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Réfugiés ou migrants? Et autres questions fréquemment posées

Il est essentiel de comprendre que lorsque les journalistes se trompent, les gens en subissent les conséquences. Par conséquent, l’information doit être rigoureusement vérifiée et contre-vérifiée, la crédibilité des sources doit faire l’objet de recherches approfondies et une attention particulière doit être portée au langage et au contexte dans lesquels elle est présentée.

Questions fréquentes

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D’où vient la définition internationalement reconnue du réfugié?
Le HCR, aussi appelée l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, s’appuie juridiquement sur la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés (ci-après la Convention). La Convention constitue jusqu’à ce jour l’instrument international le plus important pour la protection des personnes réfugiées. Elle définit ce qu’est une personne réfugiée et quels droits lui sont garantis par les États signataires. En contrepartie, les personnes réfugiées doivent respecter les lois nationales du pays d’accueil. La Convention exclut du statut de réfugié certains groupes, notamment les criminels de guerre.

À l’origine, la Convention se limitait à protéger les personnes réfugiées européennes immédiatement après la Seconde Guerre Mondiale. Pour tenir compte de l’évolution de la situation des personnes réfugiées dans le monde, le champ d’application de la Convention a été étendu sur les plans temporel et géographique par le Protocole de 1967. Jusqu’à présent, 149 États au total ont signé la Convention et/ou le Protocole de 1967.

Qu’est ce que la persécution?
Ni la Convention ni la LIPR ne donnent de définition précise de ce qu’est la « persécution ». Ce sont donc les tribunaux qui ont dû donner une définition de ce terme, en se basant sur plusieurs critères.

La Section de protection des réfugiés (SPR) de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR) identifie la persécution comme suit:

  • un préjudice grave à un droit fondamental de la personne;
  • un préjudice infligé de façon répétitive ou persistante ou systématique;
  • un préjudice ayant un lien avec la Convention (voir ci-dessous);
  • un préjudice associé à un crime de droit commun pour lequel un individu ne peut se réclamer de la protection de l’État;
  • un préjudice causé par un agent de persécution représentant ou non des autorités étatiques;
  • des actes de discrimination ou de harcèlement cumulés lorsqu’il n’est pas possible de réclamer la protection de l’État.

Selon la Convention et la LIPR, les individus peuvent être victimes de persécution pour leur:

  • race ou groupe ethnique;
  • religion;
  • nationalité;
  • opinions politiques, réelles ou imputées;
  • appartenance à un groupe social particulier (orientation sexuelle, identité de genre, etc,).

ou, selon la LIPR, ont fait face à :

  • un risque personnel (victime d’actes criminels);
  • un risque de torture.
Qu’est ce que le processus de demande d’asile au Canada?
Le droit de chercher asile est un droit humain universel. Ce droit fondamental ne varie pas selon la façon dont une personne est arrivée dans un pays pour demander l’asile. Les personnes qui fuient les conflits ou la persécution ont le droit de venir au Canada pour demander l’asile.

Quand une personne fait une demande d’asile, les autorités canadiennes procèdent à un rigoureux contrôle de sécurité tel que : prise des empreintes digitales et vérification des valises, de l’identité, des antécédents dans les bases de données nord-américaines et d’Interpol.

La demande d’asile est un processus long et complexe. Au Canada, le processus contient plusieurs étapes qui peuvent durer des années à compléter dépendant de la capacité de traitement et du nombre de demandes.

Au Canada, la demande d’asile est déterminée comme étant acceptée si le demandeur:

  • est une personne réfugiée au sens de la Convention (art. 96 de la LIPR); ou
  • est une personne à protéger si elle est exposée à une menace à sa vie ou au risque de traitements ou peine cruels et inusités dans son pays d’origine (art. 97 de la LIPR).

