A woman holding a child in front of a crowd and airplane.

Une femme et son bébé attendent de pouvoir monter à bord de l’un des avions transportant des réfugiés sud-soudanais de retour au pays vers différentes régions du pays, à l’aéroport de Palouch, dans l’Etat du Nil supérieur, au Soudan du Sud. © HCR/Andrew McConnell

GENÈVE – Alors que 100 jours se sont écoulés depuis le début du conflit au Soudan, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, appelle une nouvelle fois à la fin des combats, tout en exprimant sa vive inquiétude quant à l’augmentation rapide du nombre de personnes qui fuient en quête de sécurité.

Plus de 740 000 personnes, parmi lesquelles un nombre croissant de réfugiés rapatriés, ont fui le Soudan et sont arrivées dans des circonstances difficiles dans les pays voisins, notamment le Tchad, la République centrafricaine, l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan du Sud. En outre, plus de 185 000 réfugiés accueillis par le Soudan ont été contraints de se déplacer vers des zones plus sûres à l’intérieur du pays, se retrouvant ainsi piégés dans un cycle de déplacements sans fin.

L’escalade du conflit à Khartoum et dans les régions du Darfour et du Kordofan a engendré des déplacements de population massifs à l’intérieur du pays. On dénombre par ailleurs de nombreuses victimes parmi la population civile. Des informations préoccupantes faisant état de graves violations des droits humains, notamment de violences sexuelles et d’autres menaces pour la protection au cours des déplacements, sont également en augmentation. Nous sommes particulièrement préoccupés par la grave crise sanitaire et nutritionnelle qui sévit dans l’État du Nil blanc, au Soudan, où les équipes du HCR sur le terrain indiquent que près de 300 enfants réfugiés du Soudan du Sud sont morts de rougeole ou de malnutrition depuis le début du conflit. Si les combats devaient se poursuivre, nous craignons que ces chiffres ne continuent d’augmenter à un rythme encore plus alarmant.

« Ces chiffres sont bouleversants. Des civils qui n’ont rien à voir avec ce conflit sont malheureusement arrachés chaque jour à leurs foyers et à leurs moyens de subsistance », a déclaré Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « Cela doit cesser. Il est temps que les parties au conflit mettent immédiatement fin à cette guerre tragique. Dans l’attente d’un dialogue de paix indispensable, les populations doivent être autorisées à quitter les zones de conflit pour se mettre à l’abri, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, et être protégées contre toutes les formes de violence. »

Alors que de plus en plus de personnes continuent de fuir, les sites de déplacement à l’intérieur du pays et dans les pays voisins se retrouvent rapidement surpeuplés.

La saison des pluies bat actuellement son plein, ce qui complique encore la situation des populations, ainsi que les opérations logistiques de transfert des réfugiés à partir des zones frontalières. La flambée des prix des aliments et du carburant vient s’ajouter aux difficultés des familles et des individus les plus vulnérables, tandis que les dysfonctionnements des chaînes d’approvisionnement et les taux d’inflation élevés augmentent le coût de l’acheminement de l’aide humanitaire.

Le HCR fait tout ce qui est en son pouvoir pour fournir une assistance vitale partout où il peut accéder. Avec ses partenaires, il fournit des repas chauds, de l’eau potable, des soins de santé, des articles de première nécessité et des abris aux personnes nouvellement déplacées au Soudan et dans les pays voisins. Le HCR fournit également des services de protection essentiels, notamment par le biais de soins spécialisés pour les enfants réfugiés, les survivants de violences sexistes, ainsi qu’un soutien psychosocial et des soins de santé mentale destinés à aider les familles à se remettre des traumatismes subis.

Malgré l’urgence de la crise, les contributions financières n’arrivent qu’au compte-gouttes. Sur les 566 millions de dollars requis par le HCR et ses partenaires dans le cadre du Plan régional d’intervention en faveur des réfugiés (RRP) qui vise à fournir une assistance aux pays voisins du Soudan, seul un quart environ (24 %) des fonds nécessaires a été reçu. La réponse inter-agences à l’intérieur du Soudan n’est quant à elle financée qu’à hauteur de 23 %.

Le HCR lance un appel urgent aux donateurs pour qu’ils augmentent leur soutien afin de permettre l’assistance et la protection des populations affectées par le conflit. Nous réitérons également nos appels en faveur d’un accès sûr pour les travailleurs humanitaires afin que l’aide vitale puisse atteindre tous ceux qui en ont désespérément besoin.

Depuis que les combats ont éclaté au Soudan en avril, plus de 3,3 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et au-delà des frontières. Le HCR est reconnaissant envers les pays voisins qui ont gardé leurs frontières ouvertes pour les personnes fuyant le conflit. Nous continuons à appeler tous les États à lever les obstacles à l’entrée des civils fuyant le Soudan – y compris celles et ceux qui n’ont pas de documents officiels sur eux – afin que ces personnes puissent avoir accès à la sécurité, à la protection et à l’assistance.

Avant la crise, le Soudan accueillait 1,1 million de réfugiés, principalement originaires du Soudan du Sud, d’Érythrée et d’Éthiopie. Près de 4 millions de personnes étaient également déplacées à l’intérieur du pays.

Notes aux journalistes

Au Soudan, depuis le début du conflit, le HCR a poursuivi et élargi ses activités de protection et d’assistance en se concentrant sur les zones accessibles, notamment les États du Nil blanc et du Nil bleu, ainsi que ceux de Gedaref et de Kassala. Jusqu’à présent, plus de 292 000 réfugiés déplacés à l’intérieur du pays et Soudanais déplacés internes ont reçu des articles de première nécessité, y compris du matériel d’hébergement. Nous avons également ouvert de nouveaux bureaux à Port-Soudan, dans l’État de Jezirah et à Wad Madani, près de la frontière égyptienne.

Au Tchad, le HCR travaille d’arrache-pied pour augmenter la capacité des camps existants et pour en mettre en place de nouveaux, dotés des infrastructures et des services nécessaires pour reloger les réfugiés en lieu sûr, loin de la frontière, tout en stockant des articles de première nécessité avant que de fortes pluies n’empêchent l’accès à la plupart des zones frontalières.  Au Tchad, les nouvelles arrivées ont plus que doublé au cours du mois dernier pour atteindre 260 000 personnes.

De même, au Soudan du Sud, les centres de transit gérés par le HCR sont de plus en plus surpeuplés en raison du flux continu de nouveaux arrivants. Afin de limiter le risque lié aux inondations qui pourraient compliquer l’acheminement de l’aide humanitaire dans les zones frontalières isolées du Soudan du Sud, nous améliorons et agrandissons les sites de transit pour les nouveaux arrivants, en renforçant les services destinés à répondre aux besoins des dizaines de milliers de personnes se trouvant dans ces zones, tout en continuant à faciliter la poursuite de leur parcours et à leur apporter l’aide nécessaire.

En Égypte, la majorité des arrivants du Soudan sont des femmes et des enfants qui ont besoin de nourriture, d’eau, d’abris, d’une assistance médicale et d’un soutien psychosocial. De nombreux enfants sont séparés de leurs parents, ce qui les rend plus vulnérables à la violence, aux abus et à l’exploitation. Le HCR a renforcé ses activités d’enregistrement, de protection et d’assistance pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants. Cependant, un financement rapide, prévisible et flexible est essentiel pour permettre au HCR de maintenir ces activités.

Pour de plus amples informations, veuillez svp contacter :

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