Des réfugiés nigériens attendent de se faire enregistrer par le HCR à Ngouboua, dans l'ouest du Tchad.

Des réfugiés nigériens attendent de se faire enregistrer par le HCR à Ngouboua, dans l’ouest du Tchad. © La croix rouge du Tchad/H.Abdoulaye

DAKAR, Sénégal, le 9 janvier (HCR) – L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés a signalé vendredi l’arrivée de quelques 7 300 réfugiés nigériens dans l’ouest du Tchad durant les dix derniers jours. Ils ont fui les attaques des insurgés dans la ville de Baga et dans les villages voisins au nord-est du Nigéria.

Un porte-parole a indiqué que les équipes du HCR au Tchad étaient à la frontière pour recueillir plus d’informations sur les nouveaux arrivants et leurs besoins. L’attaque de cette semaine sur Baga a fait des centaines de morts, selon les rapports des médias, et a forcé la plupart des habitants survivants à fuir.

Les réfugiés nouvellement arrivés au Tchad demeurent avec les communautés locales dans des villages  situés à environ 450 kilomètres au nord-ouest de la capitale, N’Djamena. Le gouvernement tchadien a demandé l’assistance des organismes de secours afin de venir en aide aux réfugiés—la distribution d’articles de première nécessité a commencé.

Le HCR est en train d’évaluer la situation en matière de protection et la mise en œuvre d’une aide de coordination. « Nous fournissons déjà des bâches en plastique, des jerricanes, des nattes, des couvertures et des ustensiles de cuisine. D’autres organismes humanitaires apportent également leur aide », a noté Adrian Edwards, le porte-parole du HCR à Genève.

Les autorités tchadiennes ont visité la région jeudi et demandé au HCR d’aider à déménager plus de 1 000 réfugiés qui sont bloqués sur l’île de Kangala sur le lac Tchad. Le groupe est arrivé là récemment, après avoir fui l’insécurité générale au nord-est du Nigéria. Le Tchad héberge maintenant plus de 10 000 réfugiés du Nigéria.

Pendant ce temps au Niger, le HCR a commencé à déménager les réfugiés de la région frontalière de Gagamari vers le camp Sayam Forage, situé plus loin à l’intérieur de la région Diffa du Niger. Au total, 336 réfugiés ont été déplacés dans trois convois depuis le 30 décembre. D’autres de convois sont prévus dans les prochains jours.

Les réfugiés sont parmi les milliers de personnes qui ont fui vers la région de Gagamari au cours des dernières semaines qui ont suivi l’attaque de novembre sur la ville nigérienne de Damassak. Il est prévu d’ouvrir un second camp dans les prochains jours à Kablewa, dans la région du lac Tchad au Niger, où des milliers de personnes ont trouvé refuge au cours des derniers mois.

À leur arrivée au camp Sayam Forage, les réfugiés sont inscrits au registre par le HCR  et la Commission nationale d’éligibilité du Niger. Ils reçoivent des papiers d’identité ainsi que des articles de première nécessité. L’eau potable est livrée par des camions, et des toilettes d’urgence ont été construites. Tous les réfugiés ne choisissent pas d’être relocalisés loin de la frontière. Malgré la proximité du conflit au Nigéria, beaucoup espèrent rentrer chez eux dans leurs villages lorsque la situation se sera calmée.

En décembre, les premiers résultats d’un recensement continu du gouvernement, organisé avec le soutien technique de le HCR, a révélé qu’au moins 90 000 personnes, y compris des nationaux du Niger qui vivaient précédemment au Nigéria, ont trouvé refuge dans la région Diffa au Niger depuis mai 2013.

En tout, le conflit au nord-est du Nigéria a provoqué l’exode de 135 000 personnes—environ 35 000 Nigériens vers le Cameroun et 10,000  vers le Tchad—et au déplacement d’au moins 850,000 personnes dans les états Adamawa, Borno et Yobé au Nigéria.

Par Hélène Caux à Dakar, Sénégal, et Benoit Moreno à Niamey, Niger

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