Lich Gatkoi dribble sur un terrain du camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya. © HCR/Charity Nzomo
Une exposition photographique, organisée à Paris pendant toute la durée des Jeux olympiques et paralympiques, témoigne de l’importance du sport pour les réfugiés et les personnes déplacées
Quand des personnes sont forcées de fuir la violence, les conflits ou les persécutions, elles sont confrontées à une période d’incertitude qui peut durer des années. Tandis qu’elles cherchent à reconstruire leur vie, le sport peut constituer une source d’espoir et de force, ainsi que le chemin vers leur bien-être physique et mental.
Le sport peut aider à échapper aux soucis quotidiens, redonner un peu de joie et un sentiment de normalité au milieu de tous les bouleversements que connaissent les personnes déracinées. En somme, le sport offre aux réfugiés la possibilité de se reconstruire, de se développer et de s’épanouir. Il contribue à la définition d’un nouvel horizon, fait de détermination, de fierté et d’accomplissements. Il peut également rapprocher les personnes déracinées et les membres de leurs communautés d’accueil, en faisant tomber les barrières, en suscitant de nouvelles amitiés et en facilitant l’intégration et le rapprochement.
Cette nouvelle exposition, organisée par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, la Fondation olympique pour les réfugiés et la Ville de Paris, illustre la capacité du sport à améliorer la vie des personnes déplacées de force, que ce soit en leur permettant de nouer des amitiés durables, de combattre les attitudes négatives, de renforcer la cohésion sociale ou d’emmener les meilleurs et les plus talentueux d’entre eux jusqu’aux Jeux olympiques.
Voici quelques images particulièrement inspirantes tirées de l’exposition.
Abbas Karimi, nageur paralympique
Abbas Karimi s’entraîne en Floride, aux États-Unis. © Avec l’aimable autorisation de Ryan Rosenbaum
Abbas est né sans bras. Après être devenu champion national de natation paralympique en Afghanistan, il a été contraint de fuir en raison de persécutions. Il s’est réfugié en Türkiye avant d’être réinstallé aux États-Unis, où il a été sélectionné pour faire partie de l’équipe paralympique des réfugiés de Tokyo 2020. Il est aujourd’hui membre de l’équipe américaine.
Parfait Hakizimana, taekwondoïste paralympique
Parfait Hakizimana s’entraîne dans le camp de réfugiés de Mahama, au Rwanda. © HCR/Anthony Karumba
Lorsqu’il était enfant, Parfait a été gravement blessé lors d’une violente attaque dans sa ville, qui a par ailleurs coûté la vie à sa mère. Il ne peut plus bouger son bras gauche depuis cet incident. Parfait a trouvé refuge au Rwanda, où il enseigne le taekwondo à des enfants réfugiés. Il a été sélectionné pour faire partie de l’équipe paralympique des réfugiés de Tokyo 2020.
L’équipe féminine afghane de football
Des joueuses de l’équipe féminine afghane de football lors d’une séance d’entraînement à Melbourne, en Australie. © HCR/Heidi Wentworth-Ping
Plusieurs membres de l’équipe nationale afghane de football féminin ont été contraintes de fuir leur pays en raison de menaces. Le gouvernement australien leur a accordé en 2021 des visas d’urgence, ainsi qu’aux membres de leurs familles. Les jeunes femmes jouent désormais dans le championnat de l’État de Victoria.
Lich Gatkoi, basketteur réfugié
Lich Gatkoi dribble sur un terrain dans le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya. © HCR/Charity Nzomo
A l’âge de 15 ans, Lich Gatkoi a fui le Soudan du Sud pour se réfugier dans le camp de Kakuma au Kenya. Il y a créé une équipe de basket-ball qui rassemble les jeunes par le sport et qui a permis à certains d’entre eux d’obtenir des bourses d’études pour aller étudier dans le secondaire.
Le programme sportif de Terrains d’Avenir
De jeunes demandeurs d’asile et réfugiés d’Île-de-France jouent au rugby. © Terrains d’Avenir/Amandine Lauriol
Terrains d’Avenir contribue à l’inclusion sociale des jeunes déplacés dans leurs nouvelles communautés en Île-de-France, région dont Paris fait partie. Avec le soutien de la Fondation olympique des réfugiés, du ministère français des sports et de la ville de Paris, cette association propose aux jeunes déplacés et aux membres de leurs communautés d’accueil une série de rencontres sportives telles que des parties de rugby, de football, de volley-ball, de basket-ball, et même du taekwondo.
