Seulement trois pour cent des réfugiés ont accès à l’enseignement supérieur, selon le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Dans son rapport intitulé Refugee Student Voices : Refugee Students in Higher Education, publié cette semaine, le HCR appelle à un soutien essentiel pour élargir les programmes d’étude existants et pour aider à assurer aux réfugiés un avenir meilleur.
« Ces dernières années, le phénomène du déplacement forcé a augmenté. Parmi les plus touchés sont les enfants, qui représentent la moitié de la population réfugiée mondiale. Sans possibilités d’éducation, leurs chances de mener une vie épanouie sont fortement limitées », a déclaré Ewen Macleod, Directeur de la Division de la résilience et des solutions du HCR.
« L’accès à l’enseignement supérieur peut changer des vies. Il crée des opportunités pour les réfugiés qui, autrement, n’existeraient peut-être pas compte tenu de leur expérience faite de conflits et des déplacements. Cela les aide à façonner leur propre avenir, à gagner leur vie et à contribuer pleinement au sein de leur communauté. »
Bien que les perspectives d’accès des réfugiés à l’enseignement supérieur soient limitées, des progrès substantiels ont été réalisés pour élargir le champ des possibilités.
Les trois pour cent de réfugiés inscrits dans l’enseignement supérieur à la fin de 2018 représentent une augmentation faible mais importante par rapport à l’année précédente, où seulement un pour cent des réfugiés étaient inscrits dans l’enseignement supérieur. Cela s’explique en grande partie par le fait que les États, les établissements d’enseignement et les organisations partenaires reconnaissent davantage l’importance de l’enseignement supérieur pour les réfugiés.
Le rapport Refugee Student Voices souligne également la demande croissante des réfugiés du monde entier pour accéder à l’enseignement supérieur, le nombre d’étudiants réfugiés inscrits dans le cadre du programme DAFI (Albert Einstein German Academic Refugee Initiative), le programme de bourses d’études supérieures du HCR, ayant atteint un niveau record depuis sa création il y a presque trois décennies.
L’an dernier, 6 866 jeunes réfugiés ont eu accès à l’enseignement supérieur dans 51 pays par l’intermédiaire du programme DAFI, ce qui représente le nombre le plus élevé de bourses accordées en une année.
La répartition régionale des bourses d’études reflète les tendances mondiales en matière de déplacement. En 2018, les boursiers DAFI venaient de 39 pays, les réfugiés syriens représentant le groupe le plus nombreux (36 %), suivis des réfugiés afghans (14 %), de ceux du Sud-Soudan (12 %), de Somalie (10 %), de République démocratique du Congo (5 %) et du Soudan (4 %).
Les cinq principaux pays d’accueil des étudiants DAFI étaient la Turquie (12 %), l’Éthiopie (12 %), la Jordanie (11 %), l’Ouganda (7 %) et le Kenya (6 %), ce qui reflète également les mouvements mondiaux de réfugiés.
« Ayant connu le déplacement, j’ai vécu et étudié dans une communauté d’accueil où les services de base, tels que l’éducation, étaient largement surchargés », a déclaré Foni Joyce, une réfugiée diplômée du programme DAFI qui est également coprésidente du Conseil consultatif mondial de la jeunesse du HCR.
« Avoir accès à une bourse DAFI m’a aidé à réaliser mon plein potentiel. Cela m’a non seulement permis d’envisager un avenir meilleur, mais m’a aussi donné l’occasion de soutenir ma famille. Cela m’a aussi amené à réfléchir aux moyens de créer des emplois, plutôt que de devenir un simple demandeur d’emploi. »
Le programme DAFI de bourses pour les réfugiés a été lancé en 1992 par le HCR et le gouvernement allemand et a soutenu plus de 15 500 jeunes réfugiés grâce à des bourses d’études supérieures dans 51 pays.
Visant à soutenir les systèmes éducatifs nationaux, le programme donne la priorité à l’inscription des réfugiés dans les établissements publics d’enseignement supérieur, qui représentent 73 % de l’ensemble des inscriptions d’étudiants au programme DAFI.
Les bourses d’études sont accordées dans le cadre d’un processus de sélection concurrentiel et couvrent les frais d’études et autres frais connexes. Dans le cadre de ce programme, le HCR et ses partenaires soutiennent également les élèves au-delà de l’inscription, par le biais d’un suivi, de cours préparatoires, de cours de langue et d’un soutien psychosocial pour éviter le décrochage.
Le programme aide également les étudiants à faire la transition de l’éducation à la vie active en leur offrant des formations professionnelles, des stages et du mentorat, et en organisant des activités de bénévolat et de réseautage.
Le nombre de bourses d’études DAFI offertes aux réfugiés étant limité par le manque de ressources, le HCR demande à un plus grand nombre d’États de franchir le pas et d’appuyer ce programme.
Cette année, le HCR vise à augmenter le nombre de bourses d’études afin d’aider plus de 8 000 réfugiés à accéder à l’enseignement supérieur. Il a également élargi le programme pour inclure le Mexique, l’Afghanistan et la Somalie à la liste des pays participants, en réponse aux nouvelles situations de déplacement et de retour de réfugiés.
Le programme DAFI a été largement financé par le gouvernement allemand, qui a financé 90 % de son budget total de 20,1 millions de dollars l’an dernier.
Le HCR demande également un soutien accru pour permettre l’intégration des réfugiés dans des systèmes éducatifs nationaux de qualité dans les pays d’accueil des réfugiés.
L’un des principaux objectifs du prochain Forum mondial sur les réfugiés, qui se tiendra en décembre 2019, sera de mobiliser un soutien en faveur de l’éducation, y compris au niveau de l’enseignement supérieur, ce qui constitue une occasion majeure de renforcer la réponse collective à la situation des réfugiés dans le monde.
Un lien vers le rapport Refugee Student Voices est disponible ici.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- A Genève, Shabia Mantoo, mantoo@unhcr.org, +41 79 337 76 76 50
Publie par le HCR, le 03 octobre 2019