GENÈVE, 24 septembre (HCR)—Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés s’est félicité de la décision des leaders de l’Union européenne de renforcer les ressources à l’aide humanitaire aux pays avoisinant la Syrie, pays déchiré par la guerre.
Le HCR, dans une déclaration émise à la suite de la décision du Conseil européen, s’est également félicité d’une décision prise en parallèle pour réinstaller 120 000 personnes de plus dans des pays de l’Union européenne.
« Le plan de réinstallation ne mettra pas fin au problème, mais nous espérons qu’il constituera le début d’une solution », a déclaré António Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
Il s’agit d’un pas important vers la stabilisation de la crise, mais il reste encore beaucoup à faire. Le plan ne pourra réussir que si, aux points d’entrée de l’Europe, des installations robustes sont créées afin de recevoir, d’aider, d’enregistrer et de filtrer les gens. Ces installations doivent avoir une capacité qui pourrait gérer la moyenne actuelle de 5 000 personnes qui arrivent quotidiennement par bateau. »
António Guterres a réitéré la position du HCR en vertu de laquelle les pays doivent également offrir à ceux qui requièrent la protection internationale une alternative plausible aux périples chaotiques actuels alors que l’on « traverse frontière après frontière à la merci de passeurs criminels ».
Le programme actuel est limité en comparaison avec les besoins actuels. Néanmoins, il doit entrer en vigueur rapidement.
« Pour que le système fonctionne, un soutien efficace au retour dans la dignité des personnes qui ne requièrent pas la protection internationale doit également être instauré », a également déclaré António Guterres.
Le HCR s’est par ailleurs félicité de l’annonce concernant une aide financière qui serait mise à disposition des réfugiés dans les premiers pays d’asile.
« Tant de situations d’urgence concernant des réfugiés au Moyen-Orient et en Afrique sont largement sous-financées, ce qui laisse les réfugiés dans des conditions si désespérées que nombre d’entre eux continuent de progresser », a déclaré António Guterres. Les gens continueront de rechercher la sécurité et la survie plus loin si les causes premières des déplacements forcés ne sont pas réglées. »
Concernant un renforcement des contrôles frontaliers aux frontières externes de l’UE, le HCR continue de maintenir que la gestion des frontières doit se faire en cohérence avec les lois nationales, européennes et internationales, y compris la garantie du droit de demander l’asile.
Toutefois, le HCR a fait part de sa déception concernant la réinstallation. En effet, aucune autre mesure n’a été proposée afin de créer davantage de voies légales pour les réfugiés pour rejoindre l’Europe en sécurité. Le HCR a de nouveau exhorté « à une augmentation substantielle et rapide des possibilités d’accéder aux filières d’immigration légale vers l’UE. »
Cela inclurait la réinstallation et l’admission à titre humanitaire, la réunification des familles, ainsi que les visas humanitaires et étudiants.
Selon l’évaluation du HCR, 1 Syrien sur 10 requiert une réinstallation, pour un total de 400 000 réfugiés syriens.
« La communauté internationale devrait adopter le type d’intervention exceptionnel qui a été utilisé dans le cadre d’autres crises humanitaires. Sans ces voies légales, les réfugiés continueront d’être laissés avec peu d’alternatives et l’augmentation des efforts de la communauté internationale visant à combattre les passeurs et les trafiquants ne sera probablement pas efficace », a conclu la déclaration.
Le HCR a accru ses opérations dans les pays touchés par les flux actuels de réfugiés et se tient prêt à appuyer pleinement les mesures de l’Union européenne et des États membres, ainsi que d’autres intervenants, afin de répondre efficacement à la présente crise.