Détention des demandeurs d’asile
Certains demandeurs d’asile peuvent être détenus dans les centres de surveillance de l’immigration (CSI) de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ou, dans certains cas, dans des établissements correctionnels provinciaux. Au Canada, les demandeurs d’asile sont détenus principalement pour des raisons d’identité et de risque de fuite. Ils doivent faire l’objet d’un contrôle régulier des motifs de détention devant la Section de l’immigration (SI) de la CISR au cours de leur processus de demande d’asile. Les principes directeurs du HCR sur la détention exhortent les États à utiliser la détention comme mesure de dernier recours seulement, afin de préserver le droit fondamental à la liberté.
Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS)

En vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS), les personnes qui arrivent au Canada en provenance des États-Unis par une frontière terrestre ne peuvent pas demander l’asile à moins d’être admissibles en vertu d’une exception à l’entente.

À l’origine, l’accord ne s’appliquait qu’aux demandes d’asile présentées aux points d’entrée officiels. Les demandeurs d’asile qui entraient au Canada par des passages irréguliers à la frontière étaient autorisés à présenter une demande d’asile au Canada.

Toutefois, le 25 mars 2023, un Protocole Additionnel à la ETPS est entré en vigueur. Il a étendu l’application de l’ETPS à toute la frontière. Seuls les demandeurs d’asile pouvant se prévaloir d’une exception à l’entente, peu importe leur point d’entrée, sont admissibles au Canada.

Pour de plus amples renseignements sur l’ETPS, y compris les exceptions, visitez le site internet d’IRCC.

Réinstallation et autres processus de type humanitaire
Les personnes réfugiées se voient parfois privées de droits humains fondamentaux dans le pays où elles ont trouvé refuge. Leurs vies et leur liberté peuvent être toujours menacées, ou elles ont parfois des besoins qui ne peuvent être comblés dans leur pays d’accueil. La réinstallation permet au HCR de les aider à se relocaliser dans un pays tiers.

Le Canada peut également sélectionner des personnes réfugiées pour les réinstaller sur son territoire national. Les personnes réfugiées réinstallées, identifiées par le HCR, sont sélectionnées comme étant des réfugiés par le gouvernement canadien avant leur arrivée au Canada, et obtiennent la résidence permanente une fois en sol canadien. Trois différents programmes de réinstallation existent au Canada: le Programme des réfugiés parrainés par le gouvernement (RPG) dont les bénéficiaires sont connus au Québec comme réfugiés pris en charge par l’État (RPCE), le Programme de parrainage privé de réfugiés (PPPR) et le Programme mixte des réfugiés désignés par un bureau des visas (RDBV).

En 2022, le HCR a participé à la réinstallation de 114 300 personnes réfugiées dans des pays tiers à travers le monde à un moment où près de 2 millions de personnes réfugiées ont besoin d’être réinstallées.

Voies complémentaires
D’autres voies de migration permettent aux personnes réfugiées de trouver sécurité et opportunités, et s’ajoutent à la réinstallation traditionnelle qui aide les plus vulnérables. Ces voies peuvent prendre de nombreuses formes, telles que la mobilité de la main-d’œuvre, le regroupement familial ou la poursuite d’études au Canada. Elles élargissent le concept de mobilité des personnes réfugiées d’un point de vue purement humanitaire à un concept qui inclut la mobilité fondée sur les compétences, les capacités et d’autres attributs. Pour plus d’informations sur les programmes mis en place au Canada, vous pouvez consulter le site internet d’IRCC.
Quel est l’impact des changements climatiques sur les déplacements?
Le changement climatique et les catastrophes naturelles peuvent accroître et aggraver les menaces qui forcent les gens à fuir au-delà des frontières internationales. L’interaction entre le climat, les conflits, la pauvreté et la persécution accroît considérablement la complexité des crises de réfugiés.

La plupart des déplacements liés au changement climatique sont internes et non transfrontaliers. Lorsque des personnes sont déplacées uniquement en raison des effets de catastrophes climatiques et de risques naturels et qu’elles traversent des frontières internationales, elles ne deviennent généralement pas des personnes réfugiées au sens de la définition de la Convention.

Techniquement, le terme de « réfugié climatique » est donc problématique car il n’a aucun fondement en droit international. Cependant, des millions de personnes réfugiées et de populations déplacées sont touchées par le changement climatique et les catastrophes naturelles, et ces facteurs pourraient peser sur leur décision de quitter ou exacerber les causes de leur persécution.

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