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Par Jean-Nicolas Beuze

Après trois ans passés au Canada, il est temps pour moi de retourner en première ligne de l’aide humanitaire. Lorsque vous lirez ces lignes, j’aurais pris mes nouvelles fonctions de Représentant du HCR à Sanaa, au Yémen, un pays où 80 pour cent de la population, qui s’élève à plus de 28 millions d’habitants, ont désespérément besoin d’une assistance humanitaire.

Le Canada occupera toujours une place particulière dans mon coeur. J’ai rencontré tellement de personnes incroyables ici : que ce soient des réfugiés nouvellement arrivés surpris d’être accueillis à bras ouverts, des Canadiens pleins de compassion qui ont mobilisé l’aide de leurs concitoyens, sans oublier mes merveilleux collègues et partenaires aux quatre coins de ce magnifique pays avec qui j’ai eu le plaisir de travailler.

Au cours des trois années de mon mandat, le monde a incontestablement connu de grands changements. Nous traversons actuellement une période de division où les « autres », c’est-à-dire ceux qui vivent hors de nos frontières sont souvent perçus avec crainte et sont même diabolisés. Et le Canada n’échappe pas non plus à ces perceptions. Cependant, je veux rappeler que non seulement les Canadiens n’ont rien à craindre, mais tout à y gagner.

Accueillir et soutenir les nouveaux arrivants issus de diverses communautés fait partie intégrante de l’histoire de ce pays. Toutefois, de par son emplacement géographique, le Canada est moins exposé à l’afflux de demandeurs d’asile que des pays comme la Turquie, le Liban, la Jordanie et certains pays européens.

Le Canada a les moyens, ainsi que la capacité économique, d’accueillir davantage de réfugiés. Un des changements positifs que j’ai constaté est la volonté des entreprises canadiennes d’embaucher et de former des nouveaux arrivants. Cette nouvelle donne montre que les Canadiens sont prêts à soutenir des personnes qui deviendront des membres actifs et productifs de notre société.

Dans ce numéro du Magazine du HCR Canada, vous lirez les récits inspirants de réfugiés ayant traversé de terribles épreuves et qui sont parvenus non seulement à les surmonter mais aussi à s’épanouir. De plus, vous lirez l’histoire de Nazret Kobodom, une jeune Érythréenne et athlète talentueuse qui fait actuellement chauffer la piste de course à Calgary. Vous découvrirez aussi comment le programme d’études supérieures en ligne de l’Université York permet à des étudiants de suivre des cours dans un camp de réfugiés au Kenya.

Vous en saurez plus sur les mesures prises par le HCR pour lutter contre les effets des changements climatiques, un facteur avéré dans les déplacements massifs de population.

De plus, neuf ans après le début du conflit en Syrie, nous nous intéresserons aux victimes de la guerre qui, après avoir été déplacées de leur lieu d’origine, se voient toutefois contraintes de rester dans ce pays dévasté.

Nous vous remercions pour votre soutien continu et la solidarité dont vous faites preuve envers les réfugiés du monde entier. Soyez fiers de ce que vous avez accompli et souvenez-vous qu’en tant que nation, nous pouvons en faire plus pour venir en aide à nos semblables ainsi qu’aux personnes marginalisées, persécutées et déplacées de force. Nous en ressortirons tous plus forts, plus humains et plus solidaires.

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