Alphonso Davies

© Angel Marchini/ZUMA Wire/Alamy Live News

Entrevue avec Alphonso Davies, joueur de soccer canadien et Ambassadeur de bonne volonté du HCR

Après une année triomphale où il a été récompensé pour ses talents sur le terrain, le Canadien Alphonso Davies s’est senti prêt à laisser sa marque à l’extérieur du stade en s’engageant pour une cause chère à son cœur : celle des réfugiés. Ce champion qui a grandi à Edmonton est né dans un camp de réfugiés au Ghana où ses parents libériens sont arrivés après avoir fui la guerre civile dans leur pays. C’est au Canada qu’Alphonso a perfectionné ses compétences en soccer. À l’heure actuelle, il joue à la fois pour l’équipe nationale masculine du Canada et pour le FC Bayern de Munich, de renommée mondiale, en Allemagne.

En 2020, afin de recueillir des fonds pour les opérations d’urgence du HCR en réponse à la COVID-19, il a participé à un tournoi de soccer en ligne. En février 2021, il a participé au lancement d’une campagne intitulée Together for Learning [Ensemble pour l’apprentissage], qui vise à promouvoir l’accès à une éducation de qualité pour les réfugiés à travers le monde. Alphonso, qui aura 21 ans le 2 novembre, a atteint un nouveau jalon cette année en devenant le premier Canadien et le premier joueur de soccer à être nommé Ambassadeur de bonne volonté du HCR.

Pourquoi était-il important pour vous de faire équipe avec le HCR, et comment comptez-vous utiliser votre rôle d’Ambassadeur de bonne volonté?

Je suis moi-même un ancien réfugié. En tant que joueur de soccer professionnel, j’espère que mon histoire servira d’inspiration à d’autres personnes, y compris les personnes déracinées de chez elles, et leur montrera que même en étant réfugié, il est possible de réaliser ses rêves.

Je suis fier d’être l’Ambassadeur de bonne volonté du HCR. Ils ont aidé ma famille et font un travail très important pour les réfugiés du monde entier.

Quels sont les premiers souvenirs que vous avez de votre réinstallation au Canada?

J’ai toujours aimé faire du sport : j’ai joué au basket, j’ai fait de l’athlétisme; j’ai même essayé le hockey, mais c’est le soccer que j’aimais le plus et pour lequel j’étais le plus doué. Faire du sport m’a permis de me faire des amis facilement. Quand j’étais enfant, je regardais le soccer avec mon père. Avec mes amis, on s’est souvent chamaillés pour savoir qui de Lionel Messi ou de Cristiano Ronaldo était le meilleur joueur. Arjen Robben était aussi un grand joueur dont j’ai suivi les progrès. J’aimais le regarder jouer en Ligue des champions à la télévision, et lorsque j’ai rejoint le Bayern de Munich, je me suis soudain retrouvé sur le même terrain que lui.

Au début de 2021, vous avez participé au lancement de la campagne financée par le gouvernement canadien Together for Learning, qui vise à promouvoir l’accès à une éducation de qualité pour les réfugiés du monde entier. Pourquoi cette cause en particulier vous tient-elle tant à cœur?

Le programme Together for Learning vise à faciliter la scolarisation en toute sécurité des enfants réfugiés et celle des enfants issus des populations d’accueil afin que garçons et filles puissent réaliser leur plein potentiel.

« De nombreux enfants réfugiés ne sont pas scolarisés, et je veux contribuer à mettre fin à l’attitude négative à l’égard des réfugiés. Nous sommes tous des êtres humains et nous méritons d’être traités de manière égale et équitable, quelles que soient nos origines, la couleur de notre peau ou notre religion. »

Vous avez eu la possibilité de vous entretenir avec Alaa Maso, membre de l’équipe olympique des réfugiés, avant les Jeux olympiques de Tokyo. Qu’est-il ressorti de votre conversation avec Alaa, et selon vous, pourquoi le sport est-il si important pour les réfugiés?

C’était formidable de parler avec Alaa et d’en savoir plus sur son parcours et la manière dont il s’est préparé pour Tokyo. La natation est un sport très exigeant qui demande beaucoup d’endurance. Je peux facilement faire 50 mètres en courant, mais nager sur cette distance serait plus difficile. Nous avons le même âge et nous avons aussi parlé de ce qu’il faisait pendant son temps libre; nous aimons tous les deux jouer aux jeux vidéo!

Alaa et l’équipe olympique des réfugiés peuvent inciter beaucoup d’enfants à faire du sport. C’est important, car le sport peut aider les réfugiés à se sentir intégrés, comme ça a été le cas pour moi au Canada.

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