Zara, 30 ans, est arrivée avec ses quatre enfants au camp de réfugiés de Doholo.

Zara, 30 ans, est arrivée avec ses quatre enfants au camp de réfugiés de Doholo, après avoir fui les violences en République centrafricaine. © HCR/Simplice Kpandji

Le Tchad a ouvert ses portes aux réfugiés de la République centrafricaine, où la recrudescence de la violence continue de contraindre des dizaines de milliers de personnes à fuir.

Par Simplice Kpandji, au camp de réfugiés de Doholo. 

Alors que les combats entre les forces gouvernementales et les groupes rebelles se rapprochaient de chez eux en République centrafricaine (RCA), Zara et son mari ont rapidement pris une décision. Elle emmènerait les quatre enfants à Markounda, à une journée de marche près de la frontière du Tchad, et il les rejoindrait.

Mais une fois sur place, Zara, 30 ans, n’a pas eu le temps d’attendre. Alors que les hommes armés se rapprochaient, elle a franchi la frontière vers le Tchad avec les enfants. Là, au camp de réfugiés de Doholo, dans la ville de Choda, elle et ses enfants ont installé un abri fait de branches et de paille – et Zara a monté immédiatement un petit commerce, vendant des crêpes et des beignets.

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« J’avais un peu d’argent sur moi, car je vendais déjà des galettes dans mon pays », raconte Zara. « J’avais besoin de faire quelque chose pour assurer la subsistance de mes enfants, pour les nourrir, les habiller et leur donner un avenir meilleur, même si nous vivons en exil. »

Les combats avaient éclaté une première fois en RCA en 2013, après que les rebelles ont chassé le président François Bozize. Depuis lors, le pays a connu des violences sporadiques mais dévastatrices qui ont contraint près de 1,5 million de personnes (soit près d’un Centrafricain sur trois) à fuir. Les toutes dernières violences ont eu lieu à la suite des élections présidentielles et parlementaires de décembre 2020 et ont provoqué le déplacement de 250 000 personnes, dont beaucoup dans leur propre pays. D’autres, comme Zara, ont cherché refuge dans les pays voisins comme le Tchad, le Cameroun, la République démocratique du Congo et ailleurs.

Malgré la pandémie de Covid-19, les autorités tchadiennes ont maintenu la frontière du pays ouverte et autorisé l’accès à quelque 8500 réfugiés qui ont fui depuis le début de l’année 2021.

Après deux semaines de quarantaine dans un centre construit pour répondre à l’afflux récent de réfugiés, 5000 réfugiés ont été installés à Doholo, un camp de réfugiés voisin qui accueille déjà 6000 Centrafricains ayant fui des violences antérieures, en 2014.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, collabore avec le gouvernement et ses partenaires pour relocaliser des milliers de réfugiés vers des sites plus sûrs, mieux équipés, et situés plus loin de la frontière. Le HCR a également fourni aux réfugiés des articles de première nécessité, comme des nattes, des moustiquaires ou des kits d’ustensiles de cuisine, tandis que les enfants réfugiés sont scolarisés.

« Je veux leur donner un avenir meilleur, même si nous vivons en exil. »

Zara, dont la fille aînée l’aide après l’école, gagne près de 1,5 dollar par jour, une petite somme qu’elle complète en vendant du sucre, des épices ou des cacahuètes. C’est à peine suffisant pour sa famille, car ils ont fui sans rien emporter. Elle aimerait avoir des nattes sur lesquelles s’asseoir ainsi que des seaux plus grands pour pouvoir stocker suffisamment d’eau, sans devoir aller en chercher constamment. Elle a également besoin de couvertures, de chaussures et de fournitures scolaires pour les enfants.

Alors que le conflit s’éternise, Zara sait qu’elle ne pourra pas rentrer chez elle de sitôt.

Mais en attendant que la paix revienne, elle espère au moins retrouver son mari, « pour que notre famille soit de nouveau au complet. »

Publié par le HCR, le 7 avril 2021.

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