Familles portant des effets personnels au-dessus de leurs têtes

Des familles congolaises regagnent leurs foyers en République démocratique du Congo depuis le centre de transit de Nyakabande à Kisoro, en Ouganda, en novembre 2021. © HCR/Esther Ruth Mbabazi

Un rapport publié ce mardi 16 novembre 2021 par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, retrace le chemin parcouru par la communauté internationale depuis l’appel à l’élaboration du Pacte mondial sur les réfugiés, nouveau cadre international pour le partage des responsabilités face aux situations des réfugiés.

Le premier rapport sur les indicateurs du Pacte mondial sur les réfugiés couvre la période comprise entre 2016 et 2021. Il indique que des progrès ont été réalisés dans le sens d’un accroissement du soutien aux pays à faible revenu accueillant des réfugiés et dans l’élargissement de l’accès des réfugiés au travail et à l’éducation. Le rapport prévient toutefois qu’il reste encore beaucoup à faire.

« Le tableau qui se dessine est mitigé. Nous constatons que les pays qui disposent des ressources les plus modestes continuent de porter la plus grande responsabilité dans les situations de réfugiés, qu’elles soient nouvelles ou prolongées. Dans le même temps, nous constatons de bonnes indications de progrès de la part des États, du secteur privé, de la société civile et des banques de développement pour tenter de combler le fossé », observe Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante en charge de la protection internationale du HCR.

Le rapport indique que même s’il est nécessaire de financer davantage les interventions humanitaires et les projets de renforcement des capacités des réfugiés, l’aide bilatérale au développement acheminée vers les pays d’accueil des réfugiés à faible revenu a connu une tendance à la hausse depuis 2016.

Les banques de développement jouent également un rôle plus important dans la réponse aux crises en fournissant au moins 2,33 milliards de dollars. Le nombre de situations de réfugiés soutenues par la Banque mondiale est par exemple passé de deux à 19.

Le rapport estime également que les trois quarts des réfugiés peuvent travailler légalement dans leurs pays d’accueil, bien que le degré d’application de cette disposition dans la pratique soit moins connu. Cette situation est d’autant plus critique que selon des estimations, deux tiers des réfugiés vivent dans la pauvreté et leur situation n’a fait qu’empirer en raison de la pandémie.

Certaines avancées ont également été constatées dans l’inclusion des réfugiés dans les systèmes éducatifs nationaux. Les enfants réfugiés ont, sur le papier, accès à l’enseignement primaire dans les mêmes conditions que les nationaux dans trois quarts des pays d’accueil des réfugiés, et à l’enseignement secondaire dans deux tiers des pays. Pourtant, de nombreux obstacles subsistent, puisque près de la moitié des élèves réfugiés ne sont pas scolarisés.

Le rapport souligne également que si davantage de réfugiés ont bénéficié de solutions durables à leur situation entre 2016 et 2021 qu’au cours des cinq années précédentes, les conflits en cours entravent le retour de la plupart des réfugiés chez eux. Seulement 1% d’entre eux sont rentrés en 2020, contre 3% en 2016. Et l’écart préexistant entre les besoins et le nombre de places de réinstallation disponibles s’est également creusé.

« Avec environ neuf réfugiés sur dix accueillis dans des régions en développement et l’impact de la pandémie de Covid-19 ressenti de manière aiguë dans ces pays, le partage des responsabilités – qui est au cœur du Pacte – doit être intensifié pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés – à la fois maintenant et dans les années à venir », souligne Gillian Triggs.

Le rapport complet est disponible ici [en anglais] : https://www.unhcr.org/global-compact-refugees-indicator-report

NOTES AUX JOURNALISTES :

Le rapport sur les indicateurs du Pacte mondial sur les réfugiés mesure les progrès réalisés par la communauté internationale par rapport aux objectifs clés du Pacte.

Bien que le rapport révèle des lacunes et des limites importantes en matière d’accès aux données, la base factuelle qu’il fournit est un point de départ. Il aidera à déterminer les points sur lesquels il faudra se concentrer à l’avenir, en particulier lorsque la communauté internationale élaborera de nouvelles contributions pour le prochain Forum mondial sur les réfugiés en 2023.

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :

Publie par le HCR, le 16 novembre 2021.

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