Une enseignante aide une élève d’une classe d’enfants réfugiés colombiens et vénézuéliens à Paraguachón, en Colombie. © HCR/Vincent Tremeau

Un mois après la clôture de cette conférence historique, voici les promesses annoncées et les engagements pris qui permettront de multiplier les opportunités pour les réfugiés et leurs hôtes.

Par le personnel du HCR


Le tout premier Forum mondial sur les réfugiés a attiré à Genève, du 16 au 18 décembre, 3000 participants venus du monde entier. Il avait pour objectif de trouver de nouvelles réponses aux besoins des millions de personnes déracinées par les guerres et les persécutions et de venir en aide aux communautés qui les accueillent.


Le moment est venu de revenir sur les nombreux engagements importants pris lors du Forum pour améliorer la vie de 25,9 millions de réfugiés, ainsi que celle de leurs hôtes, le plus souvent dans des pays en développement.

Quelque 840 engagements ont été pris, et de nouveaux continuent de nous parvenir un mois après la clôture de l’événement au Palais des Nations. Les participants ont également partagé plus de 400 exemples de bonnes pratiques qui montrent comment le Pacte mondial sur les réfugiés change déjà la vie des réfugiés et des communautés d’accueil.

Les participants ont pris 100 engagements en faveur de politiques nationales plus inclusives. Les États et d’autres acteurs se sont engagés, par exemple, à appuyer les politiques en faveur des réfugiés vivant hors des camps, le renforcement des systèmes d’asile, l’accès des réfugiés au travail et aux services financiers, et l’inclusion des réfugiés dans les plans de développement nationaux et locaux ainsi que dans les systèmes nationaux d’éducation et de santé.

Plus de la moitié des réfugiés dans le monde sont des enfants. Plus de 140 engagements ont été pris pour élargir l’accès à une éducation de qualité pour les réfugiés et leurs hôtes. Les engagements allaient de l’éducation de la petite enfance, de l’enseignement primaire et secondaire à l’enseignement supérieur, technique et professionnel.

Même s’ils sont loin de chez eux, les réfugiés veulent travailler. Plus de 100 engagements ont été pris concernant l’emploi et les moyens d’existence. Il s’agissait notamment d’engagements en faveur de la création d’emplois, du travail dans les services numériques, de la microfinance et de l’autonomisation économique des femmes. Des engagements ont également été pris pour soutenir les services essentiels, notamment en matière de santé, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, de connectivité et de logement.

Alors que la crise climatique est de plus en plus préoccupante, plus de 40 États et d’autres parties prenantes se sont engagés à soutenir l’énergie verte et les efforts de conservation dans les zones qui accueillent un grand nombre de réfugiés. Trente entités se sont engagées à relever le défi de l’énergie propre du HCR afin d’assurer l’accès à une énergie abordable, fiable, durable et moderne pour toutes les installations de réfugiés et les communautés d’accueil voisines d’ici 2030.

Quelque 160 engagements ont été pris concernant la recherche de solutions durables. Un petit nombre de pays hôtes se sont engagés à accueillir des groupes spécifiques de réfugiés. Plusieurs pays d’origine se sont engagés à créer à terme les conditions nécessaires au retour des réfugiés. Ils ont annoncé des efforts pour résoudre les conflits, promouvoir l’état de droit et consolider la paix. De nombreux États et d’autres participants se sont également engagés à utiliser leurs ressources politiques et financières pour lutter contre les causes profondes des déplacements.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi prononce son allocution de clôture du premier Forum mondial sur les réfugiés. © HCR/Andrew McConnell

Conformément à l’appel du Pacte en faveur d’une stratégie triennale sur la réinstallation et les voies complémentaires, plus de 100 engagements ont également été pris en vue d’élargir les solutions offertes par les pays tiers, comme la réinstallation, le parrainage privé ou communautaire, les programmes de mobilité de main-d’œuvre et les bourses d’études pour les réfugiés.

Outre les promesses de changement de politique, de nouveaux programmes et d’appui technique, plus de 250 promesses comportaient un engagement financier. Ces engagements aideront les pays à la fois à répondre aux situations de réfugiés et à mettre en œuvre des politiques inclusives.

Au fur et à mesure que ce soutien se traduira par des actions concrètes dans les années à venir, les réfugiés ne seront plus réduits à vivre dans un état d’incertitude ni à dépendre de l’aide humanitaire. Ils pourront au contraire s’épanouir dans la dignité, avec des droits, de l’espoir, et avec la possibilité d’avoir un objectif dans la vie.

Le Forum a réuni quatre chefs d’État, le Secrétaire général des Nations Unies, des chefs d’entreprise et des représentants d’organisations humanitaires et de développement, entre autres.

Soixante-dix réfugiés y ont participé et leur contribution a dynamisé et inspiré la conférence.

Poursuivant son travail novateur entrepris au cours des dernières années, le Groupe de la Banque mondiale a annoncé la création d’un nouveau mécanisme de financement de 2,2 milliards de dollars pour les réfugiés et les communautés d’accueil. Il a également annoncé un fonds de 2,5 milliards de dollars pour stimuler le secteur privé et créer des emplois dans les pays touchés par les conflits et la violence.

La Banque interaméricaine de développement a également annoncé un financement d’un milliard de dollars. Et le réseau international de l’OCDE dédié au conflit et la fragilité des Etats a adopté une Position commune sur le financement des situations de réfugiés, qui énonce les principes à suivre pour les interventions d’aide humanitaire, de développement et pour le maintien de la paix dans les situations de réfugiés.

Les promesses supplémentaires de soutien financier des Etats et d’autres parties se sont élevées à plus de 2,3 milliards de dollars, dont plus de 250 millions de dollars en provenance du secteur privé, ce qui souligne le rôle croissant de ce dernier dans la mobilisation de ressources essentielles pour venir en aide à des millions de réfugiés dans le monde. Les entreprises se sont engagées à apporter non seulement des ressources financières, mais aussi technologiques, de nouveaux modèles commerciaux, de l’expertise et des investissements aux opérations d’aide en faveur des réfugiés.

Plus de 15 000 opportunités d’emploi ont été annoncées pour les réfugiés, ainsi que plus de 125 000 heures de conseils juridiques gratuits par an, un appui à l’éducation et à la formation, à l’autonomisation économique des femmes, à la connectivité, aux services de développement des entreprises, au financement innovant et à la philanthropie islamique.

De nombreux engagements ont également reconnu l’importance de la protection des personnes ayant des besoins spécifiques divers. Ils comprenaient des engagements pour lutter contre la violence sexuelle, autonomiser les femmes et les filles, aborder la question du handicap et inclure les réfugiés dans les décisions qui les concernent.

Le Forum a constitué une étape clé dans la mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés, un cadre pour un partage des responsabilités plus prévisible et plus équitable qui a été approuvé par l’Assemblée générale des Nations Unies à la fin de 2018. La communauté internationale a pris des engagements novateurs lors de ce forum. Ces engagements doivent maintenant être rapidement traduits en actions concrètes.

Vous trouverez une présentation complète de l’événement ici (en anglais).

Publie par le HCR, le 17 janvier 2020

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