Fernanda Godoy Escalante, boxeuse
Fernanda Godoy Escalante, 13 ans, s’entraîne dans une salle de boxe à Tegucigalpa. © HCR/Santiago Escobar-Jaramillo
La menace quotidienne que représentent les groupes criminels au Honduras fait que Fernanda peut être amenée à devoir fuir son foyer à tout moment. Pourtant, malgré ces difficultés, elle est devenue championne nationale de boxe. Sa détermination est un témoignage de ce que les personnes déplacées de force peuvent accomplir lorsqu’on leur en donne la possibilité.
Wessam Salama, boxeur olympique
Wessam Salama se prépare à une séance d’entraînement. © HCR/Gordon Welters
Wessam, sa femme et ses deux enfants ont trouvé refuge en Allemagne après avoir été forcés de fuir la Syrie en raison de la guerre. Après avoir représenté son pays en boxe aux Jeux olympiques de Londres en 2012, Wessam a continué à boxer pour l’équipe olympique des réfugiés en 2020.
Popole Misenga, judoka olympique
Popole Misenga célèbre sa victoire aux Jeux olympiques de Rio en 2016. © HCR/Benjamin Loyseau
Le rêve de Popole de pratiquer le judo a commencé très jeune, alors qu’il vivait dans un orphelinat pour enfants déplacés à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Il a ensuite obtenu l’asile au Brésil et, en 2016, en tant que membre de la première équipe olympique de réfugiés, il est devenu le premier réfugié de l’histoire à remporter un match aux Jeux olympiques.
Krisildo Guce, danseur réfugié
Krisildo Guce pratique la danse à Paris. © Terrains d’Avenir/Agence Protein
Krisildo Guce, chorégraphe et danseur, a découvert très jeune la danse traditionnelle dans son pays d’origine, l’Albanie. Depuis qu’il est réfugié en France, il s’est concentré sur la danse moderne, qu’il enseigne aujourd’hui à Paris par l’intermédiaire de Kabubu, un organisme qui fait partie de Terrains d’Avenir, une initiative visant à rapprocher les jeunes déplacés et les membres de leurs communautés d’accueil par le sport.
Judo pour la paix
Une jeune judoka fait une démonstration de force en Afrique du Sud. © HCR/Emmanuel Croset
Dans le cadre de la campagne annuelle des 16 jours d’activisme contre la violence sexiste, Judo for Peace met en avant la pratique des arts martiaux en Afrique du Sud. L’événement promeut le dialogue et l’entente entre les enfants du pays, les réfugiés, et les demandeurs d’asile.
Eldric Sella Rodriguez, boxeur olympique
Eldric Sella Rodriguez soulève un pneu de camion pendant son entraînement à Trinité-et-Tobago. © HCR/Jeff Mayers
Originaire du Venezuela, Eldric était déjà un excellent boxeur lorsqu’il a fui la violence et l’instabilité dans son pays et a trouvé refuge à Trinité-et-Tobago. Il a participé aux Jeux olympiques de Tokyo en tant que membre de l’équipe olympique des réfugiés. Il continue à se battre pour remporter de nouvelles médailles et sensibiliser l’opinion publique au sort des millions d’autres personnes qui, comme lui, ont dû fuir le Venezuela en quête de sécurité et d’une vie meilleure.
La danse pour guérir les traumatismes
Des enfants déplacés en Ukraine apprennent à danser. © HCR/Andrew McConnell
La danse est l’une des nombreuses activités proposées gratuitement aux enfants déplacés dans une garderie en Ukraine. Traumatisés par l’expérience de la guerre, la danse aide les enfants à guérir et à reprendre confiance en eux.
Voir l’exposition
© HCR
L’exposition, qui comprend 22 photographies d’athlètes réfugiés, sera présentée sur les murs de la Caserne Napoléon dans le centre de Paris jusqu’au 30 août.
Publié par le HCR, le 16 July 2024.