A group of people walking on a flooded street. There is a man in the center of the image pushing a wheel barrel with a child in it.

Somali refugee Abdi (centre) and his family were among 25,000 refugees displaced from their homes in Kenya’s Dadaab Refugee Complex by flooding in November 2023. © UNHCR/Mohamed Maalim

Les fortes pluies qui se sont abattues sur l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique ont fait des centaines de morts et emporté des maisons, déracinant des milliers de personnes, dont des réfugiés et d’autres déjà déplacés.

Par le personnel du HCR


De graves inondations ont frappé les pays de l’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique, alors que les pluies diluviennes liées à El Niño continuent de tomber sur une région d’accueil de réfugiés qui se trouve en première ligne de la crise climatique, et où les fortes sécheresses suivies par des pluies intenses sont devenues la nouvelle norme ces dernières années.


Lorsque des inondations se produisent, les réfugiés et autres personnes déplacées sont souvent les plus durement touchés car ils vivent dans des conditions précaires, dans des abris temporaires ou semi-permanents, sur des sites construits dans des endroits souvent isolés.

Tout récemment, au Kenya, au Burundi et en Somalie, des maisons, des écoles et des bâtiments communautaires ont été endommagés ou emportés, ainsi que du bétail et des cultures, laissant les populations exposées à un risque accru de famine et d’épidémies.

Voici un aperçu de l’ampleur et des conséquences des inondations, de leurs causes et des actions déjà menées par le HCR et ses partenaires pour y faire face.

1. Les pluies torrentielles provoquent des déplacements, des situations de dénuement et la mort

Tout au long des mois de mars et d’avril, des pluies inhabituellement abondantes liées au phénomène El Niño se sont abattues sur l’Afrique de l’Est, faisant sortir les rivières de leur lit et sauter les barrages, et saturant les systèmes d’assainissement et d’épuration des eaux usées.

Les habitations et les biens, les écoles et autres bâtiments ont été emportés ou endommagés par les eaux, laissant les personnes dans le dénuement et sans abri. Certains des pires dégâts ont été causés dans les quartiers les plus denses et les plus pauvres des villes, où les infrastructures sont fragiles, l’assainissement inapproprié et les maisons peu solides, ainsi que dans les camps de réfugiés et de personnes déplacées.

Plus de 637 000 personnes ont été touchées, dont 234 000 déplacés selon les estimations. Les inondations les plus fortes ont eu lieu au Kenya, au Burundi, en Somalie et en Tanzanie. Au Kenya, plus de 23 000 réfugiés ont dû quitter leur logement dans les camps de réfugiés de Dadaab et Kakuma, tandis qu’au Burundi, pays essentiellement agricole, près de 10 % des terres arables ont été détruites.

Plan aérien des zones inondées dans les camps de réfugiés de Dadaab.

Vue aérienne des récentes inondations dans les camps de réfugiés de Dadaab. © UNHCR/Mohamed Maalim

2. Terre d’asile pour les réfugiés: l’Afrique de Est et la Corne de l’Afrique subissent les effets du changement climatique

Les pays de l’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique accueillent généreusement des centaines de milliers de réfugiés depuis des décennies. Des investissements dans l’inclusion économique et le renforcement des services sociaux sont nécessaires pour soutenir les réfugiés et les communautés locales qui les ont accueillis. Ces investissements sont d’autant plus urgents, car les inondations affectent les communautés de réfugiés et celles d’accueil. Au Kenya, on estime que 20 000 réfugiés ont été déplacés des camps de Dadaab en raison des fortes pluies. Certains avaient déjà récemment fui la sécheresse en Somalie. Au Burundi, près de la moitié des 90 000 réfugiés vivent dans des zones déjà touchées ou menacées par les inondations.

Rue résidentielle inondée. Une personne sur le bateau descend la rue en pagayant.

Un homme navigue sur un bateau en bois dans une rue résidentielle inondée à Bujumbura, la capitale du Burundi. © UNHCR/Bernard Ntwari

3. Qui dit conditions météorologiques extrêmes dit conséquences extrêmes

La crise climatique déclenche des événements météorologiques extrêmes tels que des ouragans, des incendies de forêt et des inondations dans le monde entier, mais ce sont les populations les plus pauvres et les plus vulnérables qui en souffrent le plus.

Il s’agit notamment de personnes vivant dans des logements précaires, les réfugiés et autres déplacés, qui manquent souvent de ressources essentielles, d’infrastructures adéquates, d’un abri permanent et de services de protection sociale solides.

Les pluies torrentielles qui frappent l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique s’inscrivent dans un nouveau schéma mondial de conditions météorologiques extrêmes. Cela survient quelques mois seulement après de fortes pluies et des inondations à la fin de l’année dernière, qui avaient elles-mêmes suivi de longs mois de sécheresse. L’effet cumulé de ces événements rend certaines parties de la région de plus en plus invivables, obligeant les gens à fuir.

Un village a été complètement détruit par un cyclone. Il y a des débris et un homme fait du vélo à travers la dévastation.

Conséquences du cyclone Mocha sur le village de Dar Paing dans l’État de Rakhine au Myanmar (juin 2023). © UNHCR/Reuben Lim Wende

4. Le HCR protège les réfugiés et d’autres personnes contre les dangers liés au changement climatique

En annonçant le lancement du Fonds de résilience climatique de 100 millions de dollars du HCR, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré : « Les conséquences du changement climatique deviennent de plus en plus dévastatrices. Elles exacerbent les conflits, détruisent les moyens de subsistance et, en fin de compte, provoquent des déplacements. »

Le changement climatique est un mutiplicateur du risque de déplacement. En 2022, plus de 70 % des réfugiés et des demandeurs d’asile ont fui des pays et des régions gravement touchés. Le budget vise à atténuer les conséquences environnementales des interventions d’urgence. Il prévoit également de fournir des ressources durables et de l’énergie renouvelable aux réfugiés et aux personnes déplacées, renforçant ainsi leur capacité à faire face aux défis climatiques futurs.

Mais quand une catastrophe frappe, le HCR est là pour tous ceux qui ont besoin d’aide. L’organisation est sur place pour fournir des articles de secours d’urgence aux habitants de la capitale du Kenya, Nairobi.

Un homme vêtu d'un gilet du HCR se penche sur une pile d'articles d'urgence portant la marque du HCR.

Un membre du personnel du HCR distribue des articles d’urgence, notamment des couvertures et des nattes de couchage, aux réfugiés déplacés par les inondations dans le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya. © HCR/Eric Bakuli

5. Plus d’aide nécessaire

Cette saison des pluies exceptionnellement sévère devrait se poursuivre jusqu’en mai, ce qui pourrait entraîner de nouvelles destructions et, éventuellement, de nouvelles pertes en vies humaines. Par conséquent, un soutien supplémentaire est absolument essentiel.

Le HCR a lancé une page de collecte de fonds pour faciliter les contributions monétaires. Les fonds collectés seront utilisés pour distribuer des articles essentiels comme des couvertures, des moustiquaires, des serviettes hygiéniques et du savon aux personnes déplacées par les inondations. Ils permettront également d’aider à reconstruire des abris et à fournir une assistance financière aux familles les plus vulnérables.

Publié par le HCR, le 20 Mai 2024.

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