Elles cultivent également des légumes tels que des pommes de terre, des tomates, des aubergines, des carottes, des oignons, de la laitue, du gombo et du manioc et entretiennent leurs propres jardins potagers, situés à côté de leurs maisons dans l’installation, lorsqu’elles ne travaillent pas ensemble dans les grandes exploitations.
Le terrain de l’installation n’étant pas propice à la création de rizières, Antoinette a élaboré un plan et s’est adressée à plusieurs chefs traditionnels ou « sobas » qui supervisent les territoires proches de l’installation.
« Nous sommes ici depuis 2017 et, durant toute cette période, nous avons créé de bonnes relations avec la communauté d’accueil », explique-t-elle. « Nous avons négocié l’accès à des terres agricoles près de la rivière que nous avons transformées en rizières. Les gens m’appellent de toute la province pour acheter notre riz ! »
La rizière a largement contribué à la coexistence pacifique entre les réfugiés et les Angolais vivant dans les villages voisins. Ces derniers collaborent avec les agricultrices réfugiées pour labourer et entretenir les exploitations et ont ainsi appris à cultiver du riz dans une région principalement connue pour le manioc.
« Nous en bénéficions également et elles peuvent transmettre leur savoir à notre peuple. »
Soba Faustino, le chef traditionnel de Chamassuia, est satisfait de la culture du riz dans son village.
« Nous aimerions que les agences humanitaires fournissent davantage d’aide, mais il est également bon que les réfugiés cultivent ici, car nous en bénéficions aussi et elles peuvent transmettre leur savoir à notre peuple », explique-t-il.
Il ajoute que de nombreux habitants ont vu le revenu de leur ménage augmenter grâce aux emplois qu’ils ont trouvés dans les exploitations rizicoles. Cette autre source de revenus leur permet également de réduire la nécessité d’abattre des arbres pour le bois de chauffage et le charbon de bois, ce qui réduit la destruction de l’environnement.
Mama Antho estime également qu’il est important de ne pas dépendre uniquement de l’aide alimentaire des organisations humanitaires.
« Nous devons compléter la nourriture que nous recevons, car elle ne suffit pas. Nous devons également vendre des produits pour pouvoir gérer nos entreprises et subvenir aux besoins de nos familles », ajoute-t-elle en montrant fièrement l’étendue de son exploitation rizicole, l’une des deux de Chamassuia.
Le HCR soutient régulièrement les agriculteurs réfugiés en leur fournissant des semences assorties, des outils agricoles, des bottes de travail, des engrais et même des animaux de ferme comme des poulets et des cochons. Quelque 60 agriculteurs de trois communautés locales proches de l’installation – Muamucombo, Naginga et Sacatangui – reçoivent régulièrement des formations agricoles dans le cadre d’un programme d’agriculture mené par le partenaire de subsistance Ajuda de Desenvolvimento de Povo para Povo (ADPP).
Robert Ahebwa, employé du HCR en charge des moyens de subsistance, estime que les connaissances et l’expérience des réfugiés en matière d’agriculture peuvent aider la communauté locale à améliorer ses produits.
« Nous encourageons toujours le partage des compétences car il favorise la coexistence pacifique. Les agriculteurs adoptent facilement de meilleures pratiques agricoles lorsqu’ils apprennent de leurs collègues », explique-t-il.
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Il ajoute que certains réfugiés savent déjà comment optimiser leurs cultures, en utilisant des méthodes modernes pour augmenter la qualité et la quantité de leurs récoltes. Si la communauté locale peut suivre une approche similaire, elle améliore sa propre sécurité alimentaire.
En mai dernier, la ville de Lôvua a organisé une foire agricole pour célébrer son sixième anniversaire en tant que municipalité, et durant laquelle les autorités ont exprimé leur engagement à poursuivre le partenariat avec le HCR pour augmenter la production de riz dans la province.
Publié par le HCR, le 27 août 2021.