Le HCR est préoccupé par les besoins de milliers de personnes qui ont fui de brutales attaques dans la province de l’Ituri en RDC, où l’accès humanitaire reste extrêmement limité.
Par Gloria Ramazani et Fabien Faivre à Kasenyi, République démocratique du Congo
Resina Love fait toujours les mêmes cauchemars depuis qu’elle a fui l’horreur de la violence dans son village de la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo. Elle s’est échappée en juin dernier avec ses petits-enfants, laissant tout derrière elle.
« Ma fille, mon gendre et deux de mes petits-enfants ont été tués sous mes yeux », se souvient cette mère congolaise de 52 ans.
Elle a marché avec ses petits-enfants dans la brousse pendant cinq jours, avant de trouver refuge dans la ville de Kasenyi, à 35 kilomètres de son village.
« Nous étions fatigués, mais nous avons dû continuer à marcher car nous entendions des coups de feu », ajoute-t-elle.
« Nous devions continuer à marcher car nous entendions des coups de feu. »
Comme des dizaines d’autres déplacés, Resina et ses petits-enfants dorment désormais en plein air près d’une église dans la ville de Kasenyi.
Resina fait partie des 360 000 Congolais qui ont fui leur foyer en juin à la suite d’attaques brutales dans la province d’Ituri. La plupart d’entre eux ont marché pendant plusieurs jours dans la brousse et ont trouvé refuge à Kasenyi, sur les rives du lac Albert, qui borde l’Ouganda.
La récente flambée de violence fait suite à des mois de tension latente. Des centaines de milliers de personnes sont devenus des déplacés au début de l’année en raison des tensions entre deux communautés.
Dheka Ndjengu a fui avec ses huit enfants. Il a perdu son fils de 25 ans lors de récents affrontements et n’a pas pu l’enterrer.
« Nous avons fui à bord d’une vieille pirogue et j’ai pagayé pendant plus de quatre heures », explique l’homme de 48 ans.