Par Hannah Scott
Il peut être difficile d’imaginer qu’une crise touchant plus de quatre millions de personnes puisse être invisible. Toutefois, pour Olga Sarrado Mur, Chargée de communication au HCR, la situation au Vénézuéla est souvent perçue comme telle.
En avril 2018, Olga travaillait en Jordanie pour aider les réfugiés syriens. Mais avec la crise croissante au Venezuela, elle a dû être rapidement déployée en Colombie pour aider les réfugiés et les migrants vénézuéliens ayant fui leur pays. Au printemps 2018, on en comptait un peu plus de 1,5 million. Aujourd’hui, ils sont plus de 4,5 millions dans le monde.
« On estime qu’entre 4 000 et 5 000 personnes quittent le Venezuela chaque jour », dit Olga. « C’est énorme! »
En raison de la complexité de la situation au Venezuela, le nombre de Vénézuéliens qui fuient dans d’autres pays ne cesse d’augmenter. De nombreux Vénézuéliens ne se sentent pas en sécurité et sont confrontés quotidiennement à la violence, à l’insécurité et au manque d’accès aux biens de première nécessité, tels que la nourriture et les soins de santé. Olga constate que la vulnérabilité des réfugiés et des migrants vénézuéliens s’accroît, de même que leurs besoins.
En tant que chargée de communication sur le terrain, Olga a pour tâche de relater les histoires des réfugiés vénézuéliens qu’elle rencontre.
Récemment, elle a interrogé une Vénézuélienne souffrant d’un cancer. Avec ses enfants et leur grand-mère âgée, ils se sont rendus en Colombie.
Elle a confié à Olga les difficultés qu’elle a rencontrées au Venezuela pour se procurer les médicaments dont elle avait besoin pour se soigner, sans lesquels elle souffrait terriblement. Elle lui a également parlé des problèmes qu’elle a éprouvés pour régulariser sa situation en Colombie, une étape primordiale pour pouvoir commencer ses traitements de chimiothérapie dont elle avait désespérément besoin.
« Cette femme avait accepté le fait qu’il ne lui restait que peu de temps à vivre, mais j’ai vu à quel point elle désirait passer le plus de temps possible auprès de sa famille pendant le temps qu’il lui restait. »
« Le soutien des Canadiens reste essentiel. Nous devons sensibiliser les gens sur ce qui se passe au Venezuela. »
Olga déclare qu’en plus de fournir un soutien et une assistance directs aux personnes dans le besoin, ses collègues et elle s’attachent également à mettre en lumière la situation à laquelle sont confrontés les réfugiés et les migrants vénézuéliens chaque jour.
Le manque de visibilité auquel Olga fait référence semble toucher à sa fin. En octobre 2019, le HCR a organisé, conjointement avec l’Union européenne et l’Organisation internationale pour les migrations, une conférence pour témoigner sa solidarité aux réfugiés et aux migrants vénézuéliens. Lorsqu’on lui a demandé comment les Canadiens pouvaient également faire preuve de solidarité avec les Vénézuéliens, sa réponse a été sans équivoque : en sensibilisant les gens.
« Le soutien des Canadiens reste essentiel. Nous devons sensibiliser les gens sur ce qui se passe au Venezuela. Ils doivent être informés. »
Certains Canadiens ont apporté leur soutien aux réfugiés et migrants vénézuéliens en faisant des dons au HCR.
« Les dons permettent de leur fournir des couvertures, des abris, de l’eau, des kits d’hygiène et des soins de santé, d’approvisionner les cuisines communautaires en nourriture, et de mettre en place des centres d’information où les Vénézuéliens peuvent obtenir des renseignements », explique Olga. « Mais ils permettent aussi d’offrir des solutions à plus long terme, comme des programmes de soutien visant l’intégration socio-économique des réfugiés dans les communautés qui les accueillent. »
Avant de rejoindre le HCR, Olga était journaliste. Avant de partir en Jordanie, elle s’était fait la promesse de continuer à s’investir dans l’aide humanitaire que si les interventions étaient menées de manière honnête et sincère – ce qui est le cas.
« Nous devons être reconnaissants pour le soutien que le Canada et les citoyens canadiens apportent au HCR. Chaque contribution compte et a un impact dans la vie d’une personne sur le terrain », déclare Olga.