Des habitations endommagées par le cyclone Gombe à Nampula, au Mozambique. © HCR/Agnes Madziwa

Ceci est un résumé des déclarations de Grainne O’Hara, directrice de la protection internationale du HCR – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 10 mai 2022 au Palais des Nations à Genève.

Le conflit et les déplacements, aggravés par des phénomènes climatiques extrêmes, ont entraîné une augmentation des besoins de protection – physique, matérielle et juridique – pour des centaines de milliers de réfugiés, de personnes déplacées à l’intérieur du pays ainsi que de membres des communautés d’accueil.

Depuis le début de l’année, le Mozambique a été frappé par cinq tempêtes tropicales et cyclones dans les régions côtières du nord. Ces tempêtes et cyclones ont affecté des milliers de familles, y compris des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays en raison de la violence actuelle dans la province septentrionale de Cabo Delgado, illustrant une fois de plus le lien étroit entre les effets du changement climatique et les causes profondes des déplacements.

Le 11 mars dernier, le cyclone tropical Gombe a touché plus de 736 000 personnes, y compris celles installées sur le site pour personnes déplacées de Corrane et les réfugiés du camp de Maratane. À Maratane, 80% des abris ont été endommagés et plus de 27 000 réfugiés, demandeurs d’asile et membres de la communauté d’accueil ont toujours besoin d’une aide urgente.

Toutes les régions du monde sont confrontées à des risques climatiques. Les cyclones et autres tempêtes sont de plus en plus fréquents et violents, les inondations sont plus graves, les sécheresses s’intensifient et les incendies de forêt sont de plus en plus dévastateurs. Dans le monde, plus de 80% des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays proviennent des pays les plus vulnérables au changement climatique.

L’impact croissant de la crise climatique continue de se faire sentir au Mozambique et accentue les vulnérabilités. Il pousse au déplacement et rend la vie plus difficile aux réfugiés, aux personnes déplacées et aux communautés d’accueil.

La violence continue de bouleverser la vie d’environ 783 000 personnes dans la province de Cabo Delgado, au nord du pays. Rien qu’en 2022, on estime à 6 000 le nombre de personnes nouvellement déplacées à la suite d’une résurgence du conflit dans les provinces de Cabo Delgado et de Niassa. Cette violence a empêché les agences des Nations Unies et d’autres partenaires humanitaires d’accéder aux personnes dans le besoin.

Une mission de haut niveau du HCR s’est rendue dans le pays du 24 avril au 1er mai 2022 pour évaluer comment le HCR et ses partenaires peuvent renforcer la protection et l’assistance aux personnes affectées par le conflit et les chocs climatiques au Mozambique. Le Mozambique est confronté à ces deux défis dans ce que l’on peut qualifier de crise « invisible » alors que les opérations humanitaires sont limitées par un sous-financement chronique.

Les membres de la délégation ont pu constater les dégâts considérables causés par le cyclone Gombe. Les maisons ont tout simplement été emportées. Des écoles, des cliniques et des infrastructures ont été gravement endommagées ou détruites.

Le HCR est intervenu dans les zones touchées par Gombe et d’autres tempêtes, notamment en fournissant des abris et des articles ménagers aux communautés affectées, et en effectuant des réparations dans les écoles, les dispensaires et d’autres infrastructures clés.

Dans les zones accessibles, le HCR, les autres agences des Nations Unies, ainsi que les partenaires humanitaires intensifient les activités de protection et d’assistance et soulignent à quel point ces interventions doivent se poursuivre.

En collaboration avec le Gouvernement du Mozambique et ses partenaires, le HCR a fourni une assistance juridique à 21 500 personnes issues des communautés déplacées et d’accueil à Cabo Delgado. Cette aide a bénéficié à quelque 55 000 personnes et s’est notamment articulée autour de campagnes de sensibilisation sur la prévention et la réponse à la violence sexiste.

Le HCR s’engage à soutenir le gouvernement, les autorités locales et les communautés du Mozambique afin d’assurer la protection des réfugiés et de trouver des solutions. L’agence s’engage également à aider le Mozambique à faire face à l’impact des déplacements internes et à renforcer la capacité du pays à se préparer aux situations d’urgence et à répondre efficacement aux événements climatiques extrêmes.

Les besoins – déjà importants – continuent de croître au Mozambique. Cependant, les ressources ne sont pas suffisantes. Pour poursuivre et intensifier ses opérations au Mozambique, le HCR a besoin de 36,7 millions de dollars US en 2022.

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :

 

Publie par le HCR, le 10 mai 2022.

Pin It on Pinterest