Une vue aérienne de la baisse des eaux du lac Mahmouda, en Mauritanie. © HCR/Colin Delfosse

Ceci est un résumé des propos tenus par Andrew Harper, Conseiller spécial sur l’action climatique auprès du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés – à qui toute citation peut être attribuée – lors du point de presse du 18 novembre 2022 au Palais des Nations à Genève.


Alors que la COP27 s’achève aujourd’hui à Charm El-Cheikh, en Égypte, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, tire la sonnette d’alarme au nom des réfugiés et des personnes déplacées pour qui l’urgence climatique ne fait que s’ajouter à une situation déjà critique.

Pour la première fois, les voix des réfugiés et des personnes déplacées – qui sont souvent en première ligne face au changement climatique – ont résonné dans les couloirs de la Conférence des Nations Unies sur le climat. Cette année, lors de la COP27, des personnes déracinées originaires du Soudan, du Yémen, du Niger et d’ailleurs ont attiré l’attention sur le fait que le changement climatique est tellement rapide que presque toutes leurs tentatives pour s’adapter à cet environnement en mutation sont vouées à l’échec.

Je suis fier que le HCR et ses partenaires aient travaillé aux côtés des personnes déracinées pour s’assurer qu’elles soient vues et entendues à la COP27, mais nous devons aller plus loin encore.

Le HCR demande l’inclusion de la problématique des réfugiés et des personnes déplacées dans le document final de la COP27. Les réfugiés et les personnes déplacées comptent parmi personnes les plus exposées à la crise climatique. Beaucoup trouvent refuge dans des pays dont la contribution au changement climatique est négligeable et qui ont pourtant les ressources les plus limitées à leur disposition pour s’adapter.

Les personnes déracinées espèrent également pouvoir être présentes aux tables de négociation de la COP28 afin de s’assurer que les décisions ne sont pas prises en leur nom et à leur place.

Nous devons obtenir un soutien spécifique et un financement accru pour les pays qui sont en première ligne de l’urgence climatique, car ce sont souvent ces mêmes pays qui assurent la protection des réfugiés depuis des décennies. C’est ce que le HCR a répété à Charm El-Cheikh la semaine dernière : les dirigeants mondiaux ont la responsabilité de veiller à ce que le financement de l’action climatique bénéficie non seulement aux pays vulnérables au changement climatique mais aussi aux personnes déracinées et à leurs communautés d’accueil. Avec plus de 70% des personnes déracinées à travers le monde provenant des pays les plus vulnérables au changement climatique, il faut que le document final de la COP27 fasse explicitement mention des réfugiés et des personnes déplacées.

Le HCR se félicite de voir la question des pertes et dommages causés par le changement climatique inscrite pour la première fois à l’ordre du jour de la conférence de cette année. Au cours des deux dernières semaines, j’ai entendu les appels désespérés de pays touchés par le changement climatique demandant des fonds à d’autres États dont les émissions de carbone ont été historiquement plus élevées, afin de les aider à se préparer et à faire face aux catastrophes liées au climat. Mais il y a des limites à la capacité d’adaptation, et nous devons nous préparer aux pertes et aux dommages qui seront inévitablement causés, comme les déplacements forcés, pour lesquels des ressources supplémentaires doivent être mobilisées. Les appels des personnes déracinées et de leurs communautés et pays d’accueil ne feront que s’amplifier, et c’est pourquoi la question des pertes et dommages doit devenir un point standard de l’ordre du jour de la COP. Du point de vue des réfugiés et des personnes déplacées qui se trouvent en première ligne face au changement climatique, on ne peut trouver de meilleur exemple de préjudice que celui de devoir fuir son foyer et franchir une frontière pour chercher refuge.

Avant d’assister à la COP27, j’étais au Mozambique où j’ai pu constater de visu le double impact dévastateur des catastrophes climatiques et d’un conflit violent qui a déplacé près d’un million de personnes depuis 2017. Le Mozambique, l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique, connaît aujourd’hui un changement profond provoquant des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des cyclones et des tempêtes tropicales, qui deviennent de plus en plus fréquents et intenses. Le pays a subi cinq cyclones et tempêtes tropicales cette année seulement.

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