Un groupe de demandeurs d'asile fait une pause durant le voyage à pied à la gare de Tovarnik, en Croatie.

Un groupe de demandeurs d’asile fait une pause durant le voyage à pied à la gare de Tovarnik, en Croatie. © HCR / I. Pavicevic

GENÈVE, 20 novembre (HCR)—Des décisions intenables ont été prises par certains gouvernements pour instituer des restrictions contre les mouvements de réfugiés et de migrants en provenance de la Grèce à travers l’ouest des Balkans et plus au nord, ont déclaré le HCR, l’UNICEF et l’OIM vendredi.

Les agences ont indiqué que cette situation devient intenable à tous points de vue—humanitaire, légale et également en matière de sécurité, sans parler de l’arrivée imminente de l’hiver ainsi que des risques pour les enfants et d’autres personnes ayant des besoins spécifiques.

« Ces mesures décidées par certains États créent des tensions aux frontières ainsi qu’un effet domino, laissant dans l’incertitude totale des réfugiés et migrants bloqués à différents points de passage frontière », a indiqué le porte-parole du HCR Adrian Edwards, lors d’un point de presse à Genève.

Le HCR et l’OIM travaillent avec les gouvernements pour accroître la capacité d’accueil touchés et installer des équipements contre les conditions hivernales dans les pays touchés, avec l’arrivée de l’hiver prévue pour ce week-end.

L’UNICEF appuie l’établissement d’espaces pour les enfants dans les centres d’accueil aux points de passage frontière sur les itinéraires de traversée des Balkans, pré-positionne du matériel d’équipement contre les conditions hivernales et travaille avec les gouvernements afin de renforcer les dispositifs de protection de l’enfance au bénéfice de tous les enfants, y compris les enfants réfugiés et migrants.

« Toutefois, nous restons préoccupés par la pénurie de places d’hébergement pour les personnes en déplacement en cas de ralentissement des mouvements avec, par conséquent, des conditions de surpeuplement. A ces points de passage frontière, nous opérons une surveillance et nous fournissons une assistance conjointement avec nos partenaires, y compris des couvertures, des vêtements d’hiver et d’autres produits de première nécessité couvrant des besoins essentiels », a indiqué Adrian Edwards.

Il est urgent d’établir des capacités d’accueil supplémentaires au niveau des points d’entrée afin d’assurer un logement décent et approprié, le respect des normes de protection de l’enfance, l’assistance, l’enregistrement et l’examen des cas de milliers de personnes arrivant chaque jour.

Ceci doit permettre d’identifier les personnes ayant des besoins en matière de protection, celles qui doivent être transférées dans d’autres pays européens ou d’autres qui ne sont pas éligibles pour bénéficier de la protection assurée aux réfugiés et pour lesquelles un retour doit s’effectuer de manière efficace et dans la dignité. Dans tous les cas, les décisions concernant les enfants devraient être prises dans leur meilleur intérêt.

« Tant qu’un dispositif robuste pour la réception et que des capacités suffisantes pour l’examen des cas ne sont pas mis en œuvre, seuls des réseaux de passeurs sans scrupules contrôlent la situation. Leur activité a déjà coûté la vie de près de 3500 personnes en mer Méditerranée cette année », a ajouté Adrian Edwards.

« Il faut trouver rapidement une solution globale à ces problèmes, sinon les itinéraires se multiplieront et des problèmes supplémentaires apparaitront. Il faut mener davantage d’opérations de répression contre les passeurs et les trafiquants d’êtres humains—tout en assurant la protection à leurs victimes », a-t-il encore indiqué.

Il faut également augmenter d’urgence les voies légales pour l’accès en Europe des personnes déracinées par les conflits violents, au travers de programmes de réinstallation, d’admission pour motif humanitaire et de regroupement familial, en tant qu’alternatives aux voyages périlleux et irréguliers qu’ils sont obligés d’effectuer aujourd’hui dans leur quête de sécurité et en remettant leur vie aux mains de passeurs sans scrupules. Le HCR, l’OIM et l’UNICEF appellent donc les États concernés à ré-établir les mécanismes de coordination et de réponse convenus lors du Sommet de l’ouest des Balkans le 8 octobre dernier et lors de la réunion des dirigeants le 25 octobre 2015.

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