Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, rencontre des entrepreneures réfugiées et migrantes à Guayaquil, en Équateur. © HCR/Santiago Escobar-Jaramillo

GENÈVE – Alors qu’un cinquième des 100 millions de personnes déracinées à travers le monde se trouvent sur le continent américain, des mesures urgentes doivent être prises pour faire face à leur situation et y remédier, a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, à l’issue d’une visite d’une semaine dans la région, au cours de laquelle il a rencontré des personnes déracinées, des leaders communautaires et des représentants des autorités nationales et locales.

Du 12 au 16 décembre, le Haut Commissaire a pu constater de visu certains des efforts déployés par les Etats, la société civile et d’autres acteurs concernés afin de coordonner leur action et de trouver des solutions durables aux mouvements de population complexes, impliquant diverses nationalités, que connaît le continent.

Parmi ces personnes déracinées, on compte des millions de réfugiés et de migrants du Venezuela, ainsi que d’autres qui sont déplacés en Colombie ou en Amérique centrale. La violence croissante dans certains pays, l’augmentation du coût de la vie, les difficultés économiques résultant de la pandémie de Covid-19, ainsi que l’aggravation de la pauvreté due à un taux de chômage élevé et à de faibles salaires ont rendu difficile pour de nombreuses personnes déracinées le fait de retrouver une certaine stabilité, contraignant beaucoup d’entre elles à entreprendre de longs et périlleux voyages.

Au Honduras, Filippo Grandi a rencontré des représentants d’organisations de la société civile qui contribuent à prévenir les déplacements forcés au sein de leurs communautés, ainsi que des familles originaires de divers pays d’Amérique latine et des Caraïbes qui se sont lancées dans des périples désespérés en quête de sécurité et de protection. En Colombie, il a constaté que, malgré le processus de paix, des personnes sont encore déplacées par la violence. Il lui a également été rappelé l’importance de prendre en compte les points de vue des communautés affectées dans le cadre du processus de paix. En Équateur, le chef du HCR a été témoin de diverses initiatives visant à favoriser l’intégration de milliers de réfugiés et de migrants, notamment par la mise en place d’un processus de régularisation pour les réfugiés et les migrants originaires du Venezuela, et par des activités menées en collaboration avec le secteur privé au profit des réfugiés de Colombie, du Venezuela et d’autres nationalités.

« Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes déploient des efforts importants pour prévenir les déplacements forcés et offrir une protection et des solutions à des millions de personnes de diverses nationalités qui ont été déracinées par les conflits, la violence et les violations des droits humains. L’engagement et la générosité dont ils font preuve sont extraordinaires, mais les communautés locales et les pays d’accueil ont également besoin de soutien », a déclaré Filippo Grandi. « Le moment est venu de dupliquer, d’intensifier et de mettre en relation toutes ces initiatives pour qu’elles aient un impact maximal. »

« J’exhorte les pays donateurs, les agences de développement, les institutions financières internationales et le secteur privé à investir davantage dans les pays d’origine, de transit et de destination, pour appuyer les mesures exemplaires de prévention et de lutte contre le déplacement forcé qui sont prises dans la région », a déclaré le Haut Commissaire. « Il s’agit notamment d’initiatives de régularisation, d’intégration et d’inclusion sociale en faveur des réfugiés et des autres personnes déplacées. »

Au cours de sa visite, Filippo Grandi a assisté à Tegucigalpa, au Honduras, à la réunion annuelle du Cadre régional pour la protection et les solutions, un mécanisme visant à encourager la coopération et le partage des responsabilités en matière de déplacement forcé entre les pays d’Amérique centrale, y compris le Mexique.

« Je suis convaincu que le meilleur moyen d’empêcher de nouveaux déplacements, de contribuer au développement des économies locales et de faire en sorte que les réfugiés et les autres personnes déplacées n’aient plus à entreprendre de périlleux voyages est de favoriser les initiatives de développement, notamment en facilitant l’intégration et l’inclusion des réfugiés et des autres personnes déplacées », a déclaré Filippo Grandi. « Il est essentiel, pour faire face à ces déplacements, d’aider les personnes qui ont été contraintes de fuir à trouver une certaine stabilité, une sécurité et les moyens de reconstruire leur vie. »

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