Une équipe du HCR évalue les besoins des personnes déplacées internes à Pinga, dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, 8 octobre 2020.

Une équipe du HCR évalue les besoins des personnes déplacées internes à Pinga, dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, 8 octobre 2020. © HCR/Francine Mutabataba

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Shabia Mantoo – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 09 octobre 2020 au Palais des Nations à Genève.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, apporte un soutien urgent aux dizaines de milliers de personnes qui ont été récemment déplacées par de brutales attaques et des affrontement commis par des groupes armés dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri en République démocratique du Congo.

Plus de 50 000 personnes ont fui le récent regain des combats au Nord-Kivu. Parmi les déplacés, on compte un nombre écrasant d’enfants, dont beaucoup ne sont accompagnés ni d’un proche ni d’un tuteur.

Au cours d’attaques brutales imputées au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), au moins 13 personnes ont été tuées dans un site de déplacés internes à Mbau, un village situé dans le territoire de Beni, le 21 septembre dernier. Craignant pour leur vie, de nombreuses autres personnes ont fui les champs voisins où elles travaillaient, sans rien emporter avec elles. Le jour suivant, le même groupe armé aurait pillé et incendié un dispensaire du village de Musuku. Un travailleur de santé et plusieurs autres civils ont disparu depuis le 22 septembre.

Alors que la violence continue d’affecter les civils dans les régions de l’est du pays, un sentiment de traumatisme, de panique et de peur règne dans de nombreuses régions. Les habitants anticipent de nouvelles attaques et ne souhaitent pas rentrer chez eux.

Un grand nombre de personnes déplacées ont maintenant fui pour la deuxième fois cette année et ont trouvé refuge au sein de familles d’accueil de la ville de Mangina qui luttaient déjà pour satisfaire leurs propres besoins fondamentaux. Des déplacés ont également trouvé refuge dans une église surpeuplée, tandis que d’autres n’ont pas d’abri approprié et sont obligés de dormir en plein air. Les civils sont pris au piège dans un cercle vicieux de violence et de déplacement sans aucun espoir en vue – faisant de cette région l’épicentre constant de souffrance humaine.

Pour répondre aux besoins des personnes déplacées internes et de leurs communautés d’accueil locales, le HCR, ses partenaires humanitaires et les autorités locales fournissent une aide, notamment en matière d’abris, de soins de santé, d’eau et d’installations d’assainissement et de prestations de protection.

Le HCR aide également les personnes déplacées internes à Pinga, une région du Nord-Kivu, où les combats en cours ont atteint un niveau alarmant mettant en danger des vies innocentes. Les affrontements qui ont suivi la scission des différentes factions au sein du groupe armé NDC/R ont déplacé entre 40 000 et 60 000 personnes depuis juillet dernier.

A la suite d’une mission inter-agences des Nations Unies menée en août dernier dans la région et grâce à un suivi continu en matière de protection, le HCR et ses partenaires ont reçu des signalements de violations des droits humains, y compris des meurtres, des viols et des enlèvements. Plus de 270 enfants associés à des groupes armés ont été identifiés, et des allégations de recrutement d’enfants, de meurtres et de mutilations d’enfants, ainsi que de violences sexuelles contre des enfants ont été enregistrées. Au moins 54 enfants qui avaient été récemment libérés par un groupe armé auraient ensuite été apparemment forcés de rejoindre une faction opposée dans la région.

Le HCR renforce sa présence dans la région, prépare la distribution de matériel de secours pour au moins 15 000 personnes ainsi que la construction d’abris d’urgence et travaille avec les communautés pour renforcer leurs dispositifs en matière de protection.

Dans le territoire d’Irumu au sud de la province d’Ituri, on a également constaté une forte augmentation de la violence avec l’émergence d’un nouveau groupe armé et une intensification des attaques menées par d’autres groupes armés et milices.

Ces groupes ont tous les mêmes méthodes destructrices de pillage et d’incendie des maisons, ce qui rend difficile le retour des personnes déplacées dans leurs villages. Depuis juillet 2020, plus de 120 000 personnes ont été déplacées par cette flambée de violence dans ce territoire.

En juillet et août, les consultations de paix menées par les autorités locales s’étaient conclues par un appel unanime à la cessation des hostilités de la part de tous les groupes armés de la région. Toutefois, ces efforts n’ont pas permis de rétablir la paix, car les différends fonciers de longue date entre les différentes communautés ne sont toujours pas résolus et aucun processus de désarmement n’est mis en oeuvre. Les groupes armés ont poursuivi leurs attaques en septembre, tuant au moins 43 personnes et en kidnappant 17 autres dans le territoire.

Ces tout derniers déplacements au Nord-Kivu et en Ituri s’ajoutent à plus de 3,4 millions de personnes déjà déplacées dans les deux provinces. Actuellement 5,5 millions de personnes sont des déplacés internes en RDC, l’une des plus grandes populations déplacées au monde et la plus importante en Afrique.

Le HCR a besoin de 168,2 millions de dollars pour répondre aux besoins des réfugiés et des déplacés internes en RDC cette année, mais n’a reçu que 61% de ce montant à ce jour.

 

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :

Publié par le HCR, le 9 octobre 2020.

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