Une embarcation transportant des réfugiés rohingyas en mer d’Andaman est ancrée au large après le débarquement des réfugiés sur une plage à Aceh, en Indonésie, le 8 janvier 2023. © HCR

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Shabia Mantoo – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 17 janvier 2023 au Palais des Nations à Genève.


Plus de 3 500 Rohingyas prêts à tout ont tenté une dangereuse traversée à bord de 39 embarcations en mer d’Andaman et dans le golfe du Bengale en 2022, selon les dernières statistiques du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Cela représente une augmentation de 360 % par rapport à l’année précédente, où quelque 700 personnes avaient entrepris de tels périples.

En l’absence d’un mécanisme régional cohérent pour faire face à ces dangereuses traversées maritimes, le HCR craint une hausse des pertes en vies humaines en haute mer, et ce sous le regard des nombreux États côtiers.

Le HCR a enregistré une augmentation alarmante du nombre de décès. Au moins 348 individus sont morts ou ont disparu en mer en 2022, ce qui en fait l’une des années les plus meurtrières depuis 2014.

Quelque 3040 individus ayant entrepris une traversée en mer ont été débarqués en 2022, principalement au Myanmar, en Malaisie, en Indonésie et au Bangladesh. Près de 45% des personnes qui ont ainsi été débarquées étaient des femmes et des enfants.

Au cours des deux derniers mois de 2022, quatre embarcations transportant plus de 450 Rohingyas ont débarqué à Aceh, en Indonésie. Un bateau transportant plus de 100 Rohingyas a été débarqué au Sri Lanka. On craint qu’une embarcation ait coulé début décembre avec environ 180 personnes à bord. Plusieurs bateaux partis en décembre étaient toujours en mer à la fin de l’année.

Les appels lancés par le HCR aux autorités maritimes de la région pour qu’elles secourent et débarquent les personnes en détresse sont restés lettre morte, de nombreuses embarcations étant à la dérive depuis des semaines.

La plupart des bateaux sont partis du Myanmar et du Bangladesh, soulignant le sentiment croissant de désespoir parmi les Rohingyas dans ces deux pays. Les personnes qui ont débarqué indiquent qu’elles ont entrepris ces dangereux voyages en mer en quête de protection, de sécurité, pour retrouver leur famille et pouvoir subvenir à leurs besoins dans d’autres pays. Parmi elles figurent des victimes de la traite, des enfants non accompagnés et séparés de leur famille, et des victimes de violences sexuelles et sexistes.

La situation actuelle dans le golfe du Bengale et la mer d’Andaman est en réalité une crise de la solidarité. Le processus de Bali, un espace de dialogue politique, de partage d’informations et de coopération pour lutter contre le trafic de migrants, la traite des êtres humains et la criminalité transnationale qui y est associée, tiendra sa 8e réunion ministérielle en février. Le HCR réitère son appel en faveur de la mise en place de mécanismes de recherche et de sauvetage efficaces et prévoyant un débarquement rapide dans un port d’accueil, ainsi que d’un soutien renforcé aux pays où les réfugiés rohingyas sont débarqués. Nous appelons les États à redoubler d’efforts pour empêcher la traite des êtres humains.

Il est également nécessaire que les responsabilités humanitaires soient réparties plus équitablement entre les États de la région afin que les mesures de protection mises en place soient prévisibles, équitables et pérennes.

Les pays de la région et les membres de la communauté internationale doivent soutenir les efforts visant à lutter contre les causes profondes du phénomène de déplacement forcé depuis le Myanmar. Tant que celles-ci ne seront pas résolues, les réfugiés continueront à entreprendre des périples dangereux en quête de sécurité.

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