Le 70e anniversaire du HCR

Trois générations de réfugiés racontent comment le Québec est devenu leur terre d’accueil et leur repère, à l’aube du 70e anniversaire de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

 

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2008. Ali Nazar et sa famille trouvent refuge à Saint-Hyacinthe après avoir fui la guerre en Irak, leur pays natal. © Noémie Cournoyer

1979. Kim Thúy fuit le Vietnam à l’âge de 10 ans par la mer sur des embarcations de fortune parmi les fameux boatpeople et s’installe avec sa famille à Granby. © Carl Lessard

1948. Rivka Augenfeld, née apatride, arrive au Québec à l’âge de deux ans avec ses parents qui ont survécu à l’Holocauste. © Christine Muschi

 

Tous les trois viennent d’horizons différents; ils ne parlent pas la même langue maternelle; ils n’ont pas les mêmes références culinaires; ils ne soulignent pas les mêmes événements culturels; ils n’avaient probablement jamais entendu parler des Canadiens de Montréal ni goûté à une poutine avant de recommencer leur vie à zéro au Québec. 

Et pourtant, Ali, Kim et Rivka ont un point en commun : ils sont arrivés au Québec comme réfugiés et ont participé à l’épanouissement social, économique et culturel de leurs communautés; tous les trois ont fait du Québec leur terre d’accueil. 

« Il est très difficile de saisir tout le potentiel des réfugiés quand on les rencontre dans des camps, soit des no man’s land. Mais, une chose est certaine : s’ils ont survécu la mer, la marche, les murs, ils sont devenus des athlètes de haut niveau, des super-humains. Tout ce qu’il leur faut est un terreau fertile pour s’enraciner, repousser, grandir pour devenir des citoyens forts, voire imbattables! » Kim Thùy, réfugiée réinstallée à Granby 

La carrière d’écrivaine de Kim Thùy est jalonnée de prix et d’honneurs de tous ordres qui témoignent de toute son affection et attachement envers sa société d’accueil : doctorat honorifique de l’Université Bishop’s pour sa grande implication civique et communautaire, prix Femmes de mérite de la Fondation Y des femmes de Montréal, médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec, chevalière de l’Ordre national du Québec, Best-seller au Québec figurant au palmarès Renaud-Bray, Archambault et du Devoir. Et bien plus encore.  

« Mes parents ont choisi de trouver refuge au Canada car on en avait entendu que du bien, que c’était un pays pacifique et généreux. Nous avons recommencé notre vie à zéro à Saint-Hyacinthe où tout le monde nous a ouvert leurs bras. » Ali Nazar, réfugié réinstallé à Saint-Hyacinthe 

Alors âgé de 14 ans en 2008, Ali est parachuté à Saint-Hyacinthe, en compagnie de sa famille après avoir fui la guerre en Irak. Ils ne parlent pas un mot de français et n’ont pas les mêmes codes culturels. Tous suivent de cours de francisation et apprennent un jour à la fois, à mieux connaître les codes de leur société d’accueil. Aujourd’hui, Ali est un jeune homme de 26 ans pleinement intégré et épanoui. Il travaille comme intervenant communautaire scolaire interculturel auprès des jeunes personnes immigrantes, de la maternelle 4 ans jusqu’au secondaire 5. Il les accompagne dans leurs processus d’intégration scolaire sous tous ses aspects : services d’interprète, explications du réseau scolaire québécois, soutien auprès des élèves, de leurs parents et de leurs enseignants. 

« Mes parents m’ont toujours dit qu’il faut apprendre de notre passé douloureux, et qu’il est important d’aider les autres à avoir une vie plus paisible. Qu’il faut respecter et valoriser la dignité humaine de chaque individu. Que la justice sociale, ce n’est pas juste des mots, c’est un idéal qu’on ne peut jamais perdre de vue. Au Québec, il y a beaucoup, beaucoup d’autres activistes qui partagent cette vision avec moi. » Rivka Augenfeld, réfugiée réinstallée à Montréal 

Rivka Augenfeld a consacré plus de 40 ans de sa vie aux personnes réfugiées, immigrantes et déracinées et est devenue naturellement une figure de proue dans ce domaine. En 2015, elle figure notamment parmi les 40 lauréats à qui la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec a rendu hommage à la lumière de leur engagement pour la défense des droits et libertés de tous. Elle a co-fondé la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI). Ses nombreuses interventions en commission parlementaire, ses rencontres avec des ministres et des fonctionnaires de l’immigration au fil des années et ses entretiens avec les médias ont permis à de nombreuses personnes, dont plusieurs en situation de vulnérabilité, de rebâtir leur vie au Québec. À 74 ans, Rivka demeure aujourd’hui une source d’inspiration qui ne se tarit pas. 

 

Rendez-vous le jeudi 26 novembre à 19 h 

Le 14 décembre 2020, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) soulignera ses 70 années d’existence. Joignez-vous à une discussion inspirante avec Kim Thùy, Rivka Augenfeld et Ali Nazar le jeudi 26 novembre 2020 à 19 h et posezleur toutes vos questions, sans tabous et en toute transparence. Jean-Nicolas Beuze, Représentant du HCR au Yémen, partagera un vibrant témoignage du terrain ainsi que des pistes de solutions pour répondre aux besoins de la plus grande crise humanitaire au monde. 

 

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