Habiba Shoaib, représentante de communauté et personne déplacée interne de l’État du Nil Bleu au Soudan. © HCR/Ala Kheir
Les conflits au Soudan, à Gaza ainsi qu’au Myanmar provoquent de nouveaux déplacements forcés et doivent être résolus de toute urgence
OTTAWA – Le rapport phare du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, Tendances mondiales 2024, révèle une augmentation historique du nombre de déplacements forcés dans le monde, atteignant 120 millions de personnes à la fin mai 2024. Face à la multiplication et l’intensification des conflits, le Canada continue de jouer un rôle important pour garantir que les personnes contraintes de fuir puissent trouver refuge.
L’année dernière, 3,6 millions de nouvelles demandes d’asile individuelles ont été déposées dans le monde. Le Canada figure au 5e rang des pays ayant reçu le plus de nouvelles demandes d’asile individuelles. À titre indicatif, la plupart des pays accueillant des réfugiés ne procèdent pas à une détermination individuelle de leur statut, comme le Canada, mais procèdent plutôt à une détermination collective du statut de réfugié.
Le rapport souligne que la majorité des réfugiés trouvent refuge dans un pays voisin de leur pays d’origine et que 75 % des réfugiés sont accueillis dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
« Par le passé, le Canada a reçu moins de demandes d’asile en raison de son éloignement par rapport à de nombreux conflits. Toutefois, la recrudescence des guerres et de la violence pousse un nombre croissant de personnes sur les chemins de l’exil », a déclaré Rema Jamous Imseis, représentante du HCR au Canada. « La solution passe par la préparation et un investissement continu dans un système d’asile robuste qui saura protéger les personnes dont la demande est fondée et renvoyer celles pour qui cela ne serait pas le cas. »
En 2023, 72 % des demandeurs d’asile dont le dossier a été examiné au Canada ont obtenu le statut de réfugié.
« Nous reconnaissons que l’augmentation des demandes d’asile exerce une pression supplémentaire sur le système, mais nous sommes convaincus que le Canada a la capacité et la résilience nécessaires pour gérer cette pression et qu’il continuera à offrir une protection aux personnes qui en ont besoin », a déclaré Mme Jamous Imseis.
Il s’agit de la douzième année consécutive marquée par une hausse du nombre de déplacements forcés à l’échelle planétaire. Ce constat est le reflet de la situation internationale, laquelle est caractérisée par l’apparition et la multiplication des conflits, de même que l’échec de la communauté internationale à résoudre les crises de longue date.
Le conflit au Soudan a largement contribué à l’augmentation du nombre de personnes déplacées de force. Depuis avril 2023, ce conflit a entraîné plus de 7,1 millions de nouveaux déplacements à l’intérieur du pays, en plus des 1,9 million de personnes qui ont fui vers les pays voisins. En République Démocratique du Congo et au Myanmar, des millions de personnes ont été déplacées en raison de violents combats. À Gaza, la violence dévastatrice a forcé le déplacement de près de 1,7 million de personnes, parmi lesquelles de nombreuses ont dû fuir à plusieurs reprises. Enfin, avec 13,8 millions de personnes déplacées de force à l’intérieur et à l’extérieur du pays, la Syrie demeure la plus grande crise de déplacement à l’échelle mondiale.
« Derrière ces chiffres alarmants et en forte augmentation se cachent d’innombrables tragédies humaines. Ces souffrances doivent inciter la communauté internationale à agir de toute urgence pour s’attaquer aux causes profondes des déplacements forcés », a déclaré M. Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « Il est grand temps que les parties belligérantes respectent le droit international humanitaire et le droit international. Sans une meilleure coopération, des efforts concrets pour régler les conflits et mettre fin aux violations des droits de la personne, tout en s’attaquant à la crise climatique, le nombre de personnes déplacées de force continuera d’augmenter, apportant des souffrances et nécessitant des réponses humanitaires coûteuses ».
Enfin, la plus grande augmentation du nombre de personnes déplacées est attribuable à l’augmentation du nombre de personnes fuyant un conflit, mais demeurant à l’intérieur même de leur pays. Selon le Centre de surveillance des déplacements internes, ce chiffre atteint 68,3 millions, ce qui représente une augmentation d’environ 50 % en cinq ans.
Le nombre de réfugiés et d’autres personnes nécessitant une protection internationale est passé à 43,4 millions, en incluant ceux relevant des mandats du HCR et de l’UNRWA.
Au chapitre des solutions, le rapport souligne qu’à l’échelle mondiale, plus de 5 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et 1 million de réfugiés sont rentrés chez eux en 2023. Par ailleurs, le nombre de réfugiés réinstallés a augmenté pour atteindre près de 160 000 en 2023, desquels 51 100 ont été réinstallés au Canada.
« Les réfugiés – et les communautés qui les accueillent – ont besoin de solidarité. Ils contribuent effectivement aux sociétés lorsqu’ils sont intégrés et peuvent en faire davantage », conclut M. Grandi. « L’année dernière, des millions de personnes sont rentrées chez elles, ce qui représente une importante lueur d’espoir. Des solutions existent – nous avons vu des pays comme le Kenya ouvrir la voie à l’intégration des réfugiés – mais cela nécessite un véritable engagement. »
FIN
Pour plus d’information
- À Ottawa, Levon Sevunts, sevunts@unhcr.org, +1 613 286 6975
- À Geneva, Matthew Saltmarsh, saltmars@unhcr.org, +41 79 967 99 36
- À Geneva, Shabia Mantoo, mantoo@unhcr.org, +41 79 337 7650
- À Geneva, Babar Baloch, baloch@unhcr.org, +41 79 513 95 49
- À Geneva, William Spindler, spindler@unhcr.org, +41 79 549 59 98
- À Geneva, Olga Sarrado, sarrado@unhcr.org, +41 797 402 307
Pour trouver d’autres porte-parole qui ne figurent pas dans cette liste, visitez notre centre des médias.