Chris Nixon du HCR marche le long du périmètre d'un camp. Ses pas mesurent la taille du camp que le HCR construit au nord de l'Irak afin d'abritter quelques 2 500 Irakiens déplacés à cause de conflits.

Chris Nixon du HCR marche le long du périmètre d’un camp. Ses pas mesurent la taille du camp que le HCR construit au nord de l’Irak afin d’abritter quelques 2 500 Irakiens déplacés à cause de conflits. © HCR/D.Nahr

AL WAND 2 CAMP, Irak, le 15 janvier (HCR) – Chris Nixon fait de grandes enjambées mesurées à travers la bande de désert qui a été aplatie et transformée en quelque chose qui ressemble à un terrain de football sableux.« Soixante mètres, c’est la longueur d’une parcelle », annonce-t-il par-dessus son épaule, au cours d’une récente visite de ses collègues du HCR. « Nous devrions pouvoir installer au moins 500 tentes sur ce site. » Chaque tente deviendra le logis de six personnes, c’est-à-dire la taille d’une famille moyenne dans la région.

Le mode de mesure du conseiller technique du HCR n’est peut-être pas le plus précis, mais l’utilisation de coordonnées GPS, d’un mètre ruban et d’images satellites entrent en jeu. Nixon a construit des camps et des sites pour des personnes déplacées partout à travers le monde.

Il travaille généralement dans des conditions d’urgence comparables à  celle-ci, où le HCR dirige la planification et la construction d’un nouveau camp, Al Wand 2, dans la province de Diyala dans l’est de l’Irak, pour quelques 2 500 personnes déplacées en raison des conflits. Avec l’arrivée de l’hiver, toute l’attention se porte sur la rapidité, la précision et l’adhésion aux normes internationales en matière de construction de camps.

Si tout se passe comme prévu, le Néo-Zélandais Nixon et ses collègues feront en sorte que des milliers de personnes déracinées, vivant dans des conditions déplorables, aient un abri sûr, sec et chaud d’ici six à huit semaines.

À ce jour, 25 camps équipés de tentes ont été ouverts au centre et au nord de l’Irak pour faire face aux déplacements massifs de la population au cours des dernières années, et 11 autres sont en construction, certains grâce au HCR. Mais Nixon et ses équipes sont également en train de moderniser des bâtiments abandonnés pour l’hiver.

Environ 740 000 Irakiens déplacés à l’intérieur du pays vivent dans des logements insalubres, tels que des immeubles et des hôtels abandonnés, et des structures étriquées auxquelles il manque des fenêtres, des portes, et dans certains cas, même le toit.

Le HCR prévoit apporter du soutien à 600 000 personnes déplacées avant les plus fortes rigueurs de l’hiver, notamment par le calfeutrage de quelques 5 700 logements et de plus de 100 grands bâtiments existants, que le HCR appelle des centres collectifs.

Le processus de conception d’un camp ressemble à un casse-tête : une multitude de morceaux doivent s’assembler d’une manière cohérente, dans un espace limité. Les tentes et les socles sur lesquels elles sont installées ne sont que quelques-uns de ces morceaux.

« Il doit y avoir de l’équilibre dans un site », dit Nixon. « À l’une des extrémités, vous avez le camp idéal qui adhère aux normes mondiales. Il répond aux besoins des résidents du camp : abri, intimité, accès aux centres des femmes, écoles,  cuisines, lavabos et toilettes. »

Il ajoute que les différences ethniques et religieuses doivent souvent être prises en considération. « Et nous devons également mettre tout cela en œuvre dans un espace limité. En un sens, c’est une planification communautaire à petite échelle. »

Ce sens de la communauté, où les gens avancent ensemble et où l’on répond aux besoins les plus élémentaires, n’existe pas dans plusieurs des quelques 2 000 endroits à travers l’Irak, où des personnes déplacées internes vivent à présent temporairement.

Le HCR a visité l’un de ces sites, le village de Khalar, où 67 familles vivent dans des logements construits avec des bâches en plastique et des bouts de bois. Si l’on considère que la plupart de ces familles affirment avoir reçu peu d’aide de la communauté humanitaire, elles font preuve d’une résilience surprenante. Ce matin-là, un organisme de soutien livrait des tentes familiales.

Un réfugié était en train de creuser un drainage, enfouissant dans le sol un tuyau de plastique  relié à une fosse septique couverte de fabrication artisanale. Un autre réfugié parlait des conditions misérables : « Quand il pleut, il fait si froid; on ne peut pas rester au sec. Nous ne pouvons que dépendre de nous-mêmes. »

Les habitants de Khalar seront parmi les premiers à se déplacer vers le camp Al Wand 2 quand il ouvrira dans un proche avenir.

En attendant, Nixon, du HCR, vante les mérites des tentes, contre les abris préfabriqués. « Les tentes sont rapides à monter et efficaces. Avec les abris préfabriqués, il y a des questions de coûts et d’approvisionnement. Nous pouvons fournir des abris à 10 familles avec des tentes pour environ le même prix que celui d’un préfabriqué », explique-t-il. « Ces camps ne sont pas destinés à être une solution permanente, bien qu’ils soient fréquemment utilisés pendant de longues périodes », note-t-il.

Par Ned Colt, au Camp Al Wand 2, en Iraq. 

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