Débordante de joie, Guilaine Alaya (à droite) chante à tue-tête à bord du bateau qui la ramène à Bangui, capitale de la République centrafricaine, après six ans en exil

Débordante de joie, Guilaine Alaya (à droite) chante à tue-tête à bord du bateau qui la ramène à Bangui, capitale de la République centrafricaine, après six ans en exil.
© HCR/Adrienne Surprenant

Des centaines de Centrafricains prennent le chemin du retour dans leur pays après des années d’exil en République démocratique du Congo.

Des rires et des chants fusent à bord quand le bateau approche du port de Bangui où il ramène des centaines de réfugiés centrafricains rapatriés depuis la République démocratique du Congo.


Les yeux rivés sur la berge, leur excitation est palpable tant ils sont impatients de mettre le pied sur le sol de leur pays qu’ils n’ont pas vu durant les six ou sept ans depuis qu’ils ont fui le conflit.

Euphorique, Guilaine Alaya, 33 ans, montre du doigt la capitale en serrant contre elle son petit garçon. Absents depuis 2013, son mari Serge et elle sont heureux de rentrer chez eux.

« Nous avons entendu dire qu’il y avait la paix maintenant et nous préférons rentrer et travailler pour notre pays », dit-elle gaiement.

Le 21 novembre, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a aidé des centaines de réfugiés centrafricains vivant en RDC à rentrer chez eux, inaugurant ainsi le tout premier programme de rapatriement volontaire au profit de quelque 172 000 Centrafricains déracinés depuis 2013.

Environ 400 réfugiés chargés de leurs possessions ont quitté le camp de réfugiés de Mole en convoi de camions et de véhicules légers pour rejoindre Zongo dans la province du Sud-Ubangi, dans le nord de la DRC. Ils ont ensuite poursuivi leur voyage en bateau jusqu’à Bangui, la capitale de RCA.

« Je suis fier d’être de retour chez moi. »

Le programme de rapatriement volontaire a été mis en place après la signature d’un accord tripartite entre le HCR et les gouvernements de RDC et de CRA en juillet 2019.

Submergé par l’émotion, Alain Kossi serre son enfant contre lui en retrouvant son pays, la République Centrafricaine, après six années d’exil en République démocratique du Congo

Submergé par l’émotion, Alain Kossi serre son enfant contre lui en retrouvant son pays, la République Centrafricaine, après six années d’exil en République démocratique du Congo. © HCR/Adrienne Surprenant

Environ 32 000 réfugiés centrafricains vivent dans les camps de Mole et Boyabu et 4000 d’entre eux se sont inscrits pour un rapatriement volontaire. Grâce à ce programme, le HCR prévoit de venir en aide à quelque 25 000 personnes d’ici la fin de 2020.

Pour les aider à redémarrer leur existence en CRA, les rapatriés reçoivent un nécessaire de retour contenant un peu d’argent, des articles ménagers de base ainsi que des rations alimentaires pour les trois premiers mois.

Les réfugiés retournent à Bangui et dans les environs ainsi que dans les régions de Lobaye, Ombella M’poko, la Kemo, Nana Mambere, Mambere Kadei et Sangha-Mbaere où la sécurité s’est améliorée au cours des deux dernières années.

En posant le pied sur la berge après six ans d’absence, Alain Kossi, 35 ans, s’écroule au sol. Submergé, il pleure de joie en serrant son enfant contre son cœur.

« Le Président a demandé à tous les Centrafricains de rentrer au pays », dit ce père de sept enfants. « Je suis fier d’être de retour chez moi. »

Publie par le HCR, le 22 novembre 2019

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