Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Andrej Mahecic – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 15 mai 2020 au Palais des Nations à Genève.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par l’escalade de la violence chronique et de l’insécurité, conjuguée aux restrictions liées au coronavirus, qui met des vies humaines en péril et exacerbe les souffrances de dizaines de milliers de personnes dans le nord de l’Amérique centrale.
La violence dans la région avait déjà forcé, à la fin 2019, quelque 720 000 personnes à fuir leurs foyers. Près de la moitié d’entre elles sont aujourd’hui déplacées dans leur propre pays, dont environ 247 000 personnes au Honduras et quelque 71 500 au Salvador, les autres ayant fui au-delà des frontières de leur pays.
Aujourd’hui, malgré le confinement imposé en raison de la pandémie de Covid-19 au Honduras, au Salvador et au Guatemala, les déplacés internes et les chefs communautaires rapportent que des groupes criminels profitent du confinement pour renforcer leur contrôle sur les communautés, comme en témoigne l’augmentation des extorsions, du trafic de drogue, des violences sexuelles et sexistes et le recours aux disparitions forcées, au meurtre et aux menaces de mort contre ceux qui ne se plient pas à leurs injonctions.
Du fait des restrictions de mouvement, les personnes qui ont besoin d’aide et de protection ne peuvent guère y avoir accès et celles qui auraient besoin de fuir pour échapper à la mort ont d’autant plus de difficulté à trouver la sécurité.
En outre, de nombreux déplacés et personnes vulnérables ont perdu leurs moyens d’existence du fait des strictes mesures de confinement.
Les entreprises étant contraintes de fermer, les emplois informels disparaissent et les personnes vivant dans ces communautés vulnérables perdent leurs seules sources de revenus.
Nombre d’entre eux n’ont aujourd’hui qu’un accès limité aux services essentiels, tels que les soins de santé et l’eau courante. Dans ces conditions d’extrémité, les gens se tournent de plus en plus vers des stratégies d’adaptation néfastes, dont la prostitution de survie, qui les mettent encore davantage en danger, tant au plan de la santé que des risques de violence et d’exploitation par les gangs.
Les déplacements internes dans le nord de l’Amérique centrale étant essentiellement intra-urbains et souvent limités à une personne ou famille à la fois, il est difficile de détecter les nouveaux déplacements forcés.
Le HCR fait régulièrement appel à un réseau de chefs communautaires dans les zones à haut risque pour déceler d’éventuels déplacements internes. Ces derniers ont informé les équipes du HCR qu’ils s’attendent à une brutale augmentation des déplacements forcés dès la levée des mesures de confinement.
Dans l’intervalle, le HCR travaille dans tout le nord de l’Amérique centrale et concentre son action sur les activités d’aide humanitaires les plus essentielles et ce, dans la mesure autorisée par les restrictions de mouvement.
Pour apporter la protection nécessaire aux personnes menacées ou victimes de violences, le HCR coordonne son action avec les services de l’Ombudsperson et ses partenaires au Honduras et au Salvador pour offrir une réponse rapide aux risques imminents au nom des autorités publiques.
Nos équipes assurent également une prise en charge psychologique à distance et travaillent avec les foyers d’accueil pour les cas à haut risque, en coordonnant leurs déplacements avec les autorités.
Afin d’atténuer les conséquences de la perte de revenus pour les personnes déplacées et les communautés à risque, le HCR a élargi ses programmes d’aide en espèces pour aider les déplacés à pourvoir à des besoins essentiels tels que la nourriture, les médicaments et le logement. L’Agence travaille également avec les organisations partenaires et les autorités locales pour distribuer des paniers alimentaires et des articles de ménage.
L’impact de la pandémie dans le nord de l’Amérique centrale risque fort d’annuler les progrès réalisés jusque-là pour créer des moyens d’existence et des possibilités d’emploi pour les déplacés et développer la capacité des autorités publiques afin qu’elles répondent à leurs besoins, notamment par l’élaboration et l’application de lois et de politiques destinées à améliorer l’exercice de leurs droits.
Le HCR se tient prêt à appuyer les efforts des autorités nationales pour continuer de répondre aux besoins des déplacés internes et des communautés à risque, conformément aux engagements internationaux pris au titre du Cadre régional global de protection et de solutions aux déplacements forcés en Amérique centrale, connu sous son acronyme espagnol, MIRPS.
Consultez le Portail de données du HCR sur la situation en Amérique centrale et au Mexique pour une vision globale sur la situation du déplacement forcé en Amérique centrale et au Mexique.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- A Mexico, Sibylla Brodzinsky, brodzins@unhcr.org, + 52 55 8048 5054
- A Panama, William Spindler, spindler@unhcr.org, +507 6382 7815
- A Panama, Diana Diaz, diazdi@unhcr.org, + +507 6646-3469
- A New York, Kathryn Mahoney, mahoney@unhcr.org, +1 347 443 7646
- A Genève, Shabia Mantoo, mantoo@unhcr.org, +41 79 337 7650
Publie par le HCR, le 15 mai 2020