santé nationaux lors du Forum mondial sur les réfugiés 2023. © HCR/Jose Cendon

Les promesses d’engagement sont au cœur du Forum mondial sur les réfugiés et les délégués ont annoncé hier de nouvelles initiatives et de nouveaux financements. En séance plénière, plusieurs engagements de grande envergure ont été annoncés, rassemblant un large éventail d’acteurs pour traiter des questions suivantes :

  • Intégration économique et protection sociale: plus d’un milliard de dollars ont été promis pour soutenir des changements législatifs et politiques dans 15 pays pour permettre à un million de réfugiés et d’autres personnes d’avoir accès à l’emploi et aux services sociaux. Cette initiative, menée par le Danemark, l’Allemagne, le Mexique, les Pays-Bas, les États-Unis et le bloc des pays d’Afrique de l’Est de l’IGAD, rassemble plus de 60 États et environ 150 autres partenaires.
  • Accès à l’éducation: Piloté par le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Banque mondiale, cet effort incite les pays à ouvrir leurs systèmes éducatifs nationaux aux réfugiés. Trente-deux États se sont engagés à financer ou à modifier leur politique nationale afin de parvenir à atteindre cet objectif. Parmi les autres engagements pris, on peut citer la promesse de financement de 50 millions de dollars par la Fondation Lego en faveur de la petite enfance et du soutien psychosocial, notamment en Éthiopie, au Liban, au Kenya et en Ouganda, ainsi que la mise à disposition de 500 millions de dollars pour l’éducation des réfugiés par l’initiative « Education Cannot Wait ».
  • Mobilité de la main-d’œuvre et en matière d’éducation: 200 000 réfugiés pourront accéder à des opportunités d’emploi et d’études dans des pays tiers au cours des cinq prochaines années, dans le cadre d’un engagement portant sur les « voies d’accès complémentaires », sous l’égide de l’Australie et du Canada.
  • Accès aux systèmes de santé nationaux: avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé et tel qu’annoncé par son directeur général Tedros Ghebreyesus, 27 États – pour la plupart des pays d’accueil de réfugiés bénéficiant du soutien de divers donateurs – faciliteront l’accès équitable des réfugiés aux systèmes de santé nationaux dans leur pays d’asile.
  • Engagement commun ONU 2.0 : Au total, 30 agences des Nations Unies et 49 équipes de pays membres se sont engagées à inclure les réfugiés dans les plans de développement des Nations Unies et à soutenir leur intégration dans les systèmes et services nationaux, ce qui bénéficiera à plus de 50 millions de personnes.
  • L’éducation connectée : La Fondation Vodafone a engagé 20 millions d’euros dans le cadre d’un projet visant à permettre aux réfugiés d’accéder à une éducation numérique de qualité, au même titre que les nationaux, d’ici à 2030.

12h06 : Les programmes de mobilité de la main-d’œuvre offrent de nouvelles opportunités aux réfugiés qualifiés

Ziad Al-Shayeb, réfugié syrien, est un charpentier qualifié, mais il n’a pas réussi à trouver un emploi stable en Jordanie. Talent Beyond Boundaries l’a aidé à obtenir un contrat avec une entreprise de construction au Canada. © HCR/Nisrine Benyahia

« Je ne pouvais pas accéder au marché du travail en raison de blocages. C’était frustrant. Il m’était impossible d’obtenir un emploi à plein temps en raison de mon statut de réfugié », a indiqué Agnes Mude Lomoro, une réfugiée du Soudan du Sud qui a demandé l’asile au Kenya mais qui travaille désormais comme infirmière diplômée dans une maison de soins en Nouvelle-Écosse, au Canada.

La réinstallation des réfugiés a tendance à se fonder sur leurs vulnérabilités plutôt que sur leurs aptitudes. Les programmes de mobilité professionnelle des réfugiés permettent aux réfugiés qualifiés d’accéder au marché international du travail, offrant ainsi des opportunités complémentaires aux programmes de réinstallation. Lors d’une rencontre organisée ce matin, plusieurs intervenants, dont des réfugiés, des employeurs, des ONG et des représentants des gouvernements, ont fait part de leurs expériences et de leurs réussites en matière de mise en relation de réfugiés qualifiés avec des offres d’emploi dans des pays tiers. Ils ont également évoqué les moyens de surmonter les obstacles bureaucratiques, financiers ou autres qui se dressent devant eux.

« Il y a encore des obstacles, mais on ne peut pas minimiser l’importance du soutien qui a déjà été apporté par les partenaires … en particulier le soutien financier et la gestion des nombreuses formalités administratives pour les candidatures », a ajouté Agnes Lomoro.

