Une femme travaille dans son potager.

Regina Ochala, 42 ans, travaille dans son potager à Juba, Soudan du Sud, où elle est retournée en juillet 2021 après deux décennies de déplacement au Soudan. © HCR/Gift Friday Noah


Près de 7 millions de Soudanais et de Sud-Soudanais sont déracinés au sein de leur pays et à l’extérieur, une situation qui impose de trouver des solutions fondées sur la paix et le développement pour leur avenir.

Par Aoife McDonnell à Juba et Catherine Wachiaya à Khartoum

Au terme de sa visite de trois jours dans les deux pays, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a appelé à des efforts concertés pour trouver des solutions durables pour les quelque 7 millions de personnes déracinées du Soudan et du Soudan du Sud.

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Filippo Grandi a insisté sur le maintien de l’appui au processus de paix et notamment, à une initiative de recherche de solutions qui a été approuvée par les gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud dans le cadre de la plateforme de soutien de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), avec l’aide du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Cette initiative vise à trouver des solutions durables pour les réfugiés, les déplacés internes, les rapatriés et les communautés hôtes du Soudan et du Soudan du Sud.

Clôturant sa visite de deux jours au Soudan, Filippo Grandi a rencontré le Premier Ministre, Abdalla Hamdok, qui est actuellement président de l’IGAD. Ils ont discuté des modalités permettant aux deux pays de s’associer pour diriger le processus d’élaboration de solutions durables pour leurs ressortissants déracinés dans la région.

À Juba, capitale du Soudan du Sud, le Haut Commissaire a rencontré le Président Salva Kiir et ils ont tous deux évoqués de la nécessité d’une paix fondée sur des solutions durables pour les populations déracinées du pays.

« Le retour au pays est une solution, mais ce n’est pas la seule. La recherche de solutions sûres et durables peut suivre de multiples voies, mais l’initiative doit s’assurer que quel que soit les choix individuels – rapatriement spontané au Soudan du Sud ou insertion locale en tant que réfugié au Soudan – les personnes doivent pouvoir le faire dans la dignité et avec un sentiment d’appartenance », a-t-il déclaré.

Après la signature de l’accord de paix revitalisé en 2018, près de 300 000 réfugiés sud-soudanais sont spontanément retournés dans leur pays et plus d’un million de déplacés internes sont également rentrés chez eux.

« Cette initiative est une occasion unique permettant de placer les gouvernements concernés et les déracinés au cœur de la planification de leur avenir et elle va nécessiter de ce fait des efforts concertés pour garantir durablement leur stabilité et leur sécurité », a ajouté Filippo Grandi.

« Des solutions doivent être trouvées. »

De nombreux rapatriés sud-soudanais rentrent dans leur pays pour trouver leurs maisons détruites tandis que les infrastructures et les services sociaux sont inexistants ou presque.

Regina Ochala, 42 ans, a passé le plus clair de sa vie adulte dans un camp de réfugiés au Soudan après avoir fui son foyer à Wau, dans le nord-ouest du Soudan du Sud, il y a plus de 20 ans. Elle s’est ensuite installée à Khartoum avant de rentrer chez elle récemment.

Elle avait pour projet de demander l’aide de son frère, mais son cœur s’est brisé en arrivant à Juba.

« J’ai appris que mon frère était mort. J’étais effondrée », dit-elle.

Aujourd’hui, elle est la seule survivante de sa famille, ses parents et ses frères et sœurs ayant tous péri dans le conflit.

Maintenant qu’elle est de retour, elle lutte pour s’en sortir et ils sont nombreux comme elle à avoir besoin d’aide pour reprendre le cours de leur existence dans des zones sécurisées.

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Filippo Grandi a souligné que le HCR continuera de travailler avec les gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud et de compter sur le soutien de la communauté internationale des donateurs pour venir en aide aux rapatriés tels que Regina et aux personnes toujours déracinées pour leur permettre de vivre dignement et en sécurité.

« Des solutions doivent être trouvées dans le cadre du processus de paix », a-t-il conclu.

Publié par le HCR, le 24 août 2021.

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