Des réfugiés colombiens dans la communauté de Tortuga, province frontalière de Darién, Panama, sur une photo d’archive de juin 2012. © HCR/Christian Laverde

Les agences des Nations Unies regrettent profondément le naufrage à Acandí, en Colombie, le 11 octobre, d’un navire transportant une trentaine de personnes se dirigeant vers le Panama. Selon les autorités colombiennes, trois personnes ont perdu la vie dans cette tragédie et six autres, dont trois enfants, sont portées disparues.

Une fois de plus, l’incident illustre le désespoir auquel sont confrontées des familles avec enfants, ainsi que les risques auxquels sont exposées les personnes en déplacement au cours de leur voyage, à la recherche de la sécurité, de la protection de leurs droits et d’une vie meilleure, lorsqu’elles traversent les frontières, souvent sur des itinéraires irréguliers étant donné l’absence de voies de migration régulière.

Bien que les mouvements de population à travers la région du Darien ne soient pas nouveaux, leur ampleur, le degré de risque et la précarité ont augmenté au cours des derniers mois. De même, le profil des personnes qui suivent cette voie ainsi que la variété des nationalités se sont élargis, incluant principalement des personnes originaires des Caraïbes et d’Amérique du Sud, ainsi que des personnes d’autres continents.

Selon le service national des migrations du Panama, entre janvier et septembre de cette année, 91 300 personnes ont traversé le passage du Darien. L’UNICEF a indiqué que, parmi ces personnes, 19 000 étaient des garçons et des filles, dont la moitié avait moins de cinq ans. En septembre, plus de 50 personnes avaient été retrouvées mortes du côté panaméen de la route du Darien. Cette situation exige que les pays et les acteurs de la société civile concernés collaborent pour prendre des mesures afin de garantir que les personnes disparues au cours de ces voyages soient recherchées et identifiées.

Le long de la route, de nombreuses personnes (en particulier des femmes et des enfants, filles et garçons) sont exposées à des risques et à des violations des droits humains, notamment des violences sexuelles et sexistes, des vols, des trafics d’êtres humains, des discriminations, des extorsions et des enlèvements, entre autres. La plupart de ces actes sont commis par le crime organisé. Les filles et les femmes sont particulièrement touchées par cette situation. Il est donc nécessaire d’apporter une réponse tenant compte des questions de genre.

Les agences de l’ONU soulignent la nécessité de renforcer les voies de migration sûres, régulières et organisées afin de réduire les risques de décès. En outre, elles appellent à renforcer les enquêtes contre les groupes et réseaux nationaux et transnationaux impliqués dans la traite, le trafic et les activités illégales connexes. Par ailleurs, les agences des Nations Unies exhortent les États à protéger les droits de toutes les personnes en déplacement (en particulier les femmes, les filles, les garçons et les autres personnes ayant des besoins de protection spécifiques), y compris le droit de demander et d’obtenir l’asile. De même, elles encouragent les États à garantir un accès effectif aux services de base, indépendamment du statut migratoire d’une personne, des raisons pour lesquelles une personne en mouvement a quitté son pays d’origine, de son niveau de revenus, ou de ses conditions ou circonstances de voyage.

La bonne santé des économies et des sociétés dépend d’une mobilité humaine bien gérée afin de favoriser la croissance économique, de réduire les inégalités, de créer du lien social entre communautés et de stimuler le redressement post-Covid-19.

La collaboration entre les autorités des pays par lesquels transitent ces populations est nécessaire pour apporter une réponse efficace garantissant la sécurité et la dignité des personnes en déplacement au niveau régional. Les agences des Nations Unies sont prêtes à accompagner ce processus.

Déclaration conjointe des bureaux régionaux de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), de l’Organisation internationale du travail (OIT), d’ONU Femmes, du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS).

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :

William Spindler, HCR, +507 6382 7815 spindler@unhcr.org
Aikaterini Kitidi, HCR, +41 79 580 83 34 kitidi@unhcr.org
Juliana Quintero, OIM, +54 11 32488134 juquintero@iom.int
Jorge Gallo, OIM, +506 7203 6536 jgallo@iom.int
Laurent Duvillier, UNICEF, +507 6169 9886, lduvillier@unicef.org
Alfonso F. Reca, UNICEF +507 6941 2277, afernandezreca@unicef.org

Publié par le HCR, le 15 octobre 2021

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