Steph Cousins, directeur général de Talent Beyond Boundaries, une ONG qui met en relation des réfugiés qualifiés et des employeurs du monde entier, s’est engagé à mettre en relation au moins 15 000 réfugiés supplémentaires avec des opportunités d’emploi au cours des cinq prochaines années. « Notre objectif est de venir compléter les systèmes de réinstallation existants et d’ouvrir des voies supplémentaires pour parvenir à des solutions durables. »

10h48 : Donner aux réfugiés les moyens de témoigner de leur propre expérience

Aleksejs Ivashuk, fondateur du réseau Apatride, s’exprime lors de l’atelier « Empowering the Refugee Narrative ». © HCR/Laurent Cipriani

Lors d’un atelier organisé en ce premier jour du Forum, des réfugiés ont rencontré des chefs d’entreprise et des représentants du HCR pour discuter de la lutte contre la désinformation et la discrimination à l’encontre des réfugiés, en prenant soin de donner la parole aux réfugiés.

« En tant que personnes ayant connu personnellement une expérience de déplacement forcé, nous avons une image plus précise non seulement du problème, mais aussi de ses solutions potentielles. Nous avons un grand rôle à jouer », a expliqué Aleksejs Ivashuk, qui a fondé en 2020 le réseau ApatrideLink is external, une coalition d’individus, de communautés et d’organisations liés à l’apatridie en Europe, afin de faire entendre la voix des personnes apatrides.

Des représentants du groupe INGKA, de Fast Retailing et d’Airbnb ont expliqué comment ils ont tiré parti de la notoriété de leurs entreprises et des ressources dont elles disposent pour influencer positivement la perception des réfugiés, en créant par exemple des plates-formes et des espaces permettant à ces derniers de témoigner de leur vécu.

L’atelier s’est conclu sur un appel à des solutions concrètes et à une collaboration continue entre les entreprises et les réfugiés, notamment en mobilisant les clients et les employés afin de contrer les discours erronés et néfastes à l’égard des réfugiés et des apatrides.

« Ensemble, nous pouvons faire entendre la voix des réfugiés et contribuer à changer le discours sur ces derniers », a déclaré Shirin Pakfar, responsable des partenariats privés et de la philanthropie au HCR.

10h36 : Faits marquants de la première journée

Si vous avez manqué le premier jour du Forum (ou si tout ne vous paraît pas très clair !), cette vidéo pour vous propose un résumé de la journée d’hier.

Abdullahi Mire se voit décerner la distinction Nansen 2023 au nom de tous les enfants réfugiés qui veulent avoir accès à l’éducation

Si vous l’avez raté hier soir, le discours d’acceptation d’Abdullahi Mire était vraiment inspirant. « Le fait d’aller à l’école m’a permis d’acquérir des connaissances, ce qui ensuite m’a donné la possibilité de décider de mon propre avenir. Je m’efforce aujourd’hui de faire en sorte que tous les enfants déracinés par les conflits ou les effets du changement climatique aient les mêmes chances », a-t-il déclaré.

L’auteur-compositeur-interprète indien Ricky Kej clôture la cérémonie Nansen

L’artiste Ricky Kej, lauréat d’un Grammy Award et sympathisant du HCR, a clôturé la soirée en interprétant « Shine the Light », une chanson qu’il a écrite avec des réfugiés.

9h39 : Au programme aujourd’hui

Voici les principaux événements à suivre aujourd’hui (toutes les heures sont exprimées en heure d’Europe centrale) :

  • Session plénière du matin (10:00-13:00) – débats sur le partage des charges et des responsabilités et annonces de nouveaux engagements multipartites (à suivre en direct).
  • Événements de haut niveau (11:00-12:30) – les sujets incluent l’engagement du secteur privé dans l’accueil des réfugiés, les droits de l’enfant et la mobilité de la main-d’œuvre.
  • Événements de haut niveau (suite) 13:00-14:30 – les sujets incluent l’accès à l’enseignement supérieur et les synergies dans la protection des réfugiés et des migrants.
  • Session plénière de l’après-midi (15:00-18:00) – poursuite des discussions sur le partage des charges et des responsabilités et annonce de nouveaux engagements multipartites (retransmission en direct).
  • Événements de haut niveau (suite 16:00-17:30) – les sujets incluent la coordination au niveau des districts, la participation effective des réfugiés aux prises de décisions et la situation des Rohingyas.

Vous pouvez consulter le programme complet ici (en anglais).

8h39 : Bienvenue à la deuxième journée du Forum

La « Maison d’accueil » du HCR au Forum mondial sur les réfugiés 2023. © HCR/Pierre Albouy

Le premier jour, des personnalités de premier plan ont ouvert le Forum en exposant les défis et les opportunités qui attendent les participants au Forum de cette année. Ils ont ensuite été témoins d’un appel passionné d’Adhieu Achuil Dhieu, réfugiée du Soudan du Sud, pour l’inclusion des personnes déracinées dans les processus de décision qui les concernent.

Le véritable programme du Forum a par la suite débuté par des discussions en profondeur et l’annonce de nouveaux engagements sur des thèmes tels que l’éducation, l’inclusion et le sport. La journée s’est achevée par une fête en l’honneur des héros méconnus qui œuvrent en faveur des personnes déplacées de force à travers le monde, lors de la cérémonie de remise de la distinction Nansen pour les réfugiés 2023.

Ne manquez pas les mises à jour de la deuxième journée du Forum mondial sur les réfugiés